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jeudi 2 septembre 2021

A Santorin, jusque dans la caldeira

Promenade dans Santorin et descente dans la caldeira.

Riche matinée

  

Ce matin, le soleil rayonne toujours, aucun nuage à l'horizon qui pourtant ferait le bonheur de la végétation insulaire.

 

Au programme une opération importante : je change de crèmerie ! Je dois déménager mes bagages dans la seconde maison et retrouve cette fois la chambre que j'avais vue en photo. Plus petite mais plus contemporaine, avec une cabine de douche carrelée originale.


 


Je vais déjeuner à la pâtisserie proche de l'arrêt de bus d'un sablé et d'un thé (je demeure encore prudent dans mes repas) avant de partir pour Fira à pied. Je remarque au passage que les habitants privilégient finalement les succulentes pour décorer les jardinières. Le curio, une plante succulente venue de l'Himalaya, semble plutôt bien se porter.

Au musée, bien que j'aie déjà mon billet combiné, il me faut me rendre au guichet pour qu'on m'attribue un numéro d'attente, comme à la boucherie du supermarché. C'est que la jauge du musée est basse et donc les entrées se font au compte-gouttes. Une heure d'attente en compagnie de la troupe extérieure. Je papote un peu avec un couple de Belges qui ont eu une foule d'ennuis depuis le début de leur voyage, dont le vol de leurs bagages à la sortie du ferry, et qui gardent le sourire. Un jeune couple de Lyonnais a également visité Rhodes et nous partageons nos souvenirs enthousiastes.

L'attente est largement méritée car ce musée me paraît fantastique, un des plus beaux que j'aie visités en Grèce, grâce à la civilisation minoenne qui s'expose ici en majesté. Dans le premier article, je présente les objets du quotidien si proches des nôtres.

Deuxième article avec des poteries formidablement créatives, l'art en liberté.

Éblouissement avec l'extraordinaire série de fresques. Je crains d'avoir un peu abusé des superlatifs dans l'article pour exprimer mon émerveillement !

Il est temps de déjeuner. Je vais m'attaquer à un repas plus consistant. L'offre à Santorin est variée : hamburgers vendus partout, restaurants vietnamien, indien, italien et même turc, comme à Rhodes. Moi, je cherche plutôt un restaurant qui me ferait découvrir la cuisine grecque traditionnelle hors de la moussaka et du tzaziki. D'un bout à l'autre du pays, les menus sont identiques et c'est consternant.

Le mieux que je déniche, c'est un restaurant qui me sert une salade grecque avec une feta insipide et une sauce beaucoup trop salée.

 J'ai tenté deux brochettes, erreur. On me sert deux alignements de viande carbonisée et fade, sur une pita tout juste sortie de son emballage en plastique (un coin est resté accroché au-dessous). Le restaurant semble avoir trouvé rustique de proposer des assiettes en carton. Je goûte le vin santo local pour voir ce que l'héroïsme des vignes parvient à produire. Mieux que la moyenne, sans être vraiment fabuleux. Je paie vingt-deux euros pour ce repas de roi que je ne termine pas !!!

On m'a chaleureusement recommandé la descente dans la caldeira, expérience extraordinaire, un des clous de la visite de Santorin.

C'est vrai que le site naturel est absolument splendide, et cela me permettra d'arpenter les ruelles de Fira.

Sur mon chemin, j'aurais bien visité la Métropole à laquelle je trouve un air de mosquée marocaine (si on excepte les croix, bien sûr), mais elle est fermée comme un grand nombre des églises de l'île. Cet édifice date de 1827 cependant il fut reconstruit après le séisme de 1956.

Je me fraie un chemin avec difficulté dans les ruelles étroites gorgées de magasins de souvenirs et de touristes cosmopolites. Les constructions y sont ripolinées comme si elles venaient de sortir de terre.


Descente dans la caldeira

J'ai trouvé le chemin qui descend vers le fond de la caldeira.

J'avais oublié ! Pourtant je me rappelle soudain un documentaire d'une série sur Arte consacrée aux îles grecques qui montrait ces infortunés baudets, chargés de remonter les touristes.

 Les malheureux quadrupèdes tentent de se protéger de la brûlure du soleil avec une mince bande d'ombre misérable. Heureusement ils ont droit à un peu d'eau quand ils arrivent en bas.

La descente ne présente pas d'intérêt majeur ; il vaut mieux éviter les pattes des montures et bien vérifier qu'on ne pose pas les siennes dans le crottin. Toutefois ma route est égayée par ma rencontre avec Shawn, un chaleureux Américain comme on en rencontre aux Etats-Unis, qui viennent spontanément vous faire la conversation. Dentiste à San Francisco, il commence par comparer la pente à celle de sa ville (j'ai effectivement de grands souvenirs de Filbert Street !), puis il échange sur la Cornouailles où il a vécu, la France qu'il a visitée à de nombreuses reprises. Il est venu dans l'immense bateau de croisière norvégien qu'on aperçoit dans la caldeira et va poursuivre la journée par une autre croisière, mais sur une embarcation plus réduite, autour de Volcano.

Très sympathique rencontre.

 Le parcours se conclut par un passage voûté attrayant mais très court, et on se retrouve immédiatement sur une étroite jetée. C'est la variante du port d'Athinios où m'a débarqué le ferry.

 Je dois avouer que le bas de la caldeira est bien moins impressionnant que je l'avais imaginé. On mesure le chemin accompli...

Fira paraît en péril, en équilibre au sommet de la falaise.

 Mais le spectacle de la caldeira est devenu plus ordinaire, on perd la magie du surplomb et sa forme se dilue dans l'horizon. Les paquebots, en outre, bouchent la vue.

La caldeira est bien plus formidable vue d'en haut ! 

J'arpente la jetée d'un bout à l'autre, qui ne présente strictement aucun intérêt.



J'aurais bien visité une de ces constructions troglodytes, mais je ne vois aucun chemin pour m'y rendre. L'agent qui surveille la foule m'indique que c'est interdit. Voilà qui est clair.



En revanche, l'eau et très claire, et elle semble sculptée par les reflets comme une carapace de tortue. A mon avis, voilà encore la meilleure raison pour être descendu jusqu'ici.

Il est hors de question que j'encombre les pauvres ânes de ma carcasse ; j'ai évité les chameaux à Marrakech et à Samarcande, les éléphants à Amber, les mules dans le Sahara, je ne vais pas faiblir devant ce piège à touristes ! 

J'achète mon billet à six euros pour le téléphérique. Je remonte en compagnie d'un trio de Français caricaturaux qui se disputent sur la fête à laquelle ils vont assister ce soir. Je me demande pourquoi ils sont descendus jusqu'ici et me garde bien d'ouvrir la bouche.  

La Cathédrale Saint Jean-Baptiste

Avant le tremblement de terre de 1956, on recensait plus de deux cent cinquante églises sur la petite île de Santorin. Beaucoup se sont effondrées mais cette cathédrale de 1823 résiste. Sa coupole adoucit les angles vifs ; sur l'île, les constructions semblent essentiellement faites de cubes.

La Grèce est majoritairement orthodoxe mais il ne faut pas omettre la communauté catholique, qui compte quatre cents fidèles à Santorin.

L'édifice est le siège d'un des trois évêchés des Cyclades. 

Le tambour offre beaucoup de lumière. On retrouve la tradition des Évangélistes dans les pendentifs, ça fait du bien d'être en terrain connu !

Les chapelles sont parées d'un curieux mobilier de bois doré, qui ressort plutôt avantageusement sur le fond bleu, et accueillent des tableaux plus anciens. Saint Jean-Baptiste a droit logiquement à la chapelle axiale.

Les deux autres, plus réduites, reprennent la tradition du retable encadré de colonnes. Est-ce ici une Vierge à l'Enfant ? La robe rouge me laisse perplexe. A moins qu'il ne s'agisse d'une variation santorinienne...


Grande première ! Je n'avais encore jamais vu cela. J'ai testé cette WiFi divine, cela marche.

Les clochers ouverts sont une des images connues des Cyclades.

2 commentaires:

  1. Tout le monde s'extasie sur Santorin, qui m'a énormément déçu. Et je suis bien d'accord avec vous, la descente ne présente aucun intérêt.
    Merci pour l'article, tout de même.
    Joris

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