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mardi 20 août 2019

Kyoto : Seiryo-ji



J'étais venu visiter l'imposant Seiryo-ji lors de mon premier voyage, mais j'avais dû me contenter des jardins. Cette fois, j'entre dans les pavillons. Une visite pleine de péripéties...





Les deux Vajradara, dieux protecteurs du Bouddhisme, sont fidèlement à leur place.



Comme je l'avais rappelé la dernière fois, autrefois s'étendait ici Seikakan, la villa de Minamoto no Toru ; ce personnage servit de modèle à Genji, héros d'un roman qui serait le premier de l'humanité. La villa apparaîtrait abondamment dans le livre, de même que le Daikaku-ji de ce matin.


A la mort de Toru, la villa devint un temple (tiens donc !), le Seikaji, et on y vénérait une représentation de Bouddha Sakyamuni.




Comme c'est souvent le cas dans les grands temples, une série de pavillons séparés divise l'ensemble.


Quelques statues sont vénérées ici, mais ce n'est pas de celles-ci qu'il va être question.





Le Hondo



Le grand-prêtre Chonen revint de son pèlerinage en Chine avec une statue de Bouddha debout qui avait déjà voyagé depuis l'Inde, et décida de reconstruire un temple plus vaste et plus imposant pour l'abriter.


Il mourut avant d'avoir pu exaucer son voeu ; c'est son disciple, Jozan, qui s'en chargea.


Ce temple bouddhiste appartint d'abord à l'école Kegon, un grand courant de pensée transmis via la Corée et surtout établi à Nara. On le connaît aussi sous le nom de "Bouddhisme de la guirlande de fleurs".


Il devint ensuite un temple de la fameuse école de la Terre pure. Puisque j'ai reçu des questions là-dessus, j'en profite pour apporter quelques compléments.


La Terre pure renvoie à la béatitude du Bouddha Amitabha, et le but de la religion est d'accéder à cet univers paradisiaque, plein de lumière et de félicité.


Pour y parvenir, il faut exercer sa foi par une grande piété et surtout la récitation de sutras, celui d'Amida et celui de vie infinie y tenant une place majeure.


C'est peut-être le courant qui correspond le mieux à l'image du Bouddhisme pour les Occidentaux, et qui  présente avec la religion catholique des similitudes troublantes : promesse d'un paradis qu'on peut atteindre par la dévotion et des prières, jusqu'à des gestes communs (la main droite levée, par exemple) et des symboles voisins (je pense notamment au nombre et à la mandorle).




Comme chez nous avec la présence d'une relique fameuse dans une église, le temple devint extrêmement célèbre et continua à s'enrichir en objets d'art.


Dans les années 1950, lors d'une restauration, on constata que la statue était creuse et contenait des "organes" en tissu fidèlement représentés.




A l'arrière de l'autel principal, d'autres statues attendent l'adoration des fidèles. C'est exactement le principe des chapelles dans nos églises.




Et directement au dos de cet autel, une peinture raconte la fabrication de la statue célèbre.






Je ne sais pas trop ce que viennent faire ces masques de théâtre. Mais, chez nous aussi, on trouve parfois des choses curieuses dans les trésors liturgiques.





Voilà donc la fameuse statue. Il s'agit très précisément de Sakyamuni Tathagata, terme signifiant "il est parti" ou "il est venu".

Pour répondre à une autre question plus ancienne, les appellations sont multiples concernant Bouddha, mot qui signifie "l'éveillé". Siddharta Gautama, c'est son vrai nom, et Sakyamuni (ou Shakyamuni) désigne le sage (muni) des Sakyas, le nom de sa tribu.

Voilà, vous savez presque tout !






Des piliers dorés ! Ca, c'est vraiment rare dans les temples japonais. Et c'est d'autant plus inhabituel qu'ils sont situés à l'arrière, et sont donc invisibles quand on est en prière à l'avant.



Toujours sur l'arrière, le petit couloir couvert, sur pilotis, permet de rejoindre les quartiers des religieux.


Le jardin



Depuis ce pont, on jouit d'une très agréable vue sur le jardin et sa mare obligée, plaisante encore aujourd'hui avec un temps peu propice.





Les appartements



Seule une partie minime est ouverte à la visite car le reste est toujours habité par les religieux.



On peut voir leur salle de travail, sans doute consacrée à la méditation et à la copie des sutras.




Mais de quand datent ces crochets pour suspendre les tenues des prêtres ?


Le retour s'effectue par le même chemin. Je tente de ne pas refaire les mêmes photos !



J'aurais pu quitter là ce temple riche si un violent orage ne s'était pas subitement déclaré, me forçant à camper sur les lieux bien plus longtemps que je l'aurais souhaité, au risque (avéré) de mettre mon programme en péril !





Version sonore et visuelle pour donner une idée du déluge...

3 commentaires:

  1. Passionnante visite. Magnifiques photos et textes très intéressants.

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  2. Browsing on your blog I discover this top-quality post about a wonderful temple. Just fabulous.
    Annie

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