Pages

lundi 30 avril 2018

Moscou : Kitai-Gorod, Hôtel des Anglais


Promenade vers Kitai-Good et visite de ses fameuses églises.
Aujourd'hui, comme les précédents, alternance de beau temps et d'averses, ce que le ciel couvert du matin laisse prévoir. J'espère qu'il sera assez serein pour me laisser faire ma balade en extérieur.

 Je rejoins le centre par une rue que je n'ai pas empruntée :

Myasnitskaya ulitsa



Une boutique de thé comme même à New York on n'en trouve pas ! Quel palais chinois !




En une centaine de mètres, des édifices très différents qui reflètent les tendances de la ville. Mais c'est finalement la palette (et les couleurs qui se répètent) qui crée l'unité.

La Loubianka



Bâtiment légendaire ! Aujourd'hui La Loubianka abrite le contre-espionnage, mais ce fut auparavant (on est dans la continuité) le siège du KGB. Et auparavant de la Tcheka, du GPU, du NKVD.


Il a presque l'air pimpant avec ses couleurs italianisantes. Pourtant c'est là qu'on interrogeait (en utilisant tous les moyens), montait des opérations... La littérature et le cinéma ont souvent montré ce lieu fameux.


La faucille et le marteau demeurent bien visibles au-dessus de l'horloge.

Kitai-Gorod



Le quartier de Kitai-Gorod, le plus ancien de la ville, est très proche de mon hôtel. Très grossièrement, c'est le quartier qui commence derrière le Goum, suit la Moskova et s'arrête à la Loubianka. Le Routard précise qu'il signifierait pieux-ville, indiquant ainsi les premières fortifications. Une grande partie brûla à plusieurs reprises, et il ne reste évidemment plus d'édifice en bois. En revanche, à la fois centre religieux et zone de commerce, il comporte belles églises et prestigieux immeubles. L'ancien magasin Saint-Nicolas est l'un d'entre eux.



Le monastère Zikonopaski



Ce monastère-là fut construit par Boris Godounov. Il fut ensuite, au XVIIe, la première école supérieure de Russie. Parmi ses élèves, Lomonossov, qui créa l'université russe et fonda un institut à Saint Petersbourg.


Je ne peux entrer que dans l'église basse, datant de 1660.



Petite iconostase rutilante.



Je continue et parviens sur l'arrière du Goum.



Ce Gostiny Dvor est le jumeau de celui de Saint Petersbourg, sauf les couleurs. Mais le plan et le nom sont identiques. signifiant la Cour des Marchands. C'est d'ailleurs à Quarenghi, l'architecte employé à plein temps, dans la ville de Pierre le Grand, qu'on le doit.


Une petite église est presque dissimulée dans l'angle. Cette fois, la salle est à l'étage.


Fausses draperies dans l'escalier.


Cette fois, l'iconostase est peinte en blanc. Plus sobre et discret. Dommage, les portraits de saints ne sont pas exceptionnels.



L'ancienne Bourse de Commerce suit le modèle de celle de Saint Petersbourg.



Cette vaste façade a, elle aussi, conservé la faucille et le marteau.

L'Église Saint Nicolas de Myre



Il est aussi connu sous le nom de Saint Nicolas de Bari, et ici, c'est Nikolay Chudotvorets. Il m'a fallu rechercher pour faire le rapprochement ! Je n'ai rien trouvé sur cette petite église, modeste mais mignonne et bien tenue. Et j'y ai été très gentiment accueilli.


L'Église Saint Georges


 
L'église est dédiée à Saint Georges, un des personnages honorés dans les religions orthodoxe et catholique.


C'était en fait Saint Georges sur le mont de Pskov, car elle était financée par la communauté originaire de cette région.


L'intérieur est moins chargé que dans d'autres églises de la ville.


Quelques fresques assurent la décoration, sans excès.



La Moskova n'est pas loin, mais entre les deux, on trouve une salle de spectacle en plein air.

Le Palais des Boyards Romanov



C'est un témoignage, comme il en reste peu ici, des constructions privées du XVIe siècle. Assez petit mais tout en hauteur.


Ce n'est pas l'opulence que la ville affiche le plus souvent dans les façades, mais la décoration est fine et le blanc de la façade apaise l'œil, après cette débauche de couleurs. Je présume qu'une fois encore, la taille des fenêtres était due aux problèmes de chauffage.



Sur l'arrière, les ouvertures se sont encore rétrécies...
Il abrite normalement un musée de la vie quotidienne de l'époque, que j'aurais visité volontiers, mais tout est fermé pour restauration.


Le Monastère de l'icône de la Vierge du signe



Juste à côté, un monastère évidemment fondé aussi par les Romanov. Si les couleurs employées sur les façades se retrouvent, on voit cependant une grande diversité dans les plans. Je suis toujours un peu surpris, dans ces régions au climat rigoureux, de voir des escaliers extérieurs, et ouverts.




L'intérieur équilibre les tendances : sobriété des parois blanchies à la chaux, or généreusement distribué dans l'iconostase et les objets du culte.



L'Église Saint Maxime le Confesseur



Ce saint byzantin est vénéré aussi bien par les Orthodoxes que les Catholiques, et il a eu droit à plusieurs églises ici même. La dernière date des années 1680, avec un clocher détaché. Hélas, elle est fermée, et je ne peux entrer que dans la boutique. Toutes les églises en ont une ou plusieurs. Vente d'icônes, de médailles, mais aussi de pâtisseries, de miel ou de fruits. En général, les bondieuseries et bijoux, c'est dedans, la nourriture, c'est dehors.

L'Hôtel des Anglais



Un bâtiment presque jumeau du palais des boyards, qui a belle allure avec son toit en bois et son escalier. Je n'ai pas du tout l'impression d'être en plein cœur de Moscou…


Construit pour un riche négociant, c'est Ivan le Terrible qui en fit cadeau à une compagnie anglaise. La Russie restait un pays immense, mais fermé, et une ouverture économique n'était pas à dédaigner.
Chez Elizabeth I, c'était une bonne affaire. Disposer d'un tel point de chute, c'était cumuler les avantages d'un comptoir et d'une ambassade...

La cave



L'accès à la cave. Soit on n'accueillait que des nains, soit l'objectif était d'assommer les voleurs dès leur entrée.


Les importations venues d'Angleterre étaient multiples : bois (autre chose que le sapin et le bouleau, que la Russie avait aisément sous la main), céréales, fruits secs, objets manufacturés comme la porcelaine…

La cave était le point vital de la construction, car la pièce qui résistait le mieux aux incendies. J'ai l'impression que Moscou en a perpétuellement connu pendant des siècles.

La grande salle



A l'étage, une antichambre donnait accès aux bureaux sur les côtés.



Elizabeth I et Ivan le Terrible, les deux souverains concernés. C'est toujours intéressant de parcourir l'histoire en synchronie, ça permet de recoller les morceaux de part et d'autre, alors qu'on connaît souvent la chronologie de chaque pays individuellement.



Une carte européenne de la Russie. Intéressant de voir les points jugés importants à l'époque. Et Saint Petersbourg n'a pas encore été inventée !



Tout à la fois bureau, salle à manger (et je suppose que ça devait faire chambre aussi), la pièce la mieux chauffée de la maison. Trois fenêtres, mais un énorme poêle qui faisait également fourneau.


Comme dans les caravanes actuelles, la banquette-coffre. Système judicieux de rangement !


La petite salle




L'étage expose la vaisselle de l'époque. Je ne suis pas dépaysé, après ma visite des maisons de Shakespeare. Même provenance sans doute, même époque, même style.



L'Église Sainte Barbe



Barbe, ce n'est plus porté chez nous. La Barbara des Anglais et la Varvara des Russes sonnent mieux. La sainte à la tour (elle y fut enfermée par son papa, c'est l'indice pour l'identifier) est honorée dans toute la Chrétienté.

Cette fois-ci, église XVIIIe. On voit nettement le changement de style. Encore une qui tire une lointaine inspiration de Palladio !

La Cathédrale Saint Basile



Je parviens à la Place Rouge, où tous les pas mènent décidément. Une amie m'a demandé des photos de l'église de près, je m'y recolle donc.


Pour la visite de l'intérieur, c'est déjà fait.


Déjeuner



Au menu du jour, crudités râpées, boulettes géorgiennes et purée, strudel aux cerises, bière de Moscou. Un petit pain noir pour pouvoir le goûter.  555 roubles, 7,50 € environ. 

6 commentaires:

  1. Wonderful! Extraordinary churches! Thank you for this inspiring guided tour.
    Annie

    RépondreSupprimer
  2. Belles photos, commentaires discrètement érudits, et de l'humour ! Ah, ah, ah, l'entrée pour assommer les voleurs...
    Bises Michèle

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup Michèle ! Ça fait plaisir d'être compris...
      Bises derechef

      Supprimer
  3. No need to buy a guidebook your blog is better than everything else!
    Fine design, great pics and data.
    Congrats 👏👏👏

    RépondreSupprimer

Un grand merci de prendre le temps de laisser un commentaire. Je promets de le lire aussi vite que possible.
N'hésitez pas à signer votre message, ce sera encore mieux : je n'ai AUCUN moyen de connaître votre nom, votre e-mail, ou votre blog.
Si vous préférez que vos coordonnées n'apparaissent pas, mais que je vous réponde en privé, utilisez le formulaire de contact, accessible sur la version web du blog.