L'itinéraire d'Olympie à Athènes, puis au Pirée, me fait passer par Corinthe où je visite une boutique de peinture sur poterie et monte jusqu'à l'Acrocorinthe.
Ce jour est déjà le dernier dans cette belle région du Péloponnèse, dont j'ai apprécié les paysages verdoyants d'altitude. Malgré quelques péripéties, je garderai de beaux souvenirs.
Mais je ne peux pas trop traîner. Je dois restituer l'auto de location en fin d'après-midi, je vais donc prendre l'autoroute pour gagner du temps car j'ai trois cents kilomètres à parcourir.
Dernier petit déjeuner donc dans cet Hotel Hercules et son ambiance années 1970 !
Pas de buffet, pas de confiture maison, mais le yaourt et le jus d'oranges tout frais sont délicieux. Et on ne meurt pas de faim !
Les bagages sont bouclés, je peux quitter Olympie.
Je retrouve une partie de mon itinéraire de l'aller : petites routes par Krestena et Kallikoro jusqu'à Kaiaphas où j'emprunte la route littorale, bondée comme d'habitude. Puis Kalo Nero, Meligalas où je rejoins l'A7, comme dans le midi de la France.
Megalopolis, Tripoli (non, pas la capitale lybienne), et je passe près de Némée. J'ai hésité entre deux haltes ; mon itinéraire enchaîne deux grandes cités antiques, Némée et Corinthe, toutes deux célèbres pour leurs jeux. Je ne crains pas de trouver un lion à Némée mais mon amie Françoise m'a parlé de Corinthe avec enthousiasme et a finalement arrêté mon choix.
A Corinthe
Je me gare sur le parking près du site, profitant d'un peu d'ombre. Il fait une chaleur de four dans cette ville, même si on sent que le gros de la canicule est passé. Je ne meurs pas de faim et me contente sagement d'une salade avec tomates, aubergines, concombre, poulet grillé et fromage de brebis râpé. C'est une bonne idée de recette, agréablement complète.
La boutique de Radu Romanciuc
Ca fait un moment que je scrute les boutiques qui vendent des copies de vases antiques et j'ai été souvent désespéré par la qualité, à mille lieues de l'art de jadis. Je ne parle pas d'horreurs modernisées, à grand renfort de couleurs fluo et de dorures, encore pires que tout ce qu'on peut imaginer. J'ai trouvé à Olympie une boutique avec de belles reproductions mais à tarif prohibitif, autour de 300 € le vase.
J'ai discuté sur le parking avec un couple anglais qui vit à Chios et m'a recommandé cette boutique comme étant sa meilleure référence. Je suis le conseil.
C'est une caverne d'Ali Baba, bourrée de poteries en nombre colossal. Je me demande bien comment tout cela sera écoulé un jour, surtout que Corinthe ne paraît pas submergée de touristes.
On trouve à peu près toutes les périodes et tous les types de sujet, mais la qualité du trait me paraît bien supérieure à tout ce que j'ai vu jusque-là.
Je discute avec le fils de la maison, Radu, qui m'explique qu'il vit à Nauplie mais préfère passer la semaine en dormant dans le magasin plutôt que faire la route tous les jours. Comme je le comprends !
Il m'explique qu'ils reçoivent les poteries brutes et que ce sont ensuite ses parents qui se chargent de la peinture. Justement le papa est à l’œuvre, Radu m'invite à passer dans l'atelier.
La peinture se fait par groupes, c'est plus facile pour conserver le motif. Pour les figures noires, style précisément originaire de Corinthe, il peint d'abord toute la forme et trace les détails ensuite.
Je suis sidéré de la variété de formes, quasiment aussi large que la gamme des originaux. Jusqu'à présent, la plupart des boutiques que j'ai vues se limitaient à quelques-unes.
Bon, fini de traîner. Je règle mes achats et c'est parti pour la visite !
Je commence par le musée archéologique, un plaisir par la qualité des œuvres et la précision des informations.
Je poursuis avec la visite du site, assez complexe à cause de son histoire tumultueuse et de la reconstruction romaine.
L'Acrocorinthe
Selon le Lonely, l'Acrocorinthe, l'ancienne acropole devenue forteresse, serait ouverte. J'emprunte donc, encore une fois, une route sinueuse qui grimpe sec. Le site me rappelle beaucoup la Forteresse de Larissa près d'Argos.
Je retrouve les anneaux de muraille, plutôt dans un bon état de conservation.
Le Lonely est paru avant les dernières modifications et le site ferme à 15:30, comme beaucoup en Grèce, malheureusement. Problème de personnel, m'avait dit l'employé du Trésor des Atrides.
Quelques photos, quand même. Le site est exceptionnel et domine la mer.
Si les soubassements remontent bien à l'Antiquité, les fortifications actuelles témoignent des occupations successives : les Francs, les Ottomans et les Vénitiens ont été locataires des lieux.
Suite du parcours
Je redoutais un peu l'entrée dans Athènes en fin d'après-midi. L'autoroute se charge progressivement et l'itinéraire que je suis aveuglément sur le GPS me contraint parfois à des virages soudain pour passer de l'autoroute à une autre voie. Je fais un arrêt dans une station-service pour refaire le plein (1,82 € le litre de 95, tout de même) et je me retrouve, presque sans m'en être rendu compte, sur l'avenue Syngrou.
Impossible de se garer devant l'agence, je fais deux fois le tour du quartier avant de me rendre compte que les véhicules sont restitués sur le trottoir, sans autre forme de procès.
Je file au métro, station Akropoli, à cent mètres à peine. Ligne 1 jusqu'à la bonne vieille station Omonia et ligne 1 jusqu'au terminal, Peiraias, le Pirée. Petite frayeur en arrivant tout de même. Ici on valide le ticket de métro en entrant et en sortant car il est valide 90 mn. Et, en sortant, les lumières rouges clignotent et la barrière se referme devant moi. J'appelle à l'aide les policiers qui surveillent la station, qui vont chercher une employée. On teste mon billet, on le refait passer. Heureusement j'ai conservé la facturette et peux prouver mon achat. L'employée actionne finalement la barrière à la main...
Au Pirée
Je m'installe à l'hôtel Ionion, commodément placé à côté du métro et devant le port. Chambre spacieuse et propre, avec réfrigérateur et table pour travailler (ce n'est pas le cas partout), mais la salle de bain n'est pas du même standing. Le flexible de la douche est cassé et arrose essentiellement les murs. Je parviens tout de même à me doucher et je l'apprécie après cette longue journée.
Je vais chercher mon billet au comptoir de Blue Star Ferries et découvre une nouvelle catégorie de voyageurs dans la queue, qui viennent en Grèce uniquement pour se rendre dans les îles. Amateurs de plage ou de sports nautiques constituent le gros des troupes. Le look change aussi. Mâles tatoués aux énormes biscotos et jeunes filles juchées sur talons, le nombril à l'air, remplacent les routards à chaussures de marche que j'ai croisés jusqu'ici.
Je pars à la découverte du Pirée, tout de même un port légendaire de l'Antiquité. Rien ne l'évoque, même pas un monument pseudo-antique. Boutiques de bagages et d'accessoires pour téléphone alternent avec les chaînes de café et dès qu'on quitte l'avenue qui longe le quai, on se retrouve dans des rues plus ou moins bien famées.
C'est clair, on ne vient ici que pour s'embarquer. Le Pirée n'a rien d'une destination touristique.
Les restaurateurs sont à la peine et les terrasses sont désespérément vides. Je n'ai que l'embarras du choix. Celui où je m'arrête me sert un calamar frit correct avec une curieuse salade mêlant laitue, herbes fraîches et algues, qui serait agréable si elle n'était si salée. J'accompagne de la Mythos, bière rafraîchissante, une valeur sûre.
Et demain, nouvelle étape du voyage !
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