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vendredi 27 décembre 2019

Premier soir à Prague


Un dîner typique et une promenade de charme dans la ville illuminée.





Les premières étapes se déroulent sans encombre : vol depuis Marseille sur Brussels Airlines, changement à Bruxelles, arrivée à l'aéroport Vaclav Havel de Prague. J'ai réservé un taxi sur internet pour éviter tout souci ; l'aimable chauffeur m'attend avec mon nom sur la pancarte. Pendant le trajet jusqu'au centre, il m'explique dans un anglais très correct qu'il a auparavant travaillé en France, à Bonnieux et à Strasbourg notamment, dans la restauration de vieilles bâtisses. Il en a conservé quelques mots de français.

Arrivé à Prague, je retrouve mes marques ; j'ai réservé le même appartement que l'an dernier, à côté de la tête mobile de Kafka. C'est tout à côté du centre, à la fois de la vieille ville et de la place Venceslas, et à proximité immédiate du métro et d'un centre commercial pratique pour faire les courses. Le temps de s'installer et de régler quelques petits problèmes, il faut ressortir dîner car beaucoup de restaurants ferment tôt en Europe centrale.

Dîner : Restaurace U Kotvy



Je comptais retourner à V Cipu, le restaurant juste à côté de l'appartement qui m'avait séduit l'an dernier, mais il affiche fermé ce soir. Le quartier ne manque pas de restaurants et je trouve un certain U Kotvy, une auberge typique et chaleureuse avec des lambris. Le patron semble un peu bourru d'emblée mais il s'avère aussi accueillant que son restaurant.


Une seule bière, ici, une vraie locale, la Krusovice. Elle s'avère légère et de goût assez rond, pas du tout amère.


Pour le premier soir, pas de fantaisie : je retourne à la plus stricte tradition avec le vepřová plec, un grand classique de la cuisine tchèque. Le rôti de porc est garni de chou rouge et de knedlíky, les traditionnelles quenelles épaisses, cousines des gnocchi italiens et sœurs des Knödel allemands. La sauce est à base de bière et légèrement parfumé au cumin ; pas l'oriental (que je digère avec beaucoup de difficulté) mais celui d'Europe central, qu'on trouve dans le munster pas exemple. C'est un type de plat qu'on trouve dans toute la zone, jusqu'en Bavière !

Ce plat de campagne, solide et roboratif, pourrait suffire, mais la gourmandise me pousse à compléter d'une palačinka , la crêpe épaisse locale, fourrée aux framboises. Un vrai délice que j'ai omis de photographier, honte à moi.

Petite promenade nocturne



Dans Spalena, je vois ce bâtiment allongé qui me rappelle ceux de Josefstadt. Elégant et sobre, un vrai témoignage de la période classique, doté de deux larges portes cochères.


Un triangle rayonnant, mais contient-il vraiment un œil ? J'ai un doute. La forme me paraît plus circulaire qu'ovale. De toute façon, j'hésite toujours entre la version chrétienne de l'œil de la Providence et son équivalent maçonnique.


Sur Narodni, le grand boulevard qui ceint la vieille ville, les façades spectaculaires ne manquent pas. Beaucoup datent du début du XXe siècle.




Je tente le détail, mais la luminosité est vraiment trop faible pour accéder à une netteté satisfaisante.

Passage devant l'Opéra, qui donne ce soir une pièce d'après Stefan Zweig. Les spectateurs sortent justement, je range sagement l'appareil photo. Je l'ai souvent montré sur le blog, et je remettrai quelques images à ma prochaine représentation, après-demain.



J'atteins rapidement la Vltava / Moldau. La vue depuis le quai sur Hradcany, la colline du château, et la cathédrale Saint Guy produit toujours son petit effet. Depuis bientôt trente ans que je viens à Prague, je ne m'en suis jamais lassé.


Malgré l'heure tardive, et la température qui  baisse sensiblement, l'escouade de cygnes barbote paisiblement. Certains sont en pleine pêche, d'ailleurs.

La Fontaine Kranner




C'est en 1850 que fut érigé ce monument, dédié à l'empereur Franz Ier d'Autriche. De loin, elle donne l'impression d'une construction médiévale, une lointaine parente de la Tour Saint Jacques parisienne.


C'est en fait un authentique témoignage du néo-gothique, à l'époque où le Moyen-Age fait son grand retour dans le monde occidental. Le style troubadour en peinture, les romans de Walter Scott en littérature, le gothic revival chez les Anglais et Américains... Dans l'empire austro-hongrois auquel Prague est alors rattachée, cela fait également un malheur. On n'est pas si loin de la Votivkirche viennoise !


C'est au sculpteur Joseph Max qu'on doit ces sculptures, paraît-il allégoriques, sur lesquelles je ne trouve guère de renseignements.


Je proposerai bien la chasse pour le sonneur avec son chien et l'agriculture pour le porteur de corbeille. La ville de Prague ou une autre allégorie géographique, pour la femme à l'écusson ?


Depuis l'Antiquité et ses spectaculaires statues équestres, on a toujours trouvé que représenter un personnage sur son cheval faisait chic. On a même élaboré un "code secret" qui permettait de saisir si le cavalier avait gagné des batailles, et combien, rien qu'en lisant la position du cheval. Je ne sais pas si celle-ci fournit autant de renseignements, surtout qu'elle semble un peu à l'étroit dans sa niche...



La tour romane baptisée ici Rotonde, un de mes points de repère du quartier.


L'église de Bethléem, haut lieu du hussisme, s'impose ici. Pour la visite, on peut toujours se reporter à mon ancien article.


La tête de Kafka, en mouvement constant (elle s'immobilise vers minuit cependant) est une illustration ludique de la métamorphose, faisant ainsi référence au célèbre texte de l'écrivain. C'est, en journée, un des endroits les plus photographiés du quartier.

4 commentaires:

  1. Ah ben oui ! Du porc et de la quenelle !
    Les allégories, j'ai tenté quelques hypothèses mais je ne vois pas ce que ça peut être.

    Quant aux lieux, c'est ma foi un charme tout européen et ça un parfum de... d'autrefois... un peu de Nerval et de Novalis... Mais ma pensée s'égare ! Merci pour ces beaux nocturnes ;)

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    Réponses
    1. Les allégories en question sont un mystère à creuser. J'appelle les bonnes âmes specialistes (Dominique, S.O.S,si tu me lis) à se manifester.

      Quant au parfum européen, c'est bien logique. La Mittle-Europa, j'y suis en plein dedans. Que voilà un pays à l'histoire troublée, entre empire puissant et fragile construction nationale.

      Novalis, le poète prince de la nuit, bien sûr ! Ach so !

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  2. Wonderful pictures! Have a nice stay in Prague!
    Annie

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