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dimanche 26 mars 2017

Lyon : Musées des Tissus et des Arts Décoratifs ; Tristan à l'Opéra





Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau
Détail d'un panneau présenté plus bas


Petite promenade sous un ciel couvert. Il a fallu trancher entre deux visites de musées, les Confluences ou les Tissus, et finalement c'est le second qui a été retenu.



Beaucoup moins médiatisé que le précédent, c'est pourtant un musée fort riche et intéressant, avec des pièces rares et remarquables, et dans un superbe hôtel particulier. En outre, sa situation est actuellement menacée, il ne faut pas hésiter à le soutenir.
Lyon quais du Rhône.
Large promenade sur les quais du Rhône.

Lyon La Fontaine Gailleton
La Fontaine Gailleton

Le Musée Historique des Tissus : Le Génie de la Fabrique

Une des perles de l'aristocratique quartier d'Ainay, la partie "tissus" occupe les salles de ce bel hôtel classique. C'est le premier musée que j'ai visité à Lyon, il y a trente ans, et j'y suis toujours revenu avec plaisir.



Lyon musée historique des tissus
Le bel hôtel particulier du Musée historique des Tissus

Les très vastes collections tournent beaucoup, et maintenant il semble qu'elles ne soient plus montrées qu'à travers des expos particulières.
L'actuelle, nommée Le Génie de la Fabrique, montre les progrès techniques à travers de rares chefs-d'œuvre.

Travaux de soie

On commence par les bases de l'industrie de la soie, célèbre spécialité lyonnaise.


Lyon, Musée des Tissus : étoffe ocons de soie.
Lyon, Musée des Tissus : étoffe montrant des cocons de soie.

Lyon, Musée des Tissus : dessicateurs  cocons.
Lyon, Musée des Tissus : dessicateurs pour ôter l'eau des cocons.



Lyon, Musée des Tissus : Jules Reybaud, Portrait d'Antoine Berjon, en taffetas façonné, 1854
Lyon, Musée des Tissus : Jules Reybaud, Portrait d'Antoine Berjon, en taffetas façonné, 1854
Ce portrait du créateur Berjon le représente de manière très classique, comme un peintre, au centre d'une guirlande de fleurs.
Lyon, Musée des Tissus : Camille Pernon,  Hommage à Bonaparte Réparateur, en lampas, 1802
Lyon, Musée des Tissus : Camille Pernon, Hommage à Bonaparte Réparateur, en lampas, 1802


Jacquard 

Jacquard combina plusieurs inventions récentes pour élaborer son fameux métier à tisser.

Lyon, Musée des Tissus : Jean-Claude Bonnefond, Portrait de Joseph-Marie Jacquard, 1832
Lyon, Musée des Tissus : Jean-Claude Bonnefond, Portrait de Joseph-Marie Jacquard, 1832


Lyon, Musée des Tissus : le fameux métier à tisser, invention de Jacquard
Lyon, Musée des Tissus : le fameux métier à tisser, invention de Jacquard
Le tissage permettait de véritables tableaux grâce à un patient processus de mise en carte, qui annonce notre pixellisation.

Lyon, Musée des Tissus : mise en carte du portrait d'un directeur de fabrique
Lyon, Musée des Tissus : mise en carte du portrait d'un directeur de fabrique


Lyon, Musée des Tissus : mise en carte du portrait d'un directeur de fabrique
Lyon, Musée des Tissus : mise en carte du portrait d'un directeur de fabrique (détail)


Lyon, Musée des Tissus : laize de tenture à décor de fleurs stylisées, damas, vers 1685
Lyon, Musée des Tissus : laize de tenture à décor de fleurs stylisées, damas, vers 1685


Lyon, Musée des Tissus : Soierie à décor de pastorale et de chinoiserie, Tours ou Lyon, vers 1735
Lyon, Musée des Tissus : Soierie à décor de pastorale et de chinoiserie, Tours ou Lyon, vers 1735


Lyon, Musée des Tissus : Portrait de Catherine II ; réalisation tissée le dessin préparatoire carte
Lyon, Musée des Tissus : Portrait de Catherine II ; la réalisation tissée et le dessin préparatoire mis en carte

Laizes de prestige

Lyon, Musée des Tissus : Philippe de Lasalle, Laize de tenture dite de Tchesmé, lampas, 1771-1773
Lyon, Musée des Tissus : Philippe de Lasalle, Laize de tenture dite de Tchesmé, lampas, 1771-1773

Lyon, Musée des Tissus : Laize de tenture
Lyon, Musée des Tissus : laize de tenture


Lyon, Musée des Tissus : Maison Gros, tenture pour la chambre à coucher du Comte de Provence au Château de Versailles, lampas, vers 1785
Lyon, Musée des Tissus : Maison Gros, tenture pour la chambre à coucher du Comte de Provence au Château de Versailles, lampas, vers 1785

Lyon, Musée des Tissus : laizes commandées par l'impératrice Marie-Louise pour le Palais de Versailles, vers 1811
Lyon, Musée des Tissus : laizes commandées par l'impératrice Marie-Louise pour le Palais de Versailles, vers 1811

 

Jean-François Bony

L'exposition célèbre le sieur Bony, dessinateur, peintre, brodeur, créateur de costumes, professeur bénévole... Un talentueux artiste bien peu reconnu. Sa délicatesse de broderie, sa virtuosité à suggérer les différentes matières, se mesurent bien dans ces œuvres exceptionnellement conservées.


Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau de tulle brodé, vers 1804
Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau de tulle brodé, vers 1804


Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau de tulle brodé, vers 1804 (détail)
Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau de tulle brodé, vers 1804 (détail)

Incroyables effets de matière pour suggérer la mousse, les feuilles.

Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau de tulle brodé, vers 1804 (détail)
Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau de tulle brodé, vers 1804 (détail)
La virtuosité de ce travail méticuleux impressionne encore plus de près.


Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau de tulle brodé, vers 1804 (détail)
Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau de tulle brodé, vers 1804 (détail)




Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau

Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau


Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, panneau, vers 1804 (détail)

Tapisseries

Les tapisseries sont étonnantes de fraîcheur.


Lyon, Musée des Tissus : tapisseries de Beauvais, XVIIe siècle - Jupiter et Callisto et Atalante et Hippomène
Lyon, Musée des Tissus : tapisseries de Beauvais, XVIIe siècle
Jupiter et Callisto et Atalante et Hippomène

Lyon, Musée des Tissus : tapisserie de Tournai, vers 1465, Néron envoie Vespasien et Titus en Judée
Lyon, Musée des Tissus : tapisserie de Tournai, vers 1465, Néron envoie Vespasien et Titus en Judée
Cette histoire est un fait historique. Vespasien devint légat impérial à la suite de cette mission ; les révoltes en Judée furent réprimées dans le sang.


Lyon, Musée des Tissus : tapisserie de Tournai, vers 1465, Néron envoie Vespasien et Titus en Judée
Lyon, Musée des Tissus : tapisserie de Tournai, vers 1465, Néron envoie Vespasien et Titus en Judée, détail.
Vespasien, béat (sous le coup de la surprise ?), a son nom écrit au-dessus du lien de la cape.

Lyon, Musée des Tissus : tapisserie de Tournai, vers 1465, Néron envoie Vespasien et Titus en Judée
Lyon, Musée des Tissus : tapisserie de Tournai, vers 1465, Néron envoie Vespasien et Titus en Judée, détail
L'artiste a particulièrement soigné les costumes richement ornés.

Lyon, Musée des Tissus : tapisserie de Tournai, vers 1465, Néron envoie Vespasien et Titus en Judée
Lyon, Musée des Tissus : tapisserie de Tournai, vers 1465, Néron envoie Vespasien et Titus en Judée, détail
Les chevaux semblent provenir d'une bande dessinée.

Premier Empire

Lyon, Musée des Tissus : vitrine premier empire
Lyon, Musée des Tissus : vitrine avec des réalisations datant du premier empire

Lyon, Musée des Tissus : maison Grand frères, garniture de siège pour la chambre reine Marie-Amélie palais des Tuileries
Lyon, Musée des Tissus : maison Grand frères, garniture de siège pour la chambre de la reine Marie-Amélie au palais des Tuileries

Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, costume militaire du premier empire
Lyon, Musée des Tissus : Jean-François Bony, costume militaire du premier empire

Vers le XXe siècle

La créativité, jamais mise en défaut, explose dans des pièces audacieuses. Les progrès techniques libèrent les possibilités.

Lyon, Musée des Tissus : Les Petits-Fils de C.J.Bonnet, Laize pour robe, Les Hirondelles, 1894
Lyon, Musée des Tissus : Les Petits-Fils de C.J.Bonnet, Laize pour robe, Les Hirondelles, 1894

 Lyon, Musée des Tissus : Maison J.Bachelard, Laize pour robe, Stalactites, 1894
Lyon, Musée des Tissus : Maison J.Bachelard, Laize pour robe, Stalactites, 1894

 Lyon, Musée des Tissus : Chavent père et fils, Laize pour robe à décor de branches de saule, 1894
Lyon, Musée des Tissus : Chavent père et fils, Laize pour robe à décor de branches de saule, 1894

Lyon, Musée des Tissus : Maison Schulz et Beraud, Laize pour robe, Pétales de rose, 1867
Lyon, Musée des Tissus : Maison Schulz et Beraud, Laize pour robe, Pétales de rose, 1867



Lyon, Musée des Tissus : Laize pour robe
Lyon, Musée des Tissus : une étonnante création sur le thème des plumes


 Lyon, Musée des Tissus : Maison Schulz et Beraud, Laize pour robe, Papillons de fleurs, 1867

Lyon, Musée des Tissus : Maison Schulz et Beraud, Laize pour robe, Papillons de fleurs, 1867

Déjeuner au Condé

Manger dans le quartier n' a pas toujours été évident. Je suis bien satisfait d'avoir déniché le Condé, un bouchon à la salle démodée mais à la franche cuisine traditionnelle. Au menu à 15 €, œufs en meurette (un de mes péchés mignons), la fricassée de poulet fermier, la tarte aux noix. Produits frais, desserts maison, et un sancerre à 18 € pour apprécier tout ça.

Lyon, bouchon Le Condé
Lyon, bouchon Le Condé

Lyon, bouchon Le Condé
Lyon, bouchon Le Condé



Lyon, bouchon Le Condé : œufs en meurette
Lyon, bouchon Le Condé : œufs en meurette



Lyon, bouchon Le Condé : fricassée de poulet fermier
Lyon, bouchon Le Condé : fricassée de poulet fermier



Lyon, bouchon Le Condé : tarte aux noix
Lyon, bouchon Le Condé : tarte aux noix

Le Musée des Arts Décoratifs


Je retourne au musée pour la seconde partie. L'hôtel que fit construire Jean de la Croix héberge aujourd'hui le Musée des Arts Décoratifs, accessible avec le même billet.

Salles décorées, meubles précieux, objets divers. L'essentiel est consacré à la région lyonnaise des XVIIe et XVIIIe siècles, avec de belles échappées. La collection de majoliques est remarquable.

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : reconstitution d'une salle XVIIIe
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : reconstitution d'une salle XVIIIe
 
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : clavecin couvercle peint
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : un superbe clavecin au couvercle peint

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : riche cabinet bois sombre
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : un riche cabinet entièrement en bois sombre

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : riche cabinet bois sombre
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : détail du précédent, panneau sculpté
 
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : salon de sièges en tapisserie
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : salon de sièges en tapisserie

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : Enfant endormi Federico Rannucci
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : délicieux Enfant endormi de Federico Rannucci

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : dessin Boucher baigneuses
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : dessin de Boucher représentant son sujet favori, des baigneuses

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : vestibule
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : vestibule


Petit, mais strict, ce vestibule est extrêmement équilibré. Très XVIIIe !
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : majoliques
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : une petite partie de la riche collection de majoliques


Lyon, Musée des Arts Décoratifs : plat en majolique, Jeroboam faisant adorer les idoles, fin XVIe
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : plat en majolique, Jeroboam faisant adorer les idoles, fin XVIe

Lyon, Musée des Arts Décoratifs :  plat en faïence de Nevers, XVIIe
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : plat en faïence de Nevers, XVIIe


 Lyon, Musée des Arts Décoratifs :  plat en faïence de Nevers, L'Adoration des bergers, vers 1650
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : plat en faïence de Nevers, L'Adoration des bergers, vers 1650

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : deux plats en faïence de Lyon, XVIIe supplice de Marsyas
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : deux plats en faïence de Lyon, XVIIe ; celui de gauche illustre le supplice de Marsyas (pas si éloigné de la statue exposée à Saint-Petersbourg !)


Lyon, Musée des Arts Décoratifs : cheminée écran en tapisserie
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : cheminée évocatrice avec son écran en tapisserie qui évitait aux flammèches de mettre le feu aux perruques.
 
Lyon, Musée des Arts Décoratifs :  marqueterie paille XVIIIe siècle.
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : la marqueterie en paille est un travail délicat à partir d'un matériau plébéien, très en vogue au XVIIIe siècle.


Lyon, Musée des Arts Décoratifs  argenterie
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : abondante collection d'argenterie

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : majolique, Le Sacrifice d'Abraham, Urbino, 1560
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : plat en majolique, Le Sacrifice d'Abraham, Urbino, vers 1560

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : plat en majolique, La mort d'Orphée, Faenza, vers 1540
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : plat en majolique, La mort d'Orphée, Faenza, vers 1540
Faenza, actif groupement d'ateliers, est une ville du nord de l'Italie qui a donné son nom à la faïence.

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : salle panorama peint Lyon
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : salle décorée d'un panorama peint montrant la Lyon de l'époque

Lyon, Musée des Arts Décoratifs : lit à la polonaise
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : lit à la polonaise
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : riche décoration des dessus-de-porte


Lyon, Musée des Arts Décoratifs : rétable flamand
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : retable flamand



Lyon, Musée des Arts Décoratifs : cabinet de Bernard Salomon, France, début XVIIe
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : cabinet de Bernard Salomon, France, début XVIIe



Lyon, Musée des Arts Décoratifs : cabinet de Bernard Salomon, France, début XVIIe
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : cabinet de Bernard Salomon, France, début XVIIe
C'est une rare occasion de voir un cabinet de retraite, un studiolo à l'italienne, avec ses panneaux mythologiques peints sur noyer.
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : impressionnante armoire
Lyon, Musée des Arts Décoratifs : impressionnante armoire

 

L'église Saint François de Sales

Pour une fois l'église Saint François de Sales est ouverte. C'est un des édifices religieux créés en plein renouveau catholique post-révolutionnaire, bien caractéristique du début du XIXe siècle.


Lyon, Saint François de Sales : intérieur
Lyon, Saint François de Sales : l'intérieur

L'intérieur, de style néo-baroque, doit beaucoup au peintre Denuelle, spécialiste des décors muraux à Lyon.

Lyon, Saint François de Sales : intérieur
Lyon, Saint François de Sales : la décoration picturale est caractéristique de la période, mais de bonne qualité générale.
Assomption de Fabisch.
Lyon, Saint François de Sales : dans le transept, la chapelle de la Vierge avec l'Assomption de Fabisch.

Lyon, Saint François de Sales :la grand orgue Cavaillé-Coll
Lyon, Saint François de Sales : le grand orgue Cavaillé-Coll de 1880 à 45 jeux. Justement une organiste y répète, d'où les lumières sur le pupitre.

Retour vers la place Bellecour, la cinquième plus grande de France.
Recherche de charcuterie et boulangerie ouvertes pour les sandwiches du soir. Il ne faut pas traîner car la représentation commence à 18.30.

place Bellecour Lyon 
Le clocher de la Charité

Le clocher de l'ancien hôpital de la Charité est un vestige de cette construction du début du XVIIème. A sa base, il s'agissait d'un tour où une mère en difficulté pouvait confier son enfant. Abandon, certes, mais dans les conditions les moins mauvaises.
Le Bernin aurait tracé les plans du clocher, mais je ne sais pas s'il s'agit d'une légende ou d'un fait historique.

Tristan und Isolde à l'Opéra de Lyon

Lyon, l'Opéra de Jean Nouvel
Lyon, l'Opéra de Jean Nouvel


 
Lyon, l'Opéra foyer
Lyon, Opéra : le foyer est, avec la carcasse, l'élément subsistant de l'ancien bâtiment..
 
Chaque année l'Opéra de Lyon organise un mini-festival, avec plusieurs opéras programmés autour d'un même thème. C'est toujours intéressant.
Pour le cru 2017, Serge Dorny a eu l'excellente idée de reprendre quelques spectacles mythiques. Pour Tristan, il a fait recréer une légendaire production de Bayreuth, bien connue par le DVD avec Siegfried Jerusalem et Waltraud Meier.
Lyon, l'Opéra de Jean Nouvel salle
Lyon, Opéra : la salle noire aux balcons métalliques est tout à fait moderne.
La mise en scène Heiner Müller, dans de sobres décors d'Erich Wonder et d'ingénieux costumes de Yohji Yamamoto, magnifie l'excellent travail de lumières de Manfred Voss, particulièrement efficaces au second acte. La dernière image reste inoubliable, conforme au souvenir. Je préfère très largement cette vision à celle proposée au Met en octobre dernier.


Ann Petersen, Daniel Kirch


La scène envahie d'armures au second acte, qui me semble signifier l'abandon de la mission de Tristan, oblige les deux amoureux à un parcours labyrinthique.


Alejandro Marco-Buhrmester, Daniel Kirch
Alejandro Marco-Buhrmester, Daniel Kirch au troisième acte

Hartmut Haenchen, un grand chef germanique, dont j'ai toujours apprécié la souplesse et la précision, dirige un Orchestre de l'Opéra de Lyon de haut vol. Il se montre extrêmement attentif au plateau, qualité particulièrement appréciable dans cet opéra.
Si le Melot de Thomas Piffka est plus efficace scéniquement que vocalement, Patrick Grahl montre un très joli timbre et beaucoup de style dans le double rôle du marin et du berger. Eve-Maud Hubeaux campe une Brangäne percutante, avec de magnifiques appels à l'acte II. Ca fait plaisir d'entendre des francophones (elle est suisse) réussir des rôles wagnériens, ce n'est pas si fréquent. J'ai entendu à plusieurs reprises le Kurwenal d'Alejandro Marco-Buhrmester, qui met du temps à se chauffer ce soir. La voix sonne longtemps épaisse, avant qu'il ne la montre, dans le troisième acte, maîtrisée et au service d'une interprétation émouvante. Le König Marke de Christof Fischesser est un revenant du spectacle de 2011, déjà très bien à l'époque. Sa longue scène est parfaitement menée, avec une douleur intérieure bien dosée.
Ann Petersen
Ann Petersen dans Mild und leise
Je découvre, en revanche Daniel Kirch, un ténor fréquemment programmé Outre-Rhin mais plus rare dans nos théâtres. C'est un chanteur intelligent, qui ne gaspille pas sa voix dans le premier acte et gère prudemment le duo du second. Il faut tenir l'inhumain troisième acte. Il termine avec évidemment une voix fatiguée, mais sans avoir rendu les armes. On sent un souci de soigner la ligne de chant. Il peut remercier le chef, vrai partenaire pour relever le défi.
La précédente production lyonnaise mettait en avant la première Isolde d'Ann Petersen, heureuse découverte à l'époque. Elle n'avait pas encore de sons dans les joues, et son bas médium sonnait moins aigre qu'au début de cette représentation, mais la chanteuse a appris entre-temps à gérer ce rôle terrifiant. Elle offre une large palette, avec une voix bien projetée sur toute la tessiture, des piani et des forti partout, beaucoup de musicalité et une interprétation très sensible.


 Christof Fischesser
Christof Fischesser, Marke



 Christof Fischesser
Christof Fischesser
Eve-Maud Hubeaux
Eve-Maud Hubeaux

 
 Eve-Maud Hubeaux, Ann Petersen, Hartmut Haenchen, Daniel Kirch
Eve-Maud Hubeaux, Ann Petersen, Hartmut Haenchen, Daniel Kirch

 
 Ann Petersen
Ann Petersen

 
Alejandro Marco-Buhrmester, Daniel Kirch
Alejandro Marco-Buhrmester, Daniel Kirch
J'abrège, il est très tard et le programme de demain est chargé ! il ne faut pas se lever trop tard pour les Halles et Elektra m'attend l'après-midi...

6 commentaires:

  1. Incredible masterpieces in your museums. Thanks for the details.
    Annie

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    1. Thanks Annie for your regular feedbacks. You are still my number 1 reader! Cheers.

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  2. Tres belles tissus. Merci pour ce bel post avec des beaucoup photos.
    Polina (Kazan)

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    1. Merci beaucoup, Polina, pour avoir pris la peine d'écrire ce commentaire si gentil en français. Je ne connais pas ta belle ville de Kazan, mais j'aimerais beaucoup la visiter.

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  3. Magnifique article avec de véritables splendeurs !
    Je continue l'exploration archéologique des trésors du blog.
    Bises
    Michèle

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    Réponses
    1. Merci beaucoup ! Tu es sans doute la première à bénéficier de cet article revu et corrigé, qui souffrait d'une mise en forme problématique. J'ai essayé d'améliorer le maximum.
      Bises

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