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mardi 21 janvier 2020

Prague : Concert du Nouvel An au Rudolfinum


Pour commencer l'année, un programme tchèque, avec l'Orchestre National Tchèque, dans la plus fameuse salle tchèque !




Déjà l'an dernier j'avais assisté au concert du Nouvel An 2019, avec l'Orchestre Philharmonique Tchèque.

Après le concert baroque de la Saint-Sylvestre, je retrouve ce soir la phalange nationale pour ce concert, à nouveau retransmis par la télévision, ce qui nous gratifie d'une caméra qui évolue au bout d'un bras gigantesque.





Programme national



Le programme retenu met à l'honneur quatre compositeurs tchèques ; c'est avec le plus connu d'entre eux, Antonín Dvořák, le compositeur du Quatuor Américain, de la Symphonie du Nouveau Monde ou de l'opéra Rusalka que démarrent les festivités. Ce soir, c'est l’ouverture de concert Carnaval qui a été retenue, une musique festive et pimpante qui donne le ton d'un programme majoritairement facile d'accès.

 On poursuit avec l'élève et gendre du précédent, Josef Suk dont j'entends pour la première fois le poème symphonique Praga. On sent la filiation dans la texture et la couleur de cette pièce, à laquelle s'ajoute un certain dramatisme ; son œuvre postérieure, Asraël, marquera encore davantage cette évolution.

Retour à un compositeur plus fameux avec Bedřich Smetana, le père de Vltava, la bien connue Moldau  et de l'opéra Prodaná nevěsta. C'est le Carnaval de Prague qui est donné ce soir, la dernière œuvre achevée par le compositeur, un an avant sa mort en 1884. On ne quitte pas le registre de la première ouverture du programme, même si la Polonaise apporte un caractère plus spécifique.

Le concert s'achève avec la pièce la plus intéressante de la soirée, la Sinfonietta de Leoš Janáček. J'ai souvent écrit ici combien j'appréciais ce compositeur aux coloris immédiatement identifiables. Je les retrouve bien dans cette œuvre, assez connue par le premier mouvement et sa fanfare militaire ; le caractère festif des autres morceaux du concert est bien présent à certains moments (le quatrième mouvement notamment), mais alterne avec d'autres climats et tonalités. C'est, je pense, une des portes valables pour accéder à la musique de Janáček.



L'Orchestre Philharmonique Tchèque fait briller ses pupitres et montre sa puissance dans le répertoire héroïque qui occupe la majorité du concert, notamment dans ses cuivres valeureux et ses bois virtuoses, mais aussi dans l'impeccable précision des cordes.

Pour la Sinfonietta, les musiciens sont rejoints par les Fanfares de la Garde du Château et de la Police Nationale. Très professionnels, ils font entendre les lancinantes sonneries attendues avec la netteté voulue.


J'ai vu le chef Jakub Hrůša plusieurs fois à l'opéra (et même dans Die lustige Witwe, La Veuve joyeuse) et avec son Bamberger Symphoniker. (une superbe Deuxième de Mahler). Il est également chef invité de cet orchestre national et visiblement très complice des musiciens. J'aurais sans doute apprécié moins de vigueur et de volume, mais il électrise indéniablement la salle et les œuvres ont sans doute été écrites pour être interprétées ainsi. C'est la Sinfonietta qui lui permet de déployer un éventail de nuances plus large ; la présence de la fanfare au balcon n'est sans doute pas très commode mais il ne semble pas gêné pour la rectitude des tutti.

J'ai senti chez lui une réelle tendresse pour ce répertoire, et me semble-t-il, des affinités particulières avec la Sinfonietta. Mais peut-être ai-je projeté sur lui ma propre préférence !

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