Pages

mercredi 30 septembre 2020

Tivoli : La Villa Adriana ou villa d'Hadrien (2)



Après la première partie de ma visite de la Villa Adriana ou villa d'Hadrien, voici la seconde avec le Prétoire, les thermes, le vivier, les pilastres doriques.

Le Pretorio (le prétoire)


On croyait que ce vaste bâtiment hébergeait la garde prétorienne, et on lui attribua donc le nom de Prétoire (Pretorio en italien). On pensa également à des pièces d'habitation pour le personnel, mais l'absence de lumière semble infirmer cette hypothèse. 



Aujourd'hui, on s'accorde à tenir cette construction pour des magasins où on entreposait vivres et matériels.

Les hautes arcades se divisaient en trois étages, chacune se divisant en deux pièces contiguës. 


On voit encore nettement la division des étages : des consoles de travertin supportaient des poutres et le plancher.


Sur la façade qui n'a pas été conservée, des balcons assuraient la distribution des salles, reliés par un large escalier.


Les Thermes



La hauteur des parties conservées donne, comme le Pretorio, la mesure du gigantisme de la villa. Certes, les Thermes de Caracalla étaient encore plus immenses, mais il s'agit alors de thermes publics. Ceux-ci étaient réservés à l'empereur et à sa cour ! Cette voûte protégeait le frigidarium, la salle des bains froids.


Le décor de mosaïque est incontournable dans ces établissements thermaux et souvent décorés de dauphins et de divinités marines, comme dans les nombreux thermes d'Ostie. Ce fut d'ailleurs une habitude longtemps maintenue dans les piscines !








La Peschiera (le vivier)


Cette zone est caractérisée par de luxueux dallages de marbre, surmontant un système de colonnettes de briques qui faisaient circuler l'air chauffé ; on a donc pensé à un palais d'hiver et j'ignore si cette hypothèse reste valide.

A l'intérieur, une vaste cour à arcades de soixante mètres de long était bordée de colonnes, dont on peut voir encore quelques exemples. Au centre, un bassin de presque trente mètres était décoré de mosaïques.



On sait qu'on a quitté les établissements thermaux, et on supposait qu'il s'agissait d'une Peschiera, un vivier où auraient grandi poissons et crustacés. Mais le raffinement du décor, le nombre de statues découvertes ne correspondent pas à un bassin d'élevage.


Plus logiquement, ce serait un lieu d'agrément, un "parterre d'eau" comme à Versailles où l'architecture et les statues se reflétaient comme dans un miroir. L'empereur et la cour se promenaient sous les voûtes autour du bassin. La partie couverte était badigeonnée de plâtre, dans lequel les visiteurs des XVIIIe et XIXe siècle n'hésitaient pas à laisser leur signature. On a ainsi retrouvé celle du fameux graveur Piranese. Pratique hautement coupable, mais qui paraissait innocente à l'époque où seule l'œuvre d'art était digne d'intérêt, au détriment de l'archéologie encore balbutiante. Les temples égyptiens et nombre de monuments européens (je pense aux fameuses signatures dans la maison de Shakespeare !) en ont également été victimes.




Les Pilastri dorici (pilastres doriques)



Les quelques pilastres (colonnes carrées) remontés et les socles qui dessinent un rectangle permettent d'imaginer un péristyle, un jardin entouré de couloirs couverts. L'image la plus familière pour nous est celle d'un cloître, qui en fut l'héritier direct.





Au-dessus des pilastres surmontés de chapiteaux doriques (le moins orné des trois ordres grecs, celui est un simple raccordement entre la partie verticale et l'horizontale), les bandes de briques assurent une véritable fonction porteuse. Leur placage de marbre donne l'impression qu'il s'agit d'un véritable entablement, mais c'est un procédé d'architecture feinte ; on cherche à faire croire que les deux blocs sont réunis par un linteau, ce qu'on appelle un trilithe. Les Grecs adoraient ce type de construction.

Plusieurs pièces entouraient ce péristyle, de fonction inconnue aujourd'hui. On a interprété un large socle comme celui d'un trône, pensant donc à une salle officielle de réception et de réunion, l'Aula Regia. Mais le socle aurait pu également servir à une statue...

C'est tout le problème de la Villa Adriana, qui demeure un vaste champ d'hypothèses.

2 commentaires:

  1. Impressive ruins but unidentified monuments, what a pity! This site looks deceptive.
    Ostia seems a better choice.
    Annie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Some parts of the site keep their magic...
      Thanks four your feedback!

      Supprimer

Un grand merci de prendre le temps de laisser un commentaire. Je promets de le lire aussi vite que possible.
N'hésitez pas à signer votre message, ce sera encore mieux : je n'ai AUCUN moyen de connaître votre nom, votre e-mail, ou votre blog.
Si vous préférez que vos coordonnées n'apparaissent pas, mais que je vous réponde en privé, utilisez le formulaire de contact, accessible sur la version web du blog.