Paris : Exposition Marian Plug (Fondation Custodia)

Je n'ai jamais entendu parler de Marian Plug, comme c'est presque toujours le cas des artistes récents que présente la Fondation Custodia. J'apprends que cette dame est née en 1937, a suivi une formation aux Beaux-Arts à Amsterdam, dont elle s'est ensuite écartée. Le cartel la qualifie de "romantique de son temps" en soulignant que le paysage est son sujet de prédilection, et qu'elle n'y inclut jamais de personnage. La seule vue urbaine, présentée en fin d'exposition, est d'ailleurs une autoroute, et traitée comme un paysage.



Elle a commencé avec la gravure et la sérigraphie, beaucoup pratiqué l'aquarelle sur le vif, et s'est passionnée pour la peinture. Cette exposition fort bien faite présente ces différents médias.

Les années 1960

Marian Plug, Le Ciel bleu

Les premières œuvres me séduisent immédiatement, avec une épure qui me fait penser à Nicolas de Staël. Le blanc du papier y est largement employé.

Marian Plug, Aix-en-Provence II

Il s'agit d'une artiste voyageuse, dont les œuvres font référence à ma région (Aix, Antibes, et la plus méconnue Sauve, petit bourg au pied des Cévennes), à l'Espagne, à la Grande-Bretagne, à l'Autriche…

Marian Plug, Près d'Aubrac (Souvenir)

Très belle aquarelle, éblouissante de simplicité et de maîtrise coloriste.

Marian Plug, Près d'Aix

Marian Plug, Antibes

Marian Plug, Sauve

Marian Plug, Almunecar

Marian Plug, Almunecar

Marian Plug, Les Cabots

Marian Plug, Antibes (avec des toits rouges)

Marian Plug, Antibes

Façon carnet de voyage, un croquis rapide.

Marian Plug, Les Hauteurs de Malaga

Presque une encre japonaise !

Marian Plug, Colline de terre ocre

Marian Plug, Almunecar

Etonnante toile de 1963, à la limite de l'abstraction. Marian Plug déclare qu'elle n'est pas un peintre abstrait, mais qu'elle a besoin de l'abstraction. Au delà de la figuration, assure-t-elle, surgit le tableau.

Des années 2000 à nos jours

Toiles

Marian Plug, Salzkammergut X

Ces toiles des vingt dernières années montrent une facette bien différente.
Un format carré (celui de Klimt, qui m'arrive soudain en tête devant deux toiles), des couleurs denses, parfois éblouissantes, une manière un peu floue.

Sujets réalistes, donc, mais beaucoup d'originalité dans les cadrages et la construction.

Je suis attiré par la vivacité de cette palette, mais je pense que certains rechigneraient à accueillir ces toiles-là chez eux.

Marian Plug, Bois IX

Marian Plug, Courant IX

Marian Plug, Riffelalp

Marian Plug, Jaune II

Marian Plug, Floraison jaune

Marian Plug, Jaune III

Marian Plug, Eau XIII

Marian Plug, Mer XIII

Marian Plug, Courant VIII

Marian Plug, Sans titre III

Des arbres sur la plage… Un condensé d'image paradisiaque, simplifié à l'extrême. Ce rose saumon, extrêmement travaillé, est extraordinaire !

Marian Plug, Soir

Belle toile apaisante.

Marian Plug, Eau IV

Je n'ai lu ici aucune référence, mais comment ne pas penser à Monet ?

Marian Plug, Mer XV

C'est cette toile stupéfiante qui a été retenue pour l'affiche.

Papiers

Marian Plug, Brandon Bay

En contraste, les aquarelles montrent un retour vers la tradition, notamment anglaise, des artistes de plein air. Des sujets saisis sur le vif, avec une manière bien plus classique.

Marian Plug, Brandon Bay II

Marian Plug, Hanbury III

Marian Plug, Tinahely I

Marian Plug, Arbre III

Marian Plug, Ladeuze II

Marian Plug, Migranet VI

Marian Plug, Innerwengen III

Marian Plug, Burbarante III

Sérigraphies

Les sérigraphies qui parcourent l'ensemble de sa vie montrent encore un autre aspect.

Marian Plug, Islande IV (sérigraphie)

Je ne sais pas si la palette est réaliste, mais cet émeraude contrastant sur un fond charbonneux apporte énormément de dynamisme.

Marian Plug, Palmier IV (impression giclée)

Marian Plug, Mousse (sérigraphie)

Intéressante sérigraphie ; j'ai cru d'abord à une photographie retravaillée.

Marian Plug, Lumière silencieuse (sérigraphie)

Et là également.

Marian Plug, Autoroute

Voilà donc un paysage urbain, mais on y voit à peine un personnage. Ce sont surtout les lumières (on croirait une nuit de Van Gogh) qui attire les regards.