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mercredi 20 avril 2022

New York : Au MoMA (6)

 

Je voulais arrêter la série au MoMA avec l'article précédent mais ç'aurait été passer sous silence Pollock, Warhol, Lichtenstein... Impossible ! Une dernière sélection donc.

Visages de l'art américain

David Burlyuk,  Sans titre, 1908
C'est sans doute l'intérêt actuel pour l'Ukraine qui nous vaut l'affichage de ce peintre peu connu, naturalisé américain mais né à Kharkiv.

 

Man Ray, The Rope Dancer accompanies herself with her shadow, 1916

Man Ray est peut-être aujourd'hui plus connu pour ses photos, mais il s'intéressa à de nombreuses formes artistiques. Un spectacle de "vaudeville" lui fournit ce thème, réalisé d'abord en papier découpé avec de connaître cette version à l'huile.

Archibald John Motley Jr, Tongues (Holy Rollers), 1929

 Motley se fit connaître par ses tableaux présentant la communauté noire de Bronzeville, à Chicago, en pleine ségrégation. Ici on croit à un bal mais il s'agit d'une scène religieuse lors de la Pentecôte. La femme en blanc pourrait être Elder Lucy Smith, une célèbre "guérisseuse de foi" de l'époque.

Forine Stettheimer, Family Portrait II, 1933

Un portrait de sa propre famille et de sa ville, transformé par les rapports d'échelle.

Fletcher Martin, Trouble in Frisco, 1938

Fletcher Martin documente un moment de l'histoire ; les marins se mirent en grève pour protester contre leurs conditions de travail. Les deux personnages sont un gréviste et un briseur de grève.

Charles Sheeler, American Landscape, 1930

Le paysage s'industrialise, rompant avec la restitution de la nature américaine et témoignant de la place grandissante de l'usine.   


Zilia Sanchez, Antigone, 1970

Zilia Sacnhez expérimenta la peinture en volume pour explorer les formes de la féminité, dit le cartel. Pas de doute.

Alice Neel, Benny and Mary Ellen Andrews, 1972

Barkley L. Hendricks, Sweet Thang, 1975-6

Barkley L. Hendricks se rendit célèbre avec ses portraits réalistes de la communauté noire américaine. C'est peut-être un peu trop classique, mais la pose nonchalante et la composition originale, avec ce grand corps qui barre toute la toile et en sort ne manquent pas d'originalité.

Abstraction

Ellsworth Kelly, Colors for a large wall, 1951

La plus grande toile que Kelly ait peinte jusque-là mettait en pratique plusieurs principes : l'addition d'éléments similaires (chaque carré est peint séparément), le hasard (qui a présidé à la composition), le ready-made (chaque couleur provient d'un jeu de papiers français utilisé pour les compositions). Résultat très dynamique !

Joan Mitchell, Ladybug, 1957

Joan Mitchell est une peintresse passionnante, qui embrassa divers mouvements et vécut une partie de sa vie à Paris où elle mourut; L'énergie de son pinceau transparaît dans nombre de ses oeuvres abstraites.

Willem de Kooning, Untitled XIX, 1977

Né aux Pays-Bas, de Kooning partit à l'âge de vingt-et-un ans pour les Etats-Unis, en passager clandestin. Il s'installa à Greenwich Village où il découvrit l'art et fut adopté dans la communauté artistique. Il se consacra entièrement à la peinture après sa rencontre avec le critique Harold Rosenberg, grand découvreur de talents, mais c'est celle avec Jackson Pollock qui le lança vraiment dans l'abstraction. On le considère généralement fondateur de l'expressionnisme abstrait.

Grace Hartigan, Shinnecock Canal, 1957

Grace Hartigan est également considérée comme une expressionniste abstraite, cependant la figuration tient encore une place dans son oeuvre. Les tableaux sont d'ailleurs intitulés.

Jackson Pollock : Echo : Number 25, 1951, 1951

Ici Pollock travaille le graphisme, en utilisant des formes parfois identifiables. Même s'il n'y a ici aucune forme d'action painting, impossible de ne pas reconnaître la grande maîtrise de la composition.

Kazuo Shiraga, Sans titre, 1964

La force de la couleur.

Lee Bontecou, Sans titre, 1961

Etrange réalisation, entre peinture et sculpture.

Pop Art

Jim Dine, Five Feet of colorful tools, 1962

Marisol, The Family, 1962

Combinaison de peinture, de sculpture, et d'objets de récupération. Le résultat est à la fois familier et étrange.

Tom Wesselmann, Still Life #57, 1969-70

Je suis toujours attiré par le travail de Tom Wesselmann, un artiste qui souvent réinterprète la peinture en trois dimensions. J'avais vu à St Petersbourg une nature morte découpée qui m'avait beaucoup marqué et à l'Albertina un nu du même genre. Ici il reprend les éléments traditionnels d'une nature morte, en les actualisant et en les trnasposant en de gigantesques volumes. Il s'agit en fait d'une installation !

Roy Lichtenstein, Girl with ball, 1961

Toile représentative d'un artiste qui puise une partie de son inspiration dans les comics.

Andy Warhol, Campbell Soup Cans, 1962

Une des oeuvres emblématiques du Pop Art. Les trente-deux boîtes semblent toutes similaires mais elles déclinent les versions proposées par la marque Campbell, dont le design est resté identique (normal, Warhol leur a offert une publicié gratuite pour des années).

La répétition, concept essentiel dans l'oeuvre de Warhol, venait battre en brèche les concepts d'unicité, d'originalité et d'invention que l'art avait porté aux nues pendant des siècles.

David Hockney, Seated Lady being served tea by standing companion, 1963

Avant le Colorado, avant les piscines, avant les vues de Normandie...

Simon Hantaï, Sans titre, 1973

Simon Hantaï utilisa sa technique favorite du pliage : la toile est pliée de multiples fois et on y passe ensuite le pinceau, avant d'être dépliée. Le nouage était une variante. J'ai le souvenir d'une belle rétrospective à Beaubourg, il y a quelques années.



Jackson Pollock, Stenographic Figure, 1942

Norman Lewis, Phantasy II, 1946

Influencé par Kandinsky, Lewis passa à l'abstraction en 1946. Ce tableau est un de ses premiers essais non-figuratifs.

Mark Rothko, Slow Swirl at the Edge of the Sea, 1944

Rothko sur la voie de l'abstraction pure...

Sonja Sekula, The Town of the Poor, 1951

Emigrée à New York, l'artiste suisse partageait son studio avec le compositeur John Cage et le chorégraphe Merce Cunningham. Cette toile est un hommage aux artistes contemporains.

Ben Shahn, Portrait of Myself when young, 1943

Etrange et fascinante toile. La peinture comme autobiographie.

Jacob Lawrence, The Migrations Series

Jacob Lawrence conçut The Migrations Series comme une exploration de la vie des émigrants qui quittaient le Sud durant la grande dépression. Il se livra à des recherches approfondies et utilisa les souvenirs familiaux, étant lui-même fils de migrant. Le MoMA possède la moitié des soixante peintures réalisées.

Le travail est sensible et fort intéressant, outre l'aspect documentaire, par la variété du regard et la multiplicité du point de vue : narratif ou descriptif, en gros plan ou en plan large...

Jacob Lawrence, The Migrations Series, 1940-1

Jacob Lawrence, The Migrations Series, 1940-1

Jacob Lawrence, The Migrations Series, 1940-1

Jacob Lawrence, The Migrations Series, 1940-1

Jacob Lawrence, The Migrations Series, 1940-1

Jacob Lawrence, The Migrations Series, 1940-1

Jacob Lawrence, The Migrations Series, 1940-1

Action Painting

 Une étape majeure dans l'histoire de l'art. L'Action Painting mettait au centre le geste du peintre, l'énergie déployée, le coup de pinceau ou de brosse, en exploitant le potentiel du hasard (coulure, projection), en évitant de retoucher le résultat. La figuration est totalement abandonnée, et il ne s'agit même plus vraiment d'abstraction. Seul l'acte du peintre compte.

Franz Kline, Painting number 2, 1954

Franz Kline préparait méticuleusement ses toiles en réalisant de multiples essais et croquis, paraît-il sur des annuaires téléphoniques. Plutôt que les projections, c'est le coup de brosse qui est au centre de sa démarche.

Jackson Pollock, One number 31, 1950

One number 31 est une des plus grandes toiles de Pollock, qui en anime chaque centimètre carré, en dessinant de grandes arabesques parmi des points qui semblent en mouvement. Une des oeuvres les plus célèbres de l'Action Painting.

Clyfford Still, 1944-N No. 2, 1944

Le rare Clyfford Still, né dans le Dakota, fit partie du même groupe dans lequel il côtoyait de Kooning, Pollock, Kline...

Cette toile, la plus fameuse de Still, est réalisée avec de forts empâtements dans lesquels des fissures rehaussées de rouge se creusent.

Jackson Pollock, Number 1A, 1948, 1948

Mark Rothko, No. 5/No. 22, 1950

Plus que par les précédentes oeuvres, c'est pour ce type de toile qu'on connaît Rothko, un format rectangulaire en portrait qui décline un groupe restreint de couleurs.

Intellectuel très cultivé, Rothko s'inspirait notamment de la philosophie grecque et écrivait des essais sur l'art. Il fit partie de l'Action Painting, auquel il s'opposa ensuite pour mener ses propres recherches sur la couleur.

Louise Nevelson, Hanging Columns, 1959

Mark Rothko, No. 10, 1950

 


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