Rome : le cloître de Saint Jean de Latran (San Giovanni in Laterano)

Un cloître exquis et original qui contraste complètement avec la basilique de Saint Jean de Latran !

 

Les cloîtres sont toujours des lieux merveilleux dans les monastères ; ils évoquent souvent le jardin du paradis, et leurs voûtes d'arcades constituent des galeries toujours agréables, rythmées par des colonnes souvent élégantes.

Avec l'énorme vaisseau de Saint Jean de Latran, on pouvait s'attendre à un cloître tout aussi massif et gigantesque.

Au contraire, c'est une délicieuse réalisation, en outre extrêmement originale.

C'est une famille qui l'édifia au XIIIe siècle, les Vassalletto ; comme les Cosmates, ils s'étaient spécialisés dans la marqueterie de pierre, avec des insertions de tesselles dorées, et ils décorèrent sans excès plusieurs éléments. Certaines colonnes d'abord, mais pas toutes ; cela crée du rythme, très important dans un cloître, et évite la surcharge.

La décoration des parois extérieures est également limitée à une frise, façon tissu brodé, avec des motifs divers entourés d'un liseré qui court.

Les éléments sculptés montrent la même réserve ; c'est de la belle qualité mais il est interdit de passer dans le jardin et donc on ne peut vraiment en distinguer que quelques-uns, et je le regrette bien.

 Les chapiteaux et les abaques (la partie plate qui les surmonte) montre la même technique soignée, "alla spilla".

Et avec ces chapiteaux ioniques, on voit bien le rouleau avec le lien.

Les entrées sont encadrés de paires de lions.

Mais, quelle bizarrerie ! Sur un des côtés, il s'agit de sphinx égyptiens.

La coiffe ne laisse aucun doute !

Les galeries sont exploitées, et ce n'est pas rare, comme petit musée lapidaire. Pour être honnête, ce n'est vraiment pas là que réside l'intérêt du cloître, il s'agit souvent de fragments.

Je n'ai retenu que quelques éléments parmi les mieux conservés.

Un San Lorenzo, Saint Laurent, du XVe siècle ; cette fois, le grill bien présent aide à l'identification.

Le Saint Jean-Baptiste avec sa toison provient d'un autel de la basilique, érigé par un sculpteur français, Guillaume de Périers.

Sans logique, voici une famille antique ; les femmes n'ont pas eu droit au chapitre.

Des murs entiers revêtus selon ce procédé... Ca devait être éblouissant !