Čert a Káča, en français Le Diable et Catherine, devrait être davantage connu à l'étranger ! outre le réjouissant livret, la délectable musique de Dvořák, finement orchestrée par un maître en la matière contribue largement à la réussite d'une oeuvre sous-évaluée.
C'est un conte populaire tchèque qui a fourni la trame : personne ne veut danser avec la rondelette Káča, qui se résout à faire appel au Diable ; ce dernier l'emmène aux Enfers, où la suit le téméraire berger Jirka. Le Diable la laisse filer, trop content d'être débarrassé de cette pipelette. Jirka, revenu au monde terrestre, demande l'abolition du servage à la princesse locale, et tout finit dans l'allégresse générale.
Sur cette joyeuse histoire, Dvořák a écrit une musique vraiment délicieuse, qui abonde en thèmes populaires, où les airs magnifiques (notamment celui de la princesse) sont autant de pépites. Quel magnifique mélodiste, tout de même.
L'orchestration s'avère très savante en donnant malgré tout une impression de simplicité et de liberté, et l'orchestration généreuse, particulièrement dans les bois, contrebasson compris, enchante les oreilles.
La production de Marián Chudovský
La production, de conception traditionnelle, demeure extrêmement lisible et les mimiques, parfois clownesques, des chanteurs ravissent le jeune public aujourd'hui fort nombreux.
Le succès de la production doit beaucoup aux décors et costumes d'Adolf Born, colorés, drôles et souvent inventifs. Les accessoires, comme les animaux téléguidés qui interviennent régulièrement sur scène y participent largement aussi.
La distribution du jour
Les membres de la troupe montrent leur professionnalisme et leur efficacité : Aleš Hendrych, Antonín Hudi, Jozef Brindzák, Jiří Hruška.Zdeněk Plech |
Zdeněk Plech, Lucifer, impressionne toujours par la solidité de sa voix de basse.
Ivo Hrachovec, Hana Jonášová |
Komorná est incarnée par une désopilante Hana Jonášová et le solide Ivo Hrachovec est tout aussi cocasse en Maršálek.
Dana Burešová |
Dana Burešová, ma Rusalka de l'an dernier, brille en Kněžna, la princesse ; et elle interprète le superbe air avec une grande variété de nuances et beaucoup d'émotion.
Luděk Vele |
Luděk Vele est à son aise en Čert Marbuel, le Diable. Autre voix solide de basse, beaucoup de truculence dans l'interprétation. Une divergence entre le souffleur et le chef semble avoir compliqué sa prestation au premier acte, et je pense qu'il a dû vivre une minute bien difficile, le temps de se recaler.
Jana Sýkorová, Jaroslav Březina |
Jaroslav Březina est bien plus à l'aise en Jirka qu'en Macduff, l'an dernier. C'est un ténor à la voix typiquement tchèque, pas extrêmement puissante mais très colorée, et il montre beaucoup d'autorité dans le rôle.
Jaroslav Březina, Jana Sýkorová |
Jana Sýkorová, ma précédente Ulrica, est absolument désopilante en Káča. Elle chante avec souplesse et variété sans verser dans la caricature et en conservant la beauté de la partition. Une belle interprète !
Jan Chalupecký |
J'ai la chance d'être placé au premier rang et de pouvoir vérifier le métier du chef Jan Chalupecký, très attentif à tout son monde. Le conflit avec le souffleur évoqué plus tôt n'ôte rien à son mérite, et l'orchestre étincelle sous sa baguette. Les choeurs font valoir ce matin un excellent pupitre de ténors aux voix très projetées, indispensable dans les nombreuses parties qui leur sont confiées.
Luděk Vele |
avec le sympathique Ivo Hrachovec |
Jaroslav Březina |
Jana Sýkorová |
A wonderful opera for sure! I would like to have been there, but with the help of your post, I feel if I was...
RépondreSupprimerCongrats.
Annie
Thanks Annie! A great compliment!
Supprimersuper ! comme si on y était !
RépondreSupprimermerci
Merci beaucoup pour ce chaleureux commentaire !
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