Après le Tristan d'hier, le coucher a été tardif. Aujourd'hui, lever de même, vers 9.30. Ce qui vaut d'être refusé au petit déjeuner, à cause d'une minute de retard...
Ce dimanche, comme l'écrivait Charles d'Orléans, le temps a laissé son manteau de vent, de froidure et de pluie. L'itinéraire vers les Halles s'effectue donc sous un radieux ciel bleu.
J'ai mes habitudes dans ce paradis de la gastronomie, et j'achète toujours un peu les mêmes produits : chez Sibilia, saucisson brioché (le meilleur de toutes les Halles), quenelles, saucisson à cuire, terrine au four, andouillettes. Chez Trolliet, excellent boucher, systématiquement du jumeau et du dessus de côtes, deux excellents morceaux à cuisson longue, et quelques pièces à griller et à rôtir. Je fais provision pour plusieurs semaines à l'avance. Du fromage chez Mons ou Beillevaire, selon l'offre du jour. Et quelques gourmandises pour compléter le panier.
On m'avait réclamé plus de photos que l'an dernier, j'ai donc tenté le reportage, avec difficulté, compte tenu de la foule du dimanche matin.
Lyon, les Halles Bocuse et le parking cylindrique
Lyon, les Halles Bocuse : le dimanche matin, les huîtres rencontrent un franc succès.
Lyon, les Halles Bocuse : Cellerier ne cesse de s'étendre et occupe maintenant plusieurs loges.
Déjeuner le dimanche dans le quartier n'a jamais été aisé. J'ai plusieurs fois testé le Mao, un restaurant vietnamien de bon aloi.
Celui-ci s'est transformé en Maori, avec salle rénovée et carte métamorphosée. Le menu à 16 € reste une bonne occasion de déguster une cuisine classique, avec de vraiment excellents nems, un poulet pané au citron qui rappelle le tonkatsu japonais. Le dessert du jour, surprise ! est une gourmandise d'antan, bien française cette fois, le pain perdu, qui me ravit.
Je gagne l'Opéra en longeant les berges du Rhône. Cette journée printanière a mis tout le monde dehors, et certains étrennent déjà leur garde-robe estivale.
La production offre une vraie lecture, avec cette Elektra attachée comme un chien qui sera libérée, dans tous les sens du terme, par Orest. Le manteau d'AEgisth est celui d'Agamemnon, dans lequel sa fille s'enveloppe voluptueusement avant de mourir (beaux costumes de Marie-Luise Strandt, qui permettent de retrouver de célèbres images des différentes distributions).
Elektra à l'Opéra de Lyon
Elektra à l'Opéra de Lyon : Katrin Kapplusch et Elena Pankratova
Elektra à l'Opéra de Lyon, la scène depuis le sixième balcon aux saluts
Vu la position des chanteurs, je pense que les coûteux fauteuils d'orchestre ne sont pas idéaux. Je suis placé tout en haut, au sixième balcon, et l'équilibre voix-orchestre m'y semble bien meilleur. En outre, cette vue plongeante sur l'orchestre permet de voir tout le travail des musiciens, notamment les instruments rares comme ces fagots de bâtonnets utilisés durant la scène des servantes.
Cela permet aussi de mesurer la qualité de la direction de Hartmut Haenchen, dramatique et très soucieuse de la balance, à la tête d'un Orchestre de l'Opéra de Lyon coloré à souhait. Les seconds rôles sont moins prestigieux qu'à Barcelone, et puisent dans le réservoir du studio et des choeurs de l'Opéra. S'en détachent les deux serviteurs (Patrick Grahl et Paul-Henry Vila) et le précepteur (Bernd Hofmann).
Visiblement fatigué après Tristan, Thomas Piffka n'est pas très en voix mais son AEgisth délabré ne manque pas de relief, alors que Christof Fischesser réussit aussi bien son Orest que son roi Marke d'hier (même si je préfère les voix plus barytonnantes dans le rôle) . La mise en scène le gâte : la simple idée de le faire hésiter avant le passage à l'acte meurtrier modifie instantanément la perspective du personnage.
Katrin Kapplusch, dont j'avais apprécié la Turandot à Montpellier, est une Krysothemis au timbre un peu mûr, avec quelques faiblesses sur les passages, mais émouvante et bien sonore, et elle dépeint un personnage intéressant, éloigné de toute miévrerie.
Je n'avais jamais entendu la Klytämnestra de Lioba Braun, digne chanteuse wagnérienne toujours sensible, et qui ne rate pas sa grande scène des cauchemars. Bien plus efficace que la triste performance de Waltraud Meier au Liceu.
Enfin Elektra, c'est Elena Pankratova, une chanteuse versatile qui tient à interpréter le répertoire italien (Norma et même le Stabat Mater de Rossini, dans lequel je l'avais entendue à Marseille) tout en pratiquant à doses homéopathiques le répertoire dévastateur, Strauss (Elektra et Färberin de Frau ohne Schatten) et quelques Wagner. Malgré la puissance, elle a su garder une voix nuancée, sans trou dans la tessiture, phrasée avec élégance et excellemment projetée. Elle excelle à montrer la solitude d'Elektra, imposée dès son Allein initial. Une belle artiste et une charmante personne qui a plaisir à papoter et à faire admirer ses chaussures Ferragamo !
Je conserve ma préférence pour l'Elektra d'Evelyn Herlitzius mais celle de Mme Pankratova restera une des très intéressantes que j'ai applaudies.
Lioba Braun
Christof Fischesser, Lioba Braun, Elena Pankratova
Christof Fischesser
Bernd Hofmann
Katrin Kapplush
Elena Pankratova
Elena Pankratova
Et Thomas Piffka pour finir.
Ce dimanche, comme l'écrivait Charles d'Orléans, le temps a laissé son manteau de vent, de froidure et de pluie. L'itinéraire vers les Halles s'effectue donc sous un radieux ciel bleu.
Marché aux Halles Bocuse
Les Halles Bocuse sont au pinacle du genre. Peut-être les splendeurs japonaises (fabuleux centre gastronomique de Shibuya) sont-elles encore plus luxueuses, mais le choix est plus varié qu'aux Carmes de Toulouse, aux marchés Saint Quentin ou Aligre de Paris...J'ai mes habitudes dans ce paradis de la gastronomie, et j'achète toujours un peu les mêmes produits : chez Sibilia, saucisson brioché (le meilleur de toutes les Halles), quenelles, saucisson à cuire, terrine au four, andouillettes. Chez Trolliet, excellent boucher, systématiquement du jumeau et du dessus de côtes, deux excellents morceaux à cuisson longue, et quelques pièces à griller et à rôtir. Je fais provision pour plusieurs semaines à l'avance. Du fromage chez Mons ou Beillevaire, selon l'offre du jour. Et quelques gourmandises pour compléter le panier.
On m'avait réclamé plus de photos que l'an dernier, j'ai donc tenté le reportage, avec difficulté, compte tenu de la foule du dimanche matin.
Lyon, les Halles Bocuse et le parking cylindrique
Lyon, les Halles Bocuse : les quenelles de Sibilia
Lyon, les Halles Bocuse : les saucissons à cuire de Sibilia
Lyon, les Halles Bocuse : pas une loge sans faire la queue.
Lyon, les Halles Bocuse : le dimanche matin, les huîtres rencontrent un franc succès.
Lyon, les Halles Bocuse : les rosettes de Sibilia
Lyon, les Halles Bocuse : la concurrence est rude pour la charcuterie !
Lyon, les Halles Bocuse : la boucherie Trolliet
Lyon, les Halles Bocuse : la fromagerie Mons
Lyon, les Halles Bocuse : la tarte aux pralines est une spécialité locale.
Lyon, les Halles Bocuse : la maison Gast est un autre établissement fameux.
Lyon, les Halles Bocuse : les fromages de Beillevaire
Lyon, les Halles Bocuse : merveilles pâtissières chez Sève
Lyon, les Halles Bocuse : merveilles pâtissières chez Sève
Lyon, les Halles Bocuse : stand traiteur
Lyon, les Halles Bocuse : Cellerier ne cesse de s'étendre et occupe maintenant plusieurs loges.
Lyon, les Halles Bocuse : stand traiteur
Lyon, les Halles Bocuse : fruits confits
On trouve même les excellents produits de la maison Lilamand, à Saint Remy de Provence, toujours en quête de rareté comme ces piments confits (à droite).
Lyon, les Halles Bocuse : les andouillettes de Bobosse, très renommées
Lyon, les Halles Bocuse : difficile de résister à ces splendeurs ! |
Lyon, les Halles Bocuse : l'armoire frigorifique, à l'arrière de la
Boucherie Centrale, renferme des viandes maturées de plusieurs mois.
Déjeuner au Maori
Déjeuner le dimanche dans le quartier n'a jamais été aisé. J'ai plusieurs fois testé le Mao, un restaurant vietnamien de bon aloi.
Celui-ci s'est transformé en Maori, avec salle rénovée et carte métamorphosée. Le menu à 16 € reste une bonne occasion de déguster une cuisine classique, avec de vraiment excellents nems, un poulet pané au citron qui rappelle le tonkatsu japonais. Le dessert du jour, surprise ! est une gourmandise d'antan, bien française cette fois, le pain perdu, qui me ravit.
Lyon, le Maori
Lyon, le Maori : nems croustillants
Lyon, le Maori : poulet pané au citron
Lyon, le Maori : pain perdu
Je gagne l'Opéra en longeant les berges du Rhône. Cette journée printanière a mis tout le monde dehors, et certains étrennent déjà leur garde-robe estivale.
Lyon, le Rhône ensoleillé
Lyon, le Rhône ensoleillé
Lyon, les berges du Rhône ensoleillées
Lyon, le Rhône tourbillonnant
Elektra à l'Opéra de Lyon
Dans le cadre du festival Mémoires, l'Opéra a programmé un spectacle légendaire, l'Elektra "du plongeoir". Cette fameuse mise en scène de Ruth Berghaus fut créée pour un théâtre avec une fosse exiguë, d'où l'idée de placer l'orchestre sur scène et les chanteurs au-dessus. Le décor de Hans Dieter Schaal représente un plongeoir olympique délabré. Ce fut une idée très originale, louée pour cet espace réduit où les chanteurs se retrouvaient les uns sur les autres, sans possibilité de fuite et avec des choix forcément réduits.La production offre une vraie lecture, avec cette Elektra attachée comme un chien qui sera libérée, dans tous les sens du terme, par Orest. Le manteau d'AEgisth est celui d'Agamemnon, dans lequel sa fille s'enveloppe voluptueusement avant de mourir (beaux costumes de Marie-Luise Strandt, qui permettent de retrouver de célèbres images des différentes distributions).
Elektra à l'Opéra de Lyon
Elektra à l'Opéra de Lyon : Katrin Kapplusch et Elena Pankratova
Elektra à l'Opéra de Lyon : Christoph Fischesser et Elena Pankratova
Elektra à l'Opéra de Lyon, la scène depuis le sixième balcon aux saluts
Vu la position des chanteurs, je pense que les coûteux fauteuils d'orchestre ne sont pas idéaux. Je suis placé tout en haut, au sixième balcon, et l'équilibre voix-orchestre m'y semble bien meilleur. En outre, cette vue plongeante sur l'orchestre permet de voir tout le travail des musiciens, notamment les instruments rares comme ces fagots de bâtonnets utilisés durant la scène des servantes.
Cela permet aussi de mesurer la qualité de la direction de Hartmut Haenchen, dramatique et très soucieuse de la balance, à la tête d'un Orchestre de l'Opéra de Lyon coloré à souhait. Les seconds rôles sont moins prestigieux qu'à Barcelone, et puisent dans le réservoir du studio et des choeurs de l'Opéra. S'en détachent les deux serviteurs (Patrick Grahl et Paul-Henry Vila) et le précepteur (Bernd Hofmann).
Visiblement fatigué après Tristan, Thomas Piffka n'est pas très en voix mais son AEgisth délabré ne manque pas de relief, alors que Christof Fischesser réussit aussi bien son Orest que son roi Marke d'hier (même si je préfère les voix plus barytonnantes dans le rôle) . La mise en scène le gâte : la simple idée de le faire hésiter avant le passage à l'acte meurtrier modifie instantanément la perspective du personnage.
Katrin Kapplusch, dont j'avais apprécié la Turandot à Montpellier, est une Krysothemis au timbre un peu mûr, avec quelques faiblesses sur les passages, mais émouvante et bien sonore, et elle dépeint un personnage intéressant, éloigné de toute miévrerie.
Je n'avais jamais entendu la Klytämnestra de Lioba Braun, digne chanteuse wagnérienne toujours sensible, et qui ne rate pas sa grande scène des cauchemars. Bien plus efficace que la triste performance de Waltraud Meier au Liceu.
Enfin Elektra, c'est Elena Pankratova, une chanteuse versatile qui tient à interpréter le répertoire italien (Norma et même le Stabat Mater de Rossini, dans lequel je l'avais entendue à Marseille) tout en pratiquant à doses homéopathiques le répertoire dévastateur, Strauss (Elektra et Färberin de Frau ohne Schatten) et quelques Wagner. Malgré la puissance, elle a su garder une voix nuancée, sans trou dans la tessiture, phrasée avec élégance et excellemment projetée. Elle excelle à montrer la solitude d'Elektra, imposée dès son Allein initial. Une belle artiste et une charmante personne qui a plaisir à papoter et à faire admirer ses chaussures Ferragamo !
Je conserve ma préférence pour l'Elektra d'Evelyn Herlitzius mais celle de Mme Pankratova restera une des très intéressantes que j'ai applaudies.
Lioba Braun
Christof Fischesser, Lioba Braun, Elena Pankratova
Christof Fischesser
Bernd Hofmann
Katrin Kapplush |
Katrin Kapplush
Elena Pankratova
Elena Pankratova
Et Thomas Piffka pour finir.
Amazing food and splendid market!
RépondreSupprimerAnnie
Thanks Annie !
SupprimerWhat a nice post for food lovers!
RépondreSupprimerBeau (Boston MA)
Thanks Beau. Lyon is really a paradise for food lovers.
SupprimerI can read in french, but I don't know what is exactly your lost bread (pain perdu).
RépondreSupprimerJames
Thanks, James, for your question. I think american people call it french toast.
SupprimerPuisque visiblement vous avez vu beaucoup de représentations et depuis longtemps, ce serait bien que vous indiquiez quelques souvenirs à chaque fois que vous faites une critique de spectacle. Quand c'est un chanteur que vous connaissez, vous écrivez où vous l'avez déjà vu. Pourquoi ne pas faire de même avec les opéras ? Ce serait super à lire !
RépondreSupprimerAu plaisir d'un nouvel article !
Jeanne
Bonjour Jeanne,
Supprimerje l'ai déjà un peu fait, je crois, mais d'une part je ne voudrais pas faire tomber le blog dans le genre " Oh la la regardez quelles représentations merveilleuses j'ai déjà vues". Ca peut faire vite passer un blog sympa (enfin j'espère ne pas trop me vanter) en détestable étalage. En outre, tout ce qu'on écrit en plus ajoute du temps à sa réalisation, et quand le blog se fait chaque soir en rentrant de spectacle, ce n'est pas négligeable.
Je vais tenter d'ajouter quelques détails selon vos souhaits, je verrai bien les réactions. Mais je ne vous promets pas de continuer !
Merci, Jeanne, d'avoir pris la peine de laisser un commentaire.