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samedi 11 août 2018

Japon : Objectif Beppu (3 îles, 3 trains)


Aujourd'hui je me rends dans une des grandes capitales de la géothermie japonaise ! Direction l'île de Kyushu. 


Premières étapes, de Tokushima à Kokura 



Je savais, dès le début, que cette journée serait la plus compliquée de mon itinéraire. Sur la carte, ça se comprend. Il me faut quitter Shikoku pour revenir sur Honshu puis partir sur Kyushu. Trois des quatre principales îles du Japon, trois trains différents. En plus, en cette période d'Obon, les Japonais voyagent dans leurs familles. Les trains sont bondés et je n'ai pas de réservation pour le Shinkansen, le TGV nippon. Ça s'annonce une grosse journée.


Tout d'abord, départ matinal de Tokushima, toujours en pleine fièvre de préparation de l'Awa-Odori. Dans le Ushuzio 6, une famille a pivoté le siège pour pouvoir se faire face.


Je retourne tout d'abord à Okayama et le trajet m'est familier. Rizières, littoral, cela ne change guère dans les trajets en train.




Et revoilà le pont qui unit Shikoku à Honshu.



A Okayama, j'attends le Shinkansen, le Sakura 551, et je ne suis pas seul !


Le train à long nez arrive…


Bouououh ! C'est tellement bondé que l'accès déborde ! On se serre, on bourre. Je me tiens d'abord sur la jambe gauche, le genou droit posé sur le sac. Au premier arrêt, des passagers descendent, j'en profite pour avancer dans le couloir.


Me voici avec une famille d'Espagnols, le petit garçon a réussi à se caser sur une place assise. Ils vont visiter Hiroshima, prochain arrêt. Je leur refile quelques conseils et obtiens en échange la place du fils dès qu'il la libérera.

Un couple de Japonais est parvenu à squatter la place devant les toilettes. Ils arrivent à visionner un film sur leur tablette.


Hiroshima ! Nous exécutons le tour de passe-passe et me voilà assis. Je peux reprendre mon inlassable activité de photographe ferroviaire.

"Kokura, Kokura desu !" s'écrie le contrôleur. Je suis concerné. Deux heures pour cette étape. Autant en profiter pour manger.

Déjeuner à Kokura

L'habituelle galerie de restaurants des gares rend le déjeuner bien pratique. Un d'entre eux possède une machine à tickets avec des photographies des plats sur les touches. Il n'y a pas plus facile !




Formule à 1000 ¥ : une bière, de délectables gyozas croustillants, un bol de pâtes. Je m'attendais à des ramen, mais ce sont, cette fois, les somen, des pâtes encore plus fines, qui ont été retenues. Le bouillon contient beaucoup de miso (blanc, apparemment), une quantité d'algues non négligeable, dont des noris, des pousses de bambou. Seules les tranches de porc sont immuables. Un parfum d'huile de sésame en prime. Très bon, rien à redire.


Il me reste du temps. Je sais que Kokura était la ville initialement prévue pour la bombe atomique, au lieu de Nagasaki (que je visiterai dans une semaine) ; elle s'enorgueillit de son château, situé un peu trop loin pour que j'aie le temps d'y faire un tour. J'essaie de l'apercevoir de la terrasse. Tout ce qui me saute aux yeux, ce sont les statues de personnages inconnus. Héros de mangas ou de dessins animés ? Lecteurs familiers de cet univers, n'hésitez pas à laisser un commentaire !



La gare de Kokura est décidément pleine de ressources. On y offre aux passagers en transit un concert gratuit.



Bon, je ne suis pas plus fan que cela, je vais voir dans l'immense grand magasin de la gare si je ne peux pas boire un café.


C'est le luxe habituel !



Tentations, tentations ! Je résiste vaillamment. Cela dit, ce n'est pas cher du tout. Ce genre de gâteau, en France, coûte bien le triple. Celui de gauche pour quatre personnes, par exemple,  coûte neuf euros.


Finalement, changement de cap. Je vois une enseigne d'une chaîne spécialisée dans le matcha, ce thé vert en poudre. Glacé, c'est parfait.


470 ¥, tout de même, mais je l'apprécie pleinement.


Finalement, c'est l'heure de grimper à bord du nouveau train, le Sonic 21.


Train anthracite, chic ou mortuaire, ça dépend de l'humeur du jour.


L'intérieur est une vraie surprise : une classe et un confort encore supérieurs à la plupart des trains japonais, et ce n' est pas peu dire !



Je m'installe dans un de ces fauteuils incroyablement moelleux. Croyez-vous, je ne suis qu'en seconde ? Je m'interroge sur ce que doit être la Green Class !


En cas de tsunami, pas de panique. Tout est prévu.


Je prévoyais des paysages différents sur l'île de Kyushu.

Eh bien non.


C'est la même alternance. Des villes indifférenciées, des cours d'eau pas toujours remplis, et des rizières, toujours et encore. Même l'arrière-plan montagneux apparaît régulièrement.



Les terrains de baseball, un sport qui passionne les Japonais, sont toujours enveloppés de filets.


Le sable gris, sans doute volcanique, apparaît régulièrement ici.




Beppu



Je me rappelle avoir vu, il y a très longtemps, un documentaire sur Arte consacré à ce haut lieu de la géothermie. L'année dernière, en conversant avec Alex, dans l'hôtel duquel je logeais à Osaka, Beppu était revenu dans la conversation. J'avais déjà vaguement le projet de m'y arrêter…

Beppu, c'est donc une ville où l'eau bouillonne partout, où les onsen se serrent les uns à côté des autres. L'équivalent à Kyushu du Hirayu Onsen, cette station thermale de la région de Hida.
Inutile de me poser une question sur le joueur de rugby !


D'ailleurs, dès la sortie de la gare, on est mis au parfum. Un ashiyu, c'est le bain public pour les pieds, mais quel est le mot pour le bain de mains ?



La ville ne dégage pas un charme fou.


Un cinéma ! Et il programme même The Great Escape, La Grande Évasion (affiche à gauche). Si j'avais le temps, je reverrai volontiers ce monument du cinéma américain. Hors de question, j'ai deux articles à pondre.


Les tours de transmission sont toujours fièrement exhibées. Elles ont servi de symbole de la reconstruction du Japon de l'après-guerre.

Installation au Nishitetsu Resort



Comme mon arrivée est assez tardive, je n'ai pas de problème pour m'enregistrer.


L'hôtel me semble tout de suite bien plus moderne que le dernier, et je trouve la déco plutôt sobre et de bon goût.



La chambre confirme. Toujours pas très grande, mais très agréable et astucieusement aménagée.



Oh, mais il y a à nouveau le téléphone prêté gratuitement ! C'est magique. On peut le customiser avec son compte, télécharger ce qu'on veut, appeler à l'étranger. Les données sont effacées quand on fait le check-out.

Je vais m'en servir.

Je n'insère pas de photo de la salle de bain, c'est toujours pareil.
Première opération, le blog à compléter. Enchaîner deux articles d'un coup, c'est épuisant, je préfère ménager une pause entre les deux. Quant à tout retarder, c'est compliqué. Je sais que certains me suivent chaque jour, je tiens à livrer des nouvelles fraîches !

Petite promenade dans Beppu 



Je cherche à gagner le bord de mer, mon hôtel est à cent mètres de l'eau. C'est quasiment mission impossible. Ici c'est le Biergarten qui est mis en avant, avec de fameuses marques européennes, comme la Weihenstephan qu'on boit en Bavière.


Je trouve que ce point sépare vraiment Japonais et Occidentaux. Dans la plupart des bords de mer urbains que je connais, une longue promenade est aménagée, où alternent bars, restaurants, glaciers et boutiques de souvenirs. Les terrasses y envahissent autant d'espace que possible.


Ici, pour ce que j'ai vu, rien de tout cela. La mer, c'est une menace, le risque de tsunami, un monde étrange et effrayant peuplé de créatures dangereuses. Très peu de gens savent nager.

Quant à la séance de bronzage, il ne faut pas y penser ; les Occidentaux sont les seuls à chercher le hâle. Partout ailleurs dans le monde, on  souhaite garder la peau la plus blanche possible. Les gens bronzés sont des travailleurs manuels contraints de supporter le soleil, c'est une histoire de niveau social. Donc on cherche à s'en démarquer le plus possible. Ce n'est pas pour rien que les gens se couvrent au maximum (la tête, y compris parfois le visage, les bras, les mains) et que les lieux de consommation sont enfermés dans les sous-sols et les étages. Et, lorsqu'ils possèdent des fenêtres, elles sont traitées contre les UV. Les rayons cosmétiques sont remplis aux trois quarts de crèmes blanchissantes.



Pour jouir d'un point de vue un peu dégagé, je suis contraint de grimper dans un parking.


Pourtant, les baies du Japon sont souvent magnifiques avec ce littoral échancré.



Un grand magasin, précisément. Avec sa galerie de vitrines à pinces (qui attrapent mieux les pièces de votre porte-monnaie que les objets convoités) et ses jeux d'arcade.




Vu du dessus, le rayon des omiyage, ces boîtes-cadeaux qu'on rapporte de voyage. Je vois même des coffrets de canettes de bière et de sachets de café instantané !


Mon souhait du soir, c'était de manger des fruits de mer. Dans une ville littorale, ça ne paraissait pas incongru.

Quelle équipée ! J'ai cru que je ne pourrais manger que de la viande !

Mon bonheur se trouve dans un restaurant italien, qui me sert ce gratin de crevettes, calmars et poulpes, avec tomates et épinards, dans une béchamel crémée. En accompagnement, une poignée de frites, devenu un produit de luxe depuis que le Japon doit les importer. Je n'apprécie pas du tout ce café glacé, au goût métallique.


L'hôtel dispose logiquement d'un onsen, au deuxième niveau (je pensais plutôt au sous-sol), très élégant, confortable, avec une partie en plein air. L'eau y est très chaude et légèrement odorante. Un moment de délassement bienvenu mais j'ai encore des difficultés à baigner dans de telles températures.



On se déplace dans l'hôtel en yukata et en getta, ce qui donne de curieuses files d'attente devant l'ascenseur de gens en uniforme.

Victoire ! Je suis venu à bout de mes deux articles ! 

6 commentaires:

  1. A day with little interest but a great post! It is still a pleasure!
    Annie

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    1. Thank you very much, dear Annie. Not so easy to write about a day full of transport.

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  2. Un vrai roman-feuilleton, même quand on le lit dans le désordre ! Arrivera-t-il à Beppu sain et sauf !
    C'est ce que je me dis à chaque fois en dévorant le blog, même les journées les moins passionnantes donnent lieu à des articles super !
    Bises
    Michèle (qui rattrape toujours son retard, mais très très loin derrière Annie)

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    1. C'est vraiment un très gentil commentaire ! Je vais finir par me prendre pour l'Eugène Sue du blog...
      Merci infiniment pour ta fidélité et tes messages aussi chaleureux que nombreux.
      Bisous

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  3. Magnifique hôtel avec un onsen de toute beauté. Le bain de mains, je n'en avais jamais entendu parler !
    Bises
    Françoise

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