Paris : Exposition David Solis à la Maison de l'Amérique Latine

La Maison de l'Amérique Latine occupe depuis l'après-guerre deux magnifiques hôtels particuliers du boulevard Saint-Germain, ceux d'Amelot de Gournay et de Varengeville. Ils appartiennent à la Banque de France qui les loue à ce centre très actif, qui propose très régulièrement des expositions gratuites. L'occasion de découvrir des artistes de ces contrées, mais aussi de Français voyageurs !



Cela fait bien cinq ans que je n'y ai pas mis le pied. Deux expositions m'attendent aujourd'hui.

David Solis, Temporada Seca

David Solis est un artiste panaméen, né en 1953. Je viens de visiter l'exposition consacrée à Marian Plug à la Fondation Custodia et je retrouve des similitudes : goût pour le format carré, peinture figurative "modernisée", absence de l'être humain dans les œuvres. Pas d'animaux non plus.

David Solis, Petit fromager

Essentiellement des arbres. Le titre de l'expo, Lisières, souligne cette zone frontière entre la civilisation et la nature, présentée évidemment comme un monde sauvage, mais aussi un peu inquiétant, mystérieux, souvent sombre. Des thématiques du romantisme donc.

David Solis, Selva lluviosa

Le rythme vertical des troncs a été mis en évidence dans les toiles depuis plusieurs siècles. Les Flamands et les Romantiques ont travaillé sur ces éléments.

On voit qu'ici il s'agit d'un élément déterminant, mais qu'il est retravaillé spatialement. Peu d'arrière-plans dans la forêt, comme si cet univers étouffant était impénétrable. La canopée permet d'accéder à une perspective, mais comme s'il s'agissait d'un collage, de deux éléments distincts.

David Solis, Rio Abajo

Le fleuve est presque toujours, en peinture, un sujet horizontal, mais ici il est traversé des mêmes zébrures verticales.

David Solis, Tiempo inmovil

Toile abstraite sur sa majeure partie, avec un curieux effet de frottage ou d'impression. Fascinant.

David Solis, Mangrove blues

Plus que les autres, cette toile me semble représenter un univers inhospitalier.

David Solis, Sans titre

Dans les vitrines, croquis côtoient graines et fruits.

David Solis, Fulgor de Luna

Un peu d'espace au premier plan, et la toile respire un peu plus. Mais la palette charbonneuse (un médium effectivement utilisé par le peintre) conserve la dimension angoissante.

David Solis, Bodegons

David Solis, La Promesa

David Solis, Ramajes

Les arbres semblent toujours la grille qui sépare d'un autre univers, mais laissent deviner une perspective.

David Solis, Tronco

Cette œuvre de 2002 est la plus ancienne de l'exposition, un tronc solitaire. Le cartel indique "technique mixte", ce qui m'horripile toujours car ça ne renseigne en rien. Simplement que l'artiste a utilisé plusieurs médias, mais lesquels ?

Le graphite, ici, me semble le plus évident.

David Solis, Malecon I

Il me semble que Malecon, c'est une promenade en bord de mer en espagnol. Ces deux œuvres sur papier, où il me semble voir des traces de pastel, montrent une ville aussi inextricable que la jungle.

David Solis, Malecon II

David Solis, Sans titre

David Solis, Petits formats des années 2010

Cet ensemble de travaux me paraît bien synthétiser l'exposition, en dégageant la variété des techniques, rassemblant les sujets principaux, et la saturation des œuvres intenses et souvent sombres. Indéniablement une personnalité et un esthétisme.