Hier soir, j'ai tenté le coup. J'avais lu que la mélatonine avait des effets positifs sur le décalage horaire et j'en ai pris un comprimé avant de me coucher.
Ca marche ! J'ai bien dormi et, malgré d'inévitables bâillements aujourd'hui, cette première journée est loin de l'état comateux de l'an dernier... Ce soir, rebelote, dès que j'aurai terminé mes articles du jour.
Asakusa
Je tente de varier mes itinéraires... Impossible cependant, dans Asakusa, d'échapper aux shotengai, ces galeries couvertes qui sont pour moi un des véritables emblèmes du Japon.
Première visite du jour pour le Senso-ji. Immanquable vu sa proximité avec mon hôtel !
Et c'est parti pour une balade en métro ! Toujours aussi propre, aussi silencieux... Étonnamment peu fréquenté ce matin. Je descends à Suehirocho pour éviter un changement.
Akihabara
Je n'ai pas de préférence particulière pour ce quartier des mangas et autre anime, mais c'est ici que je viens changer mes euros. Donc la virée ici est devenue rituelle !
C'est ici que se concentrent nombre de maid cafes où on paie fort cher le droit que de jeunes filles déguisées en écolières viennent écrire votre nom sur une omelette. Comme je l'ai déjà déjà écrit, des demoiselles qui écrivent mon nom, j'en ai gratis toute l'année.
Dans le quartier poussent comme des champignons des cafés à chats, à chouettes, à serpents. Aujourd'hui je vois même un jeune homme rabattre pour un café à hérissons !
Mais la grande affaire du quartier, cela demeure les jeux vidéo, les mangas, les produits dérivés, dont les publicités aux couleurs violentes s'étalent sur les façades.
Déjeuner à Akiba
En attendant l'ouverture du bureau de change, autant déjeuner. Juste à côté se tient un restaurant à comptoir. Deux morceaux de porc frit avec la prétendue sauce tartare sur une généreuse portion de chou, accompagnés des rituels bol de riz et soupe miso. Avec le thé glacé, une affaire de 637 yens, un peu plus de cinq euros. Cher, le Japon ?
Le temps de déjeuner, le bureau de change a ouvert. Heureusement, j'ai repéré les lieux, j'avais un peu tourné la première fois. L'officine est dissimulée au cinquième étage d'un immeuble anonyme, sans la moindre pancarte. Mais l'affaire est réputée maintenant ! Trois personnes font la queue devant moi.
Il faut dire que Ninja Money pratique la plus petite commission que je connaisse au monde. Le taux officiel est de 120,70 yens pour un euro, et on me change à 120,50, sans commission. Incroyable !
Et c'est tant mieux car l'euro a perdu environ 10 % par rapport à mes voyages précédents.
Un tour chez Yodobashi
Comme d'habitude, j'en profite pour une petite virée dans ce méga-magasin de huit étages, où la variété proposée laisse rêveur. Le rayon Playstation est évidemment immense.
Section modélisme. Une dizaine de rayons consacrés aux maquettes. Trains et compagnie.
Le climatiseur demeure objet de convoitise.
Les téléviseurs, toujours plus immenses. J'ai l'impression que leur taille évolue à l'inverse de la qualité des programmes, pourtant.
Rayons bouteilles isothermes. Chacun en porte une dans son sac.
Pour l'informatique, le choix est démentiel ! Les prix sont toujours aussi élevés, toutefois.
Jusqu'au bout, un rayon de clefs USB.
Pour les ordinateurs portables, on trouve toutes nos marques, plus celles que nous ne connaissons pas. Prix pas franchement compétitifs.
Je reprends le métro pour descendre à Kamiyacho.
Lors d'un mariage, toute la famille pose devant l'église. Du coup, pas un seul kimono en vue.
Tokyo Tower
Je n'avais pas remis les pieds ici depuis mon premier voyage. Cette fois, je ne vais pas y entrer, mais je ne pouvais manquer quelques photos de cette icône de la ville.
Mais avant, je repasse devant le siège d'une bien fameuse entreprise tokyoïte.
Un petit rappel historique. L'attaque de Pearl Harbor fut plus qu'une étape dans la seconde guerre mondiale, une véritable humiliation pour les Américains. Ceux-ci n'eurent de cesse de se venger, et souhaitèrent une vindicte totale, radicale. Un Japonais au musée de Nagasaki m'avait confié que selon lui, si les Américains avaient eu la possibilité de supprimer complètement le Japon de la carte, ils l'auraient fait. La peur de dangereux fanatiques n'y était pas étrangère.
Le résultat, c'est deux bombes atomiques, avec des conséquences sur plusieurs décennies, et un pilonnage massif, systématique, méticuleux, d'une bonne partie des villes japonaises.
En tout cas, le pays sortit de la seconde guerre mondiale complètement exsangue, avec nombre de monuments détruits (on sait que Kyoto fut épargnée par la grâce d'un commandant américain amateur d'art) et une industrie à genoux. Il fallait un signe fort pour manifester la volonté de se relever, et ce fut cette Tokyo Tower.
Terminée en 1958, elle fut la plus haute du Japon, et elle dépasse de 13 m notre Tour Eiffel, le modèle évident. On aurait souhaité une semblable couleur sombre mais les normes de l'aviation imposèrent ce duo rouge et blanc, devenu l'assemblage classique de toutes ces towers qu'on voit dans tout le pays.
Je ne traîne pas car j'ai un autre temple à mon programme. Je n'avais pas encore mis les pieds dans ce Zozo-ji, il était temps ! Suivez-moi pour la visite...
En sortant, je traverse un petit bois de cèdres qui donne immédiatement, en plein centre d'un quartier hyper-urbanisé, le sentiment de se trouver en pleine forêt.
Une digne villa coloniale se dissimule dans un parc. Sous réserves, ce serait l'Ambassade des Pays-Bas aujourd'hui.
Et cette façade vénérable fermait un réservoir d'eau.
Un petit temple de quartier. Je résiste à la tentation !
Roppongi
Quartier parfois chic, parfois branché, Roppongi se transforme au gré des programmes architecturaux. J'y suis venu à plusieurs reprises et avais visité l'an dernier une exposition d'architecture dans la Mori Tower.
Je pénètre dans une animalerie où batifolent de jeunes garnements.
Je suis toujours dans l'animalerie. C'est le rayon Vêtements pour chiens !
Un magasin vend des tissus imprimés à la main en Iran. Inimaginable, j'ai acheté absolument le même à Ispahan, il y a douze ans !
Tokyo Midtown
C'est un incontournable de mes programmes dans la capitale, puisqu'à chaque fois je me suis rendu dans ce luxueux complexe.
Cette fois, je commence par une exposition de design graphique qui prouve le dynamisme créatif nippon.
Je participe ensuite à une expérience originale : ce conteneur contient un studio dans lequel on est connecté en direct avec une ville du monde. Coïncidence, lors de mon passage, c'est avec Paris que s'établit la liaison. Je papote donc en direct, tantôt en français, tantôt en anglais, avec des gens que je vois sur l'écran. Un peu aussi avec les charmantes demoiselles qui m'ont accueilli, une Japonaise, une Tchèque et une Russe !
Je dois expliquer à mon voisin japonais, prof d'anglais qui a vécu vingt-huit ans en Californie, ce qu'est le gilet jaune arboré par le monsieur de gauche...
Centre commercial de luxe
Je n'ai toujours pas trouvé d'aussi luxueux, chic, et de bon goût dans le monde. Je baguenaude dans le centre commercial pour le plaisir ! Je compte aussi les marques françaises au passage. Nous sommes bien représentés.
Je retrouve cette boutique de primeurs, qui ne partage avec celle où je me sers que la catégorie de produits commercialisés. Qui veut une grappe de raisin à cent euros ?
Le jardin
Le jardin est en fait un curieux mélange où un public divers vient profiter de la bruine généreusement dispensée, pique-niquer sur l'herbe. Je pense que c'est une version estivale du hanami, lorsque s'organisent de gigantesques repas champêtres sous les cerisiers en fleur.
Les œuvres d'art, en revanche, n'intéressent que moi aujourd'hui.
Sola cube au 21-21 Design Sight
Une construction audacieuse nichée dans le jardin héberge des expo-ventes éphémères d'ateliers de design.
Sola cube s'est spécialisé dans les inclusions de petits morceaux de nature, squelettes d'oursin, fleurs, fruits...
C'est assez onéreux mais vraiment magnifique. J'ai souvent vu des inclusions, en ai même fabriqué dans mes primes années (rigolo mais le polissage dépassait mes ressources de patience de l'époque) mais je n'ai, je crois, jamais vu de telles splendeurs.
Et, pour terminer, un ashiyu dans une structure en résine fait un tabac ! Le bain de pieds, c'est merveilleux !
Je me replie tranquillement vers Roppongi pour déjeuner avant que tout ne soit fermé. Au Japon, on dîne souvent tôt. Bœuf aux pousses de bambou fraîches (un délice, rien de commun avec le produit de conserve), salade avec la boule de purée, et évidemment riz et soupe miso pour maintenir les habitudes. 780 yens, cela reste bien raisonnable.
Lorsque je reviens dans Asakusa, surprise ! On tire un feu d'artifice sur la rivière Sumida. J'irai bien le voir mais mes articles ne s'écriront pas seuls...
Very interesting. I agree with you about American feelings after Pearl Harbor!
RépondreSupprimerAnnie
Thanks Annie. I imagine my article will need to debate!
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