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jeudi 9 janvier 2020

Prague : Monastère de Strahov, la basilique de l'Assomption


Une église baroque avec une riche décoration dans le fameux monastère de Strahov...




Lorsqu'on grimpe vers le Monastère de Strahov, fameux pour sa bibliothèque et ses collections, on repère tout de suite les clochers de sa basilique. C'est le point de repère pour la route !


La basilique se trouve donc à l'intérieur de l'enceinte. Les Prémontrés, fondateurs du monastère, avaient la double fonction de prières (entre eux) et de messes (avec les fidèles), il fallait donc une église pour les accueillir.


Celle-ci fut créée dès les débuts du monastère ; une première église romane, transformée ensuite en gothique...

On s'attend à l'histoire habituelle des lieux de culte qui ne cessent de s'agrandir et de se métamorphoser selon l'augmentation du nombre de fidèles et les tendances artistiques du moment, mais ici l'historique est bouleversé par la destruction au XVe siècle par les Hussites.

Après cet événement, l'édifice est reconstruit en style Renaissance, mais les troupes françaises tirent au canon et l'endommagent. On demande alors à un architecte venu d'Italie un nouveau, de style baroque.

La façade



Cet Italien, c'est Anselmo Lurago, un natif de Como, formé auprès d'un architecte tchèque, František Maxmilián Kaňka. Il habite Mala Strana depuis 1727, s'occupe activement de l'orphelinat du quartier. Il succède à Dientzenhofer dont il poursuit les travaux : Palais Kinsky, église Saint Nicolas. Ses réussites lui permettront d'accéder à un chantier encore plus prestigieux, la reconstruction du château de la ville (Hradcany), en 1752.


La façade s'avère plutôt sobre puisque les statues sont rassemblées au-dessus du portail. C'est un sculpteur pragois,  Johann Anton Quitainer, qui les réalisa en 1746.



Deux anges encadrent la Vierge, identifiable avec un de ses attributs, le nimbe étoilé. Elle se tient sur un croissant de lune et écrase le serpent qui symbolise le mal. Conformément à l'iconographie traditionnelle de l'Assomption (la montée au ciel, fêtée le 15 août), elle joint les mains et regarde vers le haut.


Au sommet, l'agneau de Dieu, dressé sur ses pattes, se détache du fronton. Les statues témoignent d'un baroque sobre, loin du mouvement tournoyant si en vogue dans les décennies passées.

L'intérieur


Sans surprise, la grille habituelle empêche de visiter totalement l'église. Mais c'est un moyen terme satisfaisant, tellement plus confortable que les habituels portails fermés !


Première constatation : après la sobriété de la façade, c'est un baroque copieux qui s'épanche ici. Couleur, volume, mouvement, on n'a pas craint la surcharge. Le guide du Routard préfère parler d'une "harmonie exceptionnelle". Il en faut pour tous les goûts.


Chaque pilier est devenu une chapelle, avec autel et retable, le tout garni de marbre sombre et d'or. On n'a pas reculé sur les moyens.


 Les parois de la nef sont garnies de médaillons qui racontent la vie de Norbert de Xanten, l'Allemand qui fonda en France l'ordre des Prémontrés. Même en m'étant documenté sur son iconographie, je suis beaucoup trop loin pour jouer à l'identification des scènes.


 La voûte, sur le même principe, est garnie de peintures entourées de stucs. C'est assez coloré et heureux, grâce au fond blanc ; cela me rappelle un peu les fraîches peintures de la Schottenkirche de Vienne. Cependant, même si j'ai un meilleur point de vue, je ne reconnais pas grand chose dans ces scènes-là. Mais où est donc l'Annonciation ?


Le maître autel est assez étonnant ; pas de retable mais un baldaquin qui laisse passer la lumière, évidemment garni de force statues dorées.


En extirpant mon zoom au maximum, je parviens à détailler un peu ce qui me semblait un improbable visage monstrueux. Tout de même une composition insolite !


Pour les vitraux, aucune chance qu'il s'agisse de réalisations d'époque. Au mieux du XIXe siècle.


Il est difficile de scruter les bas-côtés, tout au plus je peux apercevoir un confessionnal,  apparemment baroque aussi.


Je me tiens sous la tribune d'orgue, donc sans possibilité de la photographier. Comme beaucoup d'autres à Prague, elle garde le souvenir de Mozart, qui vint y jouer à plusieurs reprises.


Cependant, une surprise dans l'arrière du portail, orné comme rarement, avec même des colonnes vert malachite. Au sommet, Saint Pierre jaillit de la niche, reconnaissable à son coutumier trousseau de clefs.


Sur le flanc gauche de l'église, une grille au beau graphisme vient clore un espace exigu.


En cette période de fin d'année, on y a exposé une crèche aux statues de bois brut expressives.


2 commentaires:

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