Moscou : Dans Arbat (1)

Dans le métro : Avtozavodskaya et autres...

La journée commence mal. Aujourd'hui, c'est lundi, jour de fermeture de nombreux musées. J'en ai repéré un dans le sud de Moscou, normalement ouvert.

Je m'embarque donc dans le métro, descente à Avtozavodskaya… Le musée en question est fermé, sans plus de renseignements. Au moins la station valait-elle le coup !

Mosaïques et bas-reliefs en pur jus soviétique, bien conservés.

Je cherche un plan B ; la maison de Tchekhov, bonne idée. Re-périple dans le métro, c'est Barrikadnaya qui est ma prochaine sortie !

A la sortie, on est accueilli par un gratte-ciel de la série des sept sœurs. Construit autour de 1950, il compte vingt-deux étages et quatre cent cinquante appartements où logeaient personnel de l'aéronautique, pilotes d'essai, dignitaires du régime.

Le corps robuste, toujours mis en avant dans les régimes totalitaires.

Souvenir des temps anciens… Mais un style cubiste assez réussi.

Hélas, parvenu à ma destination, je découvre un papier collé qui m'explique que le musée est fermé pour rénovation. Décidément !

C'est tout ce que j'aurais vu de la maison de Tchekhov.

La bonne nouvelle, c'est qu'il fait beau ! La promenade n'est pas déplaisante. Je jette un œil sur Sadovaya-Kudrinskaya et ses bâtiments colossaux.

Celui-ci serait occupé par la Faculté de Droit.

Il me faut mettre au point un plan d'attaque (et soulager une méchante crampe qui me joue des tours). Je file dans le premier café venu.

Je vérifie les horaires d'ouverture, musée par musée, mais rien ne semble ouvert aujourd'hui. Plan C, découverte du quartier d'Arbat où je n'avais fait que passer !

Je repasse donc devant la construction stalinienne…

Et celle-ci, non moins massive.

L'Union des Ecrivains tenait son siège dans cet "hôtel", étroitement contrôlé par le pouvoir. A l'origine, c'était la résidence d'un prince, construite en 1887.

Arbat

On ne sait pas trop du vient le mot Arbat, de l'arabe ou du tatar. C'est un ancien quartier de la ville, d'abord dévolu aux employés et petits commerçants. Ensuite, les artistes chassés de Kitai-Gorod par l'embourgeoisement du quartier (à la suite de la construction du Gostiny Dvor) vinrent s'y réfugier et le quartier prit une touche nouvelle.

La volonté de Khrouchtchev de construire de gigantesques avenues faillit bien avoir la peau du quartier. Le massacre fut stoppé avant, et on put sauver de nombreux palais. Le quartier conserve la trace de multiples influences architecturales, et c'est un vrai plaisir de s'y promener. Un festival de couleurs !

Beaucoup d'ambassades se tiennent dans ces palais, ce qui contribue sans doute à leur bon état.

Je longe de nombreux édifices… composites, pour ne pas dire mieux, qui semblent réunir plusieurs styles à la fois.

Cela me permet aussi de repasser devant l'église de l'Ascension visitée hier, et de la photographier sous le soleil !

Autre mélange de styles, un peu d'arabo-andalou, une touche d'art nouveau…

 Au passage, je repère ma salle de concert pour le spectacle du soir.

Celui-ci me paraît plus franchement Art nouveau, avec ses formes courbes et son pimpant décor en carrelages émaillés.

Eglise Saint Siméon le Stylite

Je ne savais pas que ce saint-là, célèbre pour avoir vécu sur une colonne d'où il recevait sa nourriture (si, si, il paraît que c'est une histoire vraie) était également honoré dans l'église orthodoxe.

C'est une des églises anciennes de la ville, édifiée en 1676. Chouette série de kolochniki à l'arrière !

Gogol habitait le quartier (bien sûr, sa maison tient porte close aujourd'hui) et c'était ici qu'il venait à la messe.

L'intérieur est entièrement couvert de fresques et présente, sans surprise, pas mal de dorures.

La grande iconostase, dans la seconde salle, est vraiment impressionnante. En outre, les peintures sont d'excellente qualité.

Au-dessus de la porte, le Christ en mandorle me paraît directement inspiré par une icône célèbre d'Andreï Roublev.

J'essaie toujours d'identifier les saints, mais ce n'est vraiment pas commode !

De l'autre côté du large boulevard, un fameux cinéma, aujourd'hui en rénovation.

Le restaurant Praga était l'adresse favorite des dignitaires de la Nomenklatura.

Une vraie surprise avec cet immeuble qui ne ressemble à rien de connu. Le choix des couleurs est pour le moins audacieux.

L'église du renouvellement de la Résurrection du Christ à Jérusalem

Certains noms d'église russe valent le détour ! Celle-ci, c'est encore une du XVIIe siècle, bien préservée aussi.

L'intérieur est plus sombre et surtout moins élevé que dans la précédente. Et, cette fois, le blanc tempère l'or.

Ces Calvaires en bois découpé, avec la Vierge et Saint Jean flanquant la Croix, sont fréquents ici.

Non, il ne s'agit pas d'une photo à l'envers ! La Dormition de la Vierge, peut-être ?

C'est très fréquent de trouver des peintures (visage, parfois mains) insérées dans des structures métalliques, mais cette fois, c'est dans du tissu brodé de perles.

Street art, avec le portrait de Boulgakov, le génial auteur du Maître et Marguerite, sur une façade.