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samedi 13 avril 2019

Moscou : Monastère Donskoy


Ce matin, je ne mets le nez dehors que fort tard, après avoir terminé mes articles de la veille. Pas de bol, il pleut. Ca ne m'empêchera pas de découvrir ce monastère renommé pour son cimetière et la beauté de ses églises.




Du coup, je vais directement déjeuner.

Déjeuner : Buzfood



Je ne cherche pas trop, voici un restaurant au bas de Karetnyy Ryad, un peu trop branché pour mon goût mais tant pis. La pluie redouble, le vent souffle, la température a bien baissé ; bref, je ne vais pas faire le difficile.


Il se peut que ce soit encore un restaurant italien, puisque la carte propose pâtes et pizza. J'opte pour les tagliatelle avec du veau, des champignons frais et des légumes.



Le choix de dessert est limité ; chokoladny bomb, c'est une mousse aux fruits un peu écœurante nappée de chocolat, un peu décevante. Avec une bière et un expresso, c'est une affaire de 1189 RUB, environ 16 €.


Je poursuis sur Rozhdevtvensky, dans le quartier où je dormais l'an dernier. Je dépasse la statue de Nadezhda Krupskaya, l'épouse de Lenine.


Le quartier est à l'image de la ville : alternance de palais et de belles façades colorées avec des bâtiments que l'on doit à l'incroyable créativité des architectes soviétiques.


Et voici le métro, station Turgenevskaya. Celui de Moscou, un des plus profonds du monde (il peut servir d'abri anti-atomique et comporte même une partie plus profonde, secrète, réservée à l'armée) est célèbre pour ses stations décorées. Aujourd'hui, je ne vais en fait voir que les plus banales.


Cette plaque, pas franchement enthousiasmante, est le seul élément décoratif de la station.


Ma destination, c'est Shabolovskaya, où au moins un vitrail illumine l'allée centrale.


Je me dirige vers le monastère à travers un quartier inconnu. Peut-être riant avec le ciel bleu, mais guère engageant aujourd'hui.


Le Monastère Donskoy



Pas de risque de le louper ; je reconnais de loin la clôture, presque identique à celle du monastère Novodievitchi visité l'an dernier.



Bien évidemment, la clôture est élégamment décorée en rouge et blanc, les couleurs du baroque Narychkine, et les hautes tours sont aussi destinées à exposer la richesse du monastère. Mais il s'agit bien d'une enceinte fortifiée, destinée à défendre les lieux contre les assaillants. Je n'ai pas oublié que Napoléon faillit bien incendier Novodievitchi.


Celui-ci ne fut pas fondé au hasard : Boris Godounov (oui, celui de l'opéra) avait vaincu les Tatars à cet endroit précis, à coup sûr grâce à l'icône du Don protégée dans une tente. Donc, en 1591, action de grâces, édification d'une église.


A chaque vistoire, on en rajoute dans la construction : contre les Turcs, en 1677, un clocher et des chapelles. Lors d'une bataille en Crimée, en 1684, toujours gagnée grâce à l'icône miraculeuse, hop, on élève l'église principale.

En période soviétique, les responsables durent bien s'amuser en la transformant en Musée de l'Athéisme !

Le porche



Ce porche de 1750 est couvert de fresques pour mettre bien le visiteur au courant dès l'entrée. Impossible de manquer la Vierge au plafond !


L'incendie fait rage de toute part au fond, mais heureusement un dignitaire est là. Sans doute le supérieur du monastère.


Heureusement, il ne change pas de vêtements pour être bien reconnu. Vivant ou mort, les saints s'inclinent devant lui.


Pas de problème pour identifier les Turcs belliqueux avec leur casque. On peut toujours compter sur un ange volant pour mettre les ennemis en déroute. J'aime bien les voyeurs massés derrière les remparts du monastère !


Ca, c'est l'histoire de l'icône dans la tente. Pour ceux qui n'ont pas suivi, il faut recommencer plus haut.


Eh bien voilà ; aussitôt dit, aussitôt fait. On se lance dans la construction.

Je trouve assez étonnant que le récit se lise de l'intérieur vers l'extérieur mais bon, c'est peut-être particulier à ce monastère…


La grande église (Bolchoi Sobor)



Même avec la pluie, cette grande église a de l'allure. Le Routard parle d'influences ukrainiennes qui vont créer le baroque Narychkine, je veux bien les croire.

Le plan est assez inusité, de même que les croissants sous les croix qui rappellent la victoire sur les Turcs.

La base est en fait surélevée : au sol s'alignent les tombes des tsars géorgiens, venus se réfugier au monastère pendant l'invasion turque.


L'iconostase baroque de 1695 se caractérise surtout par des encadrements dorés et sculptés, avec un fort relief, qui donnent vraiment une impression de richesse. Le Routard parle de sublime, je serai plus mesuré. Il indique aussi que des moines féroces empêchent de prendre des photos, il y a bien une dizaine de personnes qui font marcher le téléphone-appareil photo. Je les accompagne donc.



Personnellement, c'est surtout le volume qui m'a séduit et l'impression d'élévation. Ces colonnes massives et couvertes de fresques ne sont pas mal non plus.



Je tente d'identifier les saints, mais vraiment je manque de connaissances dans la galaxie orthodoxe…




La porte sainte est sans doute le point culminant du bois doré. Je pense que tout cela a tout de même dû stupéfier des générations de visiteurs.







L'église Saint Zacharie et Sainte Elisabeth surmonte le porche par lequel je suis entré.


Et à droite, c'est le séminaire. Plusieurs religieux sillonnent les allées et prouvent le fonctionnement actuel.

La petite église (Maly Sobor)



Elle fut édifiée cent ans avant la grande, en 1591. Autre style donc : des deux tours, celle du chevet s'orne de trois rangs de kokochniki et d'un bulbe doré.



L'intérieur diffère également car on a utilisé l'or avec davantage de parcimonie. L'espace est moins vaste, et cela donne un côté plus intime.




J'ai l'impression que l'iconostase est bien plus moderne, mais rien n'est garanti !


Il me semble bien que dans l'encadrement, c'est une copie de l'icône miraculeuse. J'ai vu l'original à la Galerie Tretyakov l'an dernier.




Heureusement qu'il y a des scènes connues pour s'y retrouver ! Un peu dans le désordre, pour tromper le fidèle !



La chapelle ocre clair est encore plus récente puisqu'elle date de 1806. Dédiée à l'archange Saint Michel, elle renferme les tombeaux des princes Galitsyne. C'est la Khovantchina !




Je poursuis ma visite avec le fameux cimetière du monastère Donskoy

10 commentaires:

  1. An excellent post upon a wonderful historical monastery.
    Outstanding!
    Annie

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  3. Magnifique monastère, très riche. Aussi beau à l'intérieur qu'à l'extérieur.
    Bonnes visites à Moscou.

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    1. Merci beaucoup, j'ai honte de répondre si tard à ce chaleureux commentaire !

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  4. Impressionnant monastère en rouge et blanc avec la magnificence des églises. L'absence de bancs rend l'intérieur encore plus spectaculaire. Merci pour cette riche visite.
    Pierre

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    1. Ce fut un plaisir, malgré le temps maussade. C'est vrai que l'espace diffère totalement ici.
      Merci, Pierre, pour ce commentaire détaillé !

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  5. Superbe visite ! Que ces églises russes sont belles !
    Merci pour tes commentaires toujours instructifs. On a vraiment l'impression de faire la visite avec toi...
    Bises
    Michèle

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