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mardi 25 août 2020

Rome : d'une colonne à l'autre



Une promenade parmi les plus célèbres monuments antiques romains.

L'église de Santa Maria in Via



 Je ne l'avais pas prévue, cette église-là, mais impossible de résister. Surtout qu'elle est signée Giacomo della Porta ! Et que la façade porte la signature de Pietro da Cortona, peintre baroque pour une fois architecte.


 Il y a un peu de monde dans la Chapelle du Puits ; la madone sur l'autel fut découverte dans un puits, motif de l'érection de la chapelle.






C'est donc une église à une nef avec des chapelles latérales, rythmée par des pilastres de marbre à chapiteaux corinthiens.



Au-dessus de l'autel, la Trinité est cernée d'une série de saints dont Jean-Baptiste à gauche. Cette fresque de Cristoforo Casolani est, une fois de plus, un peu dissimulée par un crucifix, cette fois du XVIe siècle.


 Le chœur est un peu chargé avec ses gros candélabres dorés du XVIIIe siècle, en forme d'anges.


La galerie couverte, qui porte maintenant le nom d'Alberto Sordi, fut un des lieux chic de la ville, comme celle de Milan.


Les boutiques me semblent cependant moins luxueuses qu'autrefois.


Et on est aujourd'hui obligé de suivre des itinéraires pour éviter de se croiser !

La colonne de Marc-Aurèle



Avant de passer à la colonne Trajane, voici la seconde célèbre à Rome. Elle fut érigée à cet endroit même vers 180 et célèbre les victoires de Marc-Aurèle, le "bon souverain" célèbre pour sa statue équestre, sur les Germains.


La statue équestre et la colonne remplissent d'ailleurs le même rôle : établir la figure d'un guerrier victorieux, alors que son règne fut agité de conflits contre les Parthes ou les Marcomans, à une époque où l'empire est agité de révoltes.


La structure est donc celle de la colonne Trajane, un long bas-relief qui s'enroule en spirale et raconte avec beaucoup de minutie une guerre pénible. On voit d'ailleurs que tous les moyens sont utilisés : en bateau, à cheval ou à pied. Au centre de ma photo, les soldats se protègent dans des boucliers pour se protéger des projectiles envoyés par d'agressifs personnages derrière les remparts.


On met souvent en avant la qualité moindre de la sculpture, mais je suis toujours fasciné par la minutie du détail, les planches dy bateau comme les couches des tenues militaires.


Devant les tours de la ville, le combat fait rage.


Me voici arrivé sur la Piazza Venezia avec son Monument au Risorgimento. Cette immense construction sur le flanc du Capitole fut souvent raillé pour sa pompe, et on l'appelait "la grande machine à écrire" à une époque où la Remington était une image familière. Aujourd'hui, elle semble faire le bonheur des touristes qui multiplient les selfies.


Le Palais de Venise, grosse bâtisse du XVe siècle, se repère également de loin.

La colonne Trajane



Elle précède celle de Marc-Aurèle de soixante-dix ans environ, puisqu'elle fut achevée en 113, un an après les marchés de Trajan. On l'a souvent attribuée à Apollodore de Damas, un génie à la Léonard de Vinci (dessinateur, sculpteur, architecte, ingénieur, écrivain) dont Trajan avait fait son architecte personnel. C'est précisément lui le créateur des marchés de Trajan.


 Avant la victoire de Marc-Aurèle sur les Germains, voici celle de Trajan sur les Daces, un peuple qui vivait dans les Carpathes, dans l'actuelle Roumanie. Je sais qu'on discute beaucoup pour distinguer, ou confondre, Daces et Thraces et je n'ai pas suivi les débats actuels dont j'ai perdu le fil depuis longtemps.


En tout cas, cette inventive colonne met en scène plus de deux mille six cents personnages, et raconte chronologiquement une guerre, à la manière d'une bande dessinée. On commence avec la traversée du Danube et après de très nombreuses péripéties (divisées en cent cinquante-cinq tableaux), Trajan obtient la victoire et les Daces, prisonniers, sont déportés.

C'est un régal de le suivre en détails, avec une paire de jumelles, car les sculpteurs ont donné beaucoup de vie à l'ensemble.


Ces colonnes offrent sans doute les meilleurs exemples des vêtements romains courants ; c'est aussi l'occasion de vérifier les techniques du bas-relief, qui vont jusqu'à la ciselure du décor (par exemple l'enceinte avec ses portes, juste sous la ligne).


Ce qui frappe également, c'est la construction par plans, avec des scènes souvent construites sur deux niveaux.



Le forum de Trajan fut un des nombreux chantiers de l'empereur ; au fond, l'arche percée de multiples ouvertures correspond aux marchés, la construction d'Apollodore.


Je passe sur la Via dei Fori Imperiali, avenue fameuse entre les forums de Trajan donc, mais aussi de Jules César ou d'Auguste.



Sur la droite, c'est le forum romain, l'ancien cœur de l'empire avec ses immenses basiliques, lieu de réunion à l'origine des églises comme des bâtiments administratifs. Celle de Maxence semble promise à un avenir meilleur.


Encore quelques pas et voici le Colisée, le plus célèbre amphithéâtre du monde ; on y organisait des combats de gladiateurs, des chasses, des spectacles grandioses avec des décors qui sortaient du sol... C'est une visite passionnante, que j'ai faite très souvent et que je n'ai pas prévue pour ce voyage-ci.


De toute façon, il est temps de me poser un peu. Via Ostilia, je dîne sagement d'une salade avec artichauts et mozzarella di bufala, accompagnée d'un verre d'Est ! Est ! Est ! tout à fait délicieux.


Je reprends la marche pour atteindre le Cirque Maxime, le plus grand lieu de spectacles de l'Antiquité. 250 000 spectateurs venaient y assister aux courses de char (Ben-Hur, ça parle à tout le monde, non ?).


Mais c'est un autre spectacle qui m'attend :


Ce soir, je redeviens spectateur, pour un concert avec Anna Netrebko, Yusif Eyvazov et Jader Bignamini.

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