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samedi 17 août 2019

Kyoto : Tofuku-ji


J'avais mis le Tofuku-ji au programme de mon premier voyage à Kyoto, il y a quatre ans. Malheureusement, j'étais arrivé trop tard et je n'avais pu visiter les jardins. Depuis, je n'étais pas revenu dans cette partie de la ville et il était temps d'achever ma visite de ce temple essentiel dans la ville.




La carte montre son étendue et le nombre de pavillons. C'est un des cinq gozan de Kyoto, c'est à dire cinq montagnes, les temples principaux de la branche Rinzai, mieux connue chez nous sous le nom zen. Les quatre autres sont le Tenryu-ji, le Shokoku-ji, le Kennin-ji et le Manju-ji.




C'est le moine Enni en personne, pèlerin en Chine, qui fonde le monastère au XIIIe siècle pour y installer le bouddhisme zen. On trouve donc ici le temple zen le plus ancien de tout le Japon.

Les pavillons




Il subira de nombreux incendies, comme toujours, et on le reconstruit à l'identique à chaque fois.  L'unité a été préservée, mais le monastère déroule sa chronologie ; le San-mon date bien de la fondation du monastère, puis certains sont du XIVe et du XVe siècles, jusqu'au dernier, reconstruit en 1932.


On peut dire, encore une fois, que c'est un village dans la ville, avec une des plus grandes portes, deux jardins, des bâtiments énormes... Aujourd'hui on compte vingt-quatre pavillons sur les cinquante-trois qui furent édifiés.



Le style est assez particulier, avec l'utilisation de murs chaulés contrastant fortement avec le bois traité en yakisugi.



Les temples, aux toits extrêmement larges, sont ornés de sculptures inusitées.



C'est le Daibutsu qui est le bâtiment reconstruit en dernier, la salle de la statue de Bouddha.


Le San-mon date de 1236, c'est un miracle qu'il soit toujours là ! La porte servait de temple initial, c'est donc exactement cette partie qui raconte les débuts de l'école zen au Japon.



Le Zendo est la salle de méditation assise qui recevait autrefois jusqu'à quatre cents moines ! C'est donc ici que se réunissaient ces religieux pour se concentrer afin d'atteindre le Nirvana.





Le Tousu est un des rares pavillons de ce type préservés. Il s'agissait de toilettes publiques pour les moines et les fidèles. Aujourd'hui, l'hygiène est passée par là, au Japon comme chez nous, et nous n'avons que dégoût pour nos déchets. Mais pendant des siècles, on les conservait précieusement ; l'urine servait à teindre le linge et à fabriquer un détergent, les matières fécales devenaient un engrais (on utilise bien le fumier). C'était une source de profit pour le monastère.



La visite des bâtiments précédents est gratuite, mais il faut débourser 800 yens pour la visite des deux jardins (400 pour chacun, pas de jaloux).

Le jardin d'érables



On sait la passion  des Japonais pour les momiji, les érables, et tout particulièrement à l'automne quand ils affichent toute la gamme des rouges. Plusieurs temples de Kyoto sont célèbres pour cela, et celui-ci fait partie du circuit.


Cela donne plus l'idée d'un parc, parfois même d'une forêt, que d'un jardin.


Un petit pont surplombe une petite gorge où coule un torrent rapide. On domine la canopée. À l'automne, la vue y est très réputée !






En plus, on est gratifié par une vue séduisante sur les toits du temple.


Au-delà de la forêt d'érables, le dernier bâtiment est en travaux ; on y a monté les traditionnels échafaudages de bambou.


Un petit jardin surprise, que je n'ai encore vu sur aucune photo. Incroyable ! Il est ravissant. On présente toujours les mêmes images du jardin sec (d'ailleurs, c'est celle que j'ai choisie pour la photo de titre, fin qu'on puisse reconnaître le temple si on entre sur cet article par le choix d'image).






Un peu de rouge dans le jardin... Un mini-pavillon se cache dans les érables.





Le jardin sec (Hasso)



Le jardin Hasso est relativement récent ; il fu dessiné en 1939 par l'architecte paysager Shigemori Mirei, qui choisit d'entourer le Hojo, le bâtiment de l'abbé, par quatre jardins différents.


C'est absolument unique, on ne trouve aucun autre exemple de ce type au Japon.


Je rappelle que le jardin sec, image la plus connue du jardin zen en Occident, sert de support à la méditation. Il faut se concentrer jusqu'à "voir" le paysage que le jardin symbolise.


Le jardin le plus grand évoque les îles de l'Elysée (je reprends le terme de la brochure en anglais !).


Les cinq montagnes couvertes de mousse (moi, j'en vois davantage mais bon...) représentent les cinq gozan.



Ici, le Seiden'ichimatsu évoque avec ses buissons d'azalées strictement taillés la Voie Chinoise.


Le jardin au Nord suit le principe du paysage emprunté, où la forêt d'érables sert d'arrière-plan. Le damier de mousse est une première pour moi.





A l'Est, Hokuto-no-niwa distribue les piliers de fondation pour dessiner la constellation de la Grande Ourse.


C'est vraiment un jardin très original, et qui procure l'habituelle quiétude que je ressens toujours en visitant ces temples.





4 commentaires:

  1. Amazing temple and so inspiring gardens! You provide a very informative guided tour, congratulations for your outstanding article.
    Annie

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  2. Passionnante visite d'un temple exceptionnel ! Merci.

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