Le Musée Kampa de Prague présente une exposition de toiles de Ben Willikens, réalisées durant les vingt dernières années.
L'artiste allemand, âgé de quatre-vingts ans aujourd'hui, est célèbre pour ses toiles grand format. Il y montre des pièces vides, peintes avec un hyperréalisme troublant, mais où la peinture demeure visible. On ne se demande pas si on est face une photo, même si la technique reste bluffante.
Son idée est de nous donner la sensation d'espaces possibles, que nous pourrions avoir déjà vus ou fréquentés, qui pourraient être accessibles et habitables. Au spectateur de le remplir de ses propres expériences.
Je trouve la netteté clinique de ces tableaux à la fois séduisante et un peu dérangeante. Ce n'est pas tant l'absence d'humain qui me trouble que l'absence de toute trace humaine.
Un espace conçu par et pour l'humain, mais où il semble n'avoir pas passé tant aucune trace n'y apparaît.
Dans deux toiles, la référence à Mondrian me semble évidente, mais le chevalet vide est presque inquiétant.
Un détail du précédent. On ne met à aucun moment en doute l'aspect pictural de l'œuvre, même si le pinceau y est quasiment invisible.
Cette vue sur la nature est apaisante avec son cours d'eau bleu, mais la seule vie qu'on y distingue est dans les feuilles, et encore à-demi dissimulées.
Un intéressant travail sur le chromatisme.
Une référence directe à La Cène de Léonard de Vinci : le même espace, la même table, mais le paysage du fond et les personnages ont disparu. C'est encore plus fort que les baisers revus par Magritte. Mais j'ai l'impression d'une vision désespérée malgré tout.
Effectivement : angoissant.
RépondreSupprimerBises
Mjo
Oui, n'est-ce pas ? L'angoisse peut provenir d'un rien ! Ici, c'est très diffus.
SupprimerUnknown painter, but a captivating post with your usual accurate texts.
RépondreSupprimerAnnie
Great review! Thanks, Annie, for your nicest message.
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