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jeudi 31 octobre 2019

Vienne : En passant par Josefstadt


Ce matin, le beau temps continue ! Idéal pour réaliser un itinéraire que je n'ai pas emprunté depuis plusieurs années, en passant par Josefstadt, un quartier qui m'a toujours séduit.

Vers le Rathaus


Pour le moment, à partir de mon point de départ, Hoher Markt, je sillonne les rues en me dirigeant vers le Rathaus, la mairie. 



Je lève toujours les yeux vers d'hypothétiques personnages sur les façades, mais je n'ai jamais à attendre bien longtemps. On voit clairement que la représentation féminine a depuis longtemps dénudé ses modèles, bien avant les publicités de parfum.


L'homme à l'échelle est une des plus spectaculaires enseignes de la ville. Je n'ai jamais trouvé aucune indication la concernant, hélas.


Le Naber Kaffee propose torréfaction et dégustation depuis 1908. Le logo du pacha date peut-être de cette époque.


L'Université est carrément hérissée de statues, en plus de celles qui patientent dans les niches.




Je bifurque par Grillparzerstrasse pour contourner le Rathaus, où je reviendrai demain.





La version caryatide est sans doute la plus répandue dans la ville. Il s'agit souvent de demi-figures, comme ici.


Voici le flanc droit de la mairie. Un énorme bloc néogothique, construit dans les années 1870. Le Ring avait été percé une quinzaine d'années auparavant, en remplacement du rempart, et on y édifia toute une série de bâtiments en peu de temps : la Votivkirche, le Kunsthistorisches Museum, l'Opéra évidemment, et donc cette mairie. Cette transformation rapide de la capitale est comparable à ce qui se passait à Paris au même moment, sous l'égide du baron Haussmann.


L'architecte von Schmidt n'a pas négligé d'y insérer de multiples statues, évidemment, dans un style fluctuant entre Moyen-Âge et Renaissance.


Sur un côté du Florianipark, le Palais Obentraut date  de 1882 et fait donc partie de l'ensemble immobilier élaboré parallèlement à la mairie. Style classique cette fois.


C'est une femme, Mme Oblentraut, qui lança ce programme de spéculation immobilière. Aujourd'hui la mairie l'a récupéré pour y installer ses services.


Josefstadt

C'est à partir de là que débute Josefstadt, le huitième et le plus petit des arrondissements de la ville. Mais pas le moins agréable ! J'y ai dormi lors d'un de mes séjours et j'ai toujours adoré m'y promener.


Dana la petite Lenaugasse, un arbre se pare de trois couleurs ; aux baies écarlates s'ajoutent des feuilles mandarine et  d'autres encore vertes.


Lenaugasse toujours, on a trouvé le moyen de plier des figures allégoriques dans un espace réduit.


J'atteins la principale artère du quartier, Josefstädter Strasse. Si on y trouve encore des façades XVIIIe, le quartier a largement été modifié ultérieurement.

Malgré l'abondance de décorations de cet immeuble au numéro 7, la blancheur de la façade unifie tout et lui apporte beaucoup d'élégance.


Je trouve cette tête assez peu conventionnelle et expressive. On est récompensé, à force de scruter en hauteur.


Les constructions les plus anciennes élaborent l'image d'une petite ville provinciale.


Le Theater in der Josefstadt fut fondé en 1788 et c'est le plus ancien théâtre de la ville en activité. Beethoven, Wagner et Johann Strauss y dirigèrent opéras et concerts. Ferenc Molnar y donna la version allemande de Liliom, plus tard adapté au cinéma par Fritz Lang, et Otto Preminger se chargea de la direction du théâtre. Avant de devenir réalisateur de cinéma, Preminger travaillait dans la troupe de Max Reinhard. Lorsque ce dernier devint directeur officiel du théâtre, il en laissa les rênes à Preminger pour se consacrer au Festival de Salzburg.


Presque en face, la Löwen Apotheke, la pharmacie du lion, est une vénérable maison où l'animal sculpté ressemble beaucoup au symbole vénitien.



Je fais un détour par aller visiter la belle église des Piaristes, avec des fresques impressionnantes.


Déjeuner : Maria Treu Café Restaurant



Je retrouve avec étonnement une adresse où j'ai mangé il y a peut-être quinze ans, absolument immuable. On a parfois l'impression, dans certains commerces et restaurants viennois, que le temps s'y est arrêté.



La Zwickl, une de mes bières favorites, rafraîchit agréablement ; au menu du jour, la soupe à l'oignon, vraiment très goûteuse. Parfumée au serpolet, me semble-t-il.


Le plat est de la morue panée avec une salade de pommes de terre aux échalotes. Deux classiques.


J'ai vu sur la carte le Orangen-Gugelhupf, un gâteau parfumé à l'orange, cuit dans un moule à kouglof. Une vraie pâtisserie maison, délicieusement aromatisée, très légère.


18,90 € tout compris, on ne peut se plaindre !


Neubaugasse



Je monte jusqu'à la Strozzigasse pour arriver dans la Neubaugasse, une des rues les plus connues du quartier ; très animée, pleine de restaurants et de boutiques, avec souvent des événements en cours. C'est par ici que vivait Bruno Bettelheim, l'auteur de la Psychanalyse des Contes de fées, un livre passionnant !




Un motard qui roule des mécaniques...


C'est une de mes rues préférées du quartier ! Une ambiance pas très guindée, chaleureuse, et quelques arbres s'y fraient une place.



Comme partout à Vienne, on y trouve cependant ces cours plus sévères et un peu étouffantes.


Mais il suffit de rejoindre Neubaugasse... Un vrai plaisir !


Le Lambada (ça existe encore, ça ?) Café siège au bas d'un immeuble verdâtre, très composite. Je le regarde avec attention, tout d'abord pour voir si quelques personnages ne s'y seraient pas figés (gagné ! des putti avec des guirlandes), et je suis vraiment saisi par son originalité. Le relief, aussi vertical d'horizontal, me frappe en premier, sa division inhabituelle, son effet de faux toit de part et d'autre du faux pignon. J'aimerais bien en savoir davantage.




Je suis passé par ici pour venir au numéro 33 chez Asiaco, mon fournisseur officiel de vestes à col Mao. La dernière achetée ici a tellement été portée qu'elle commence à s'user un peu. Il est temps de renouveler le stock.



Si le graffiti est généralement tenu à l'écart de Vienne, dans Zollergasse, au pied du beffroi, il a cependant frappé.



Au Zollergasse 13, un cabinet d'architecte d'intérieur occupe un splendide immeuble Art Nouveau de 1912, dû à Arthur Baron, le créateur inventif du Orendihof sur le Fleischmarkt ou du Residenzpalast. Un architecte qui se renouvelle à chaque réalisation !




Et bien sûr, je ne manque pas d'y trouver mon lot de putti !

Mariahilfelstrasse et Museumsquartier


Je ne peux plus trop me permettre de flâner, je compte arriver au Staatsoper vers 14:00 pour faire la queue. Je n'ai pas de place et Macbeth avec Placido Domingo risque de faire le plan.


La rue est une des adresses favorites des Viennois (et des touristes !) pour magasiner, comme on dit au Québec. Ce serait avec plaisir mais le temps me fait défaut !


Cette débauche d'or m'arrête au passage.


Je traverse le Museumsquartier et ses voûtes colorées, sans m'arrêter au Leopold Museum qui m'attire habituellement. L'an dernier il consacrait deux rétrospectives à Gustav Klimt et à Egon Schiele, ses deux têtes d'affiche. J'y ai vu beaucoup d'expositions originales, et le Mumok, le Musée d'art moderne, s'avère également très recommandable.




J'arrive peu après 14:00, mais il y a déjà du monde dans la galerie.


Ca vaut le coup d'y passer l'après-midi ! Une superbe représentation de Macbeth.

4 commentaires:

  1. What a lovely, sunny, guided tour !
    I feel as I was salking in Vienna with you !
    Pure pleasure !
    Congratulations.
    Annie

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  2. Tu es un formidable guide qui n’oublie aucune curiosité ni aucune explication. On ne peut avoir mieux.
    Vienne avec tes yeux est superbe.
    Merci. Mam.

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    1. Que de louanges ! J'en suis tout impressionné.
      Quand la ville est si séduisante, et le temps si rayonnant, il suffit d'être curieux pour nourrir l'article.
      Un grand et sincère merci.
      Gros bisous !

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