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jeudi 21 février 2019

Washington : Le Capitole





Ce matin, je vais visiter un monument emblématique des Etats-Unis et découvrir l'intérieur, assez inattendu je dois avouer.


Sur les avenues du Federal Triangle



Ce lundi matin, je sors de l'hôtel suffisamment tôt pour pouvoir être à l'heure indiquée au Capitole. En sortant, j'ai la surprise de voir une automobile de la police, bien différente de celles de New York qui me sont plus familières. Et surtout, c'est un véhicule Police + FBI.


Je poursuis par les avenues emblématiques, Pennsylvania Av. et Constitution Av.


Encore un temple grec ! On ne peut pas faire deux pas sans tomber sur un exemplaire. Celui des Archives d'Etat, cette fois.





Le Général Meade, grande figure de la guerre de Sécession, emporta la victoire pour les troupes de l'Union à la bataille de Gettysburg.


Le bâtiment du Capitole

Pour visiter le Capitole, rien de plus simple ; il faut simplement réserver un peu à l'avance. C'est gratuit !

Après s'être inscrit sur leur site, on reçoit un numéro de réservation et toute une série de conseils sur ce qu'il faut éviter de transporter, et à plusieurs reprises des courriels de rappel sont postés. Il est bien précisé d'arriver une demi-heure avant le début de la visite.


Le Capitole, c'est sans doute un des monuments américains les plus réputés, avec la statue de la Liberté.

C'est toujours un bâtiment en usage, le lieu où sont débattues les grandes questions nationales avant de les inscrire dans la loi.


William Thornton dessina le Capitole et c'est George Washington qui posa la première pierre en 1793. Le chantier fut dirigé par Benjamin Latrobe et Charles Bulfinch, l'architecte du Capitole de Boston.


Le Congrès quitta Philadelphie en 1800 et l'édifice n'était pas achevé, si bien qu'il dut s'installer dans l'aile nord. Ce n'est qu'en 1807 que le bâtiment principal put accueillir la Chambre des Représentants (House of Représentatives).


Les travaux ne s'arrêtèrent pas là : reconstruction des ailes, modification du bâtiment central, alors recouvert d'un dôme de cuivre comme à Boston.

Cependant les Etats-Unis ne cessaient de s'agrandir avec l'adjonction de nouveaux états et les lieux, à nouveau, s'avéraient trop exigus. Nouvelle transformation, adjonction de deux ailes beaucoup plus grandes, remplacement du dôme par une rotonde qui faisait clairement référence au Panthéon parisien.

L'architecte Thomas Walter opta pour le cast-iron, ce nouveau mode de construction en plein développement dans les gratte-ciel du pays. Elle fut achevée en 1863 avec la statue de la Liberté par Thomas Crawford, tout au sommet. Rien à voir avec celle de Bartholdi à New York !

L'intérieur : Emancipation Hall



Après les contrôles de sécurité, on débouche sur une vaste salle souterraine, rebaptisée en 2007 Emancipation Hall en hommage aux esclaves qui ont construit le Capitole.

Au fond se dresse la statue de la Liberté en plâtre, modèle original de celle en bronze.
A gauche, c'est la Chambre des Représentants et à droite le Sénat.


Depuis les débuts du bâtiment, chaque état a le droit des statues pour le représenter au Capitole. Hawaii a choisi Kahameha I, l'unificateur des îles de l'archipel, dans un costume de cérémonie doré (la statue est vraiment recouverte d'or) et le North Dakota Sakahawea, une Indienne Hidatsa, traductrice et diplomate.


Frederick Douglass est un des grands hommes des Etats-Unis. Né esclave, il s'est impliqué rapidement dans le mouvement abolitionniste et a dirigé le principal journal afro-américain. Il a lutté sans relâche pour promouvoir les droits des Noirs et ceux des femmes, l'éducation, la liberté de la presse, la loi contre le lynchage. J'ai pu lire quelques-uns de ses admirables discours.


Me voici dans la file d'attente pour la salle de cinéma. Un film d'une vingtaine de minutes y raconte le rôle et l'évolution du bâtiment. Assez glorifiant, évidemment, mais bien fait et très facile à suivre.

La crypte



A partir de là, nous sommes répartis en groupes. Me voici sous la houlette de la pétulante Susan, intarissable réserve d'informations. Elle sollicite souvent son auditoire pour des questions d'histoire (vraiment simples) et je suis surpris de voir que bien peu de gens, pourtant tous Américains, connaissent les réponses.


Au-dessous de la rotonde, une petite salle circulaire s'orne également de statues. Ici ce sont les treize états d'origine qui sont représentés par leur statue.


A l'origine, William Thornton conçut la crypte pour abriter la tombe de George Washington, le premier président. Mais finalement ce n'est pas là qu'il repose, mais à Mount Vernon, selon ses dernières volontés.


Ca paraît difficile à croire mais au XIXe siècle, la crypte servait de parking pour les vélos !


L'état de New York est représenté par une statue de Robert Robert Livingston, avocat et diplomate, un des pères de la nation.



Crawford Long, pharmacien et médecin, imposa l'inhalation d'éther comme anesthésique à la place de la bouteille de bourbon. Il représente la Géorgie.


Samuel Adams, une des grandes figures de l'Indépendance, vient tout droit du Massachussets. On ne peut le manquer en parcourant le Freedom Trail à Boston.




Le Royaume-Uni a offert cette réplique en or de la Magna Carta, la Grande Charte fondatrice.

L'ancienne Cour Suprême




Pendant quarante ans, de 1819 à 1859, la chambre se réunissait dans cette salle en demi-cercle conçue par Latrobe.


C'est une "petite" salle d'une vingtaine de mètres de large, devenue ensuite trop exiguë.


On peut encore y voir les neuf sièges originaux des juges de la Cour.



La rotonde

Nous arrivons dans la partie la plus attendue, l'intérieur de la rotonde du Capitole.




Voici une grande salle circulaire. Elle n'a jamais eu de fonction législative mais c'est un lieu de cérémonie, notamment pour les funérailles des présidents (ou d'autres grandes figures) depuis Abraham Lincoln.


La décoration illustre les grandes figures et les étapes de l'histoire américaine ; elle fonctionne par niveaux, statues au sol, toiles sur les murs, reliefs sculptés.


Après avoir visité son émouvant mémorial, c'est sans surprise que je retrouve ici Martin Luther King.


Et ensuite une frise en grisaille au-dessous des verrières.


Les reliefs de Capellano racontent surtout des scènes entre Amérindiens et colons.



J'avais vu une reproduction de ce tableau de Trumbull à Philadelphie, dans la salle montrée ici !


Comme dans ma visite récente parisienne, les grisailles saisissent par leur effet de relief très réaliste.


Grandes étapes de la transformation de la nation, cette fois.




La grande coupole est l'œuvre d'un artiste italo-grec, Constantino Brumidi, qui n'a pas renié la référence au Panthéon romain avec ces caissons.


Sa peinture au centre renvoie très clairement aux grandes apothéoses classiques, comme on peut en voir à Versailles par exemple.


Mais ici, parmi les dieux antiques et les allégories, c'est George Washington qui est idéalisé.

Il s'agit d'une fresque, donc Brumidi dut travailler directement sur la coupole, à 55 m du sol.


John Trumbull, aide de camp de Washington, a peint les quatre grandes toiles concernant la Révolution.

L'Embarquement des Pélerins, par Robert Walter Weit

On les a complétées ensuite avec des scènes liées au développement des colonies. Toute cette décoration date du XIXe siècle, en pleine conquête du territoire, et ce regard partial n'a rien d'étonnant.

Le Débarquement de Christophe Colomb, par John Vanderbilt


La Découverte du Mississipi par de Soto, par W.H.Power


La Reddition du Général Burgoyne, par Trumbull



La Salle des colonnes


Le nom de cette salle provient évidemment des colonnes qui soutiennent le plafond en fonte. Dans l'aile des représentants, c'était la pièce qui recevait la Chambre. Quand elle se déplaça dans un Hall plus spacieux, elle est devenue la salle des sculptures. Chaque état y envoie deux statues, qu'il peut renouveler à sa guise.



Sequoya qui représente l'Oklahoma inventa l'alphabet Cherokee. C'est la première statue d'un Amérindien à avoir été exposée ici, en 1917.



La statue de l'Ohio, au milieu, est la dernière à être entrée dans la salle. Thomas Edison y brandit fièrement une ampoule.


J'ai demandé naïvement si cet Ingalls-là avait un rapport avec Little House, La Petite Maison dans la Prairie. Eh bien non ! C'était un anti-esclavagiste, directeur de journal, homme redouté pour son esprit sarcastique mais élu sénateur pendant dix-huit ans.


A droite, la statue récente de Norman Borlaug, le père de la Révolution Verte, microbiologiste et agronome qui lutta notamment contre la déforestation et fut honoré d'un prix Nobel de la Paix.




Un artiste dans une salle qui honore surtout science et politique ! C'est d'ailleurs le cas aussi chez nous au Panthéon. Charles Russell, le cow boy artiste, a représenté des scènes du Far West et fait le portrait de plusieurs Indiens..


Pressés par la guide, nous revenons vers l'Emancipation Hall. Je vole une photo au passage…



Washakie, un Indien Shoshone, était un polyglotte averti ; outre une grande quantité de langues indiennes, il avait appris le français et l'anglais avec les trappeurs. Quand il réalisa que la domination des Blancs était inévitable, il négocia pour maintenir un territoire dans le Wyoming (qui appartient toujours à son peuple) et mit en place des écoles pour garçons et filles.

Dernière figure de ma visite !

28 commentaires:

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    Annie

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    Tous mes remerciements.
    Pierre

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    1. Trois heures et demie, pour répondre à votre question. Mais avec beaucoup de plaisir en revivant ainsi cette visite. Et c'est un peu égoïste : cela me sert aussi, pour éviter de tout oublier ensuite.
      Je vous remercie très sincèrement, Pierre.

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    C’est formidable et nous t’en remercions.
    Bisous. Mam.

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    1. Et, une fois de plus, c'est un lieu célèbre mais dont seul l'extérieur est réputé!
      Troid commentaires d'un coup, je suis admiratif. Félicitations ! Et un grand merci.

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