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vendredi 25 août 2017

Japon, Yokohama : veille du départ et départ


Aujourd'hui, je vais gagner la métropole de Yokohama. Mais avant de quitter Fujikawaguchiko, je profite d'une dernière série de vues du mont Fuji...




 Depuis ma fenêtre…


 Depuis la gare routière..

Car cette fois, je suis prêt ! Je ne vais pas me faire avoir par le bus. Je suis sur le bon quai, j'ai vérifié auprès de deux personnes différentes. Tout va bien !

Hélas, il sera écrit que mes relations avec les bus japonais auront été un peu compliquées durant ce voyage.

Un énorme bouchon sur l'autoroute est déjà formé. Le chauffeur choisit, à ma grande surprise (at à celle de Takao, mon voisin japonais, prof et correctement anglophone, avec qui je papote pédagogie) de se fabriquer un itinéraire bis, via de toutes petites routes, et en décrivant une hallucinante boucle avec retour en arrière à la clef !


Du coup, nous revenons dans la région des lacs…


 Et des volcans !



 J'avais combiné mon changement à Mishima avec une heure de battement. Arrivé quatre minutes avant le départ de mon train, il me faut encore courir en suant comme si j'avais terminé un marathon !
Je descends à Shin Yokohama, change deux fois de train de banlieue pour atteindre la gare de Tsurumi, quartier de Yokohama. L'entrée dans cette mégapole, deuxième ville du Japon, est déprimante : des kilomètres de maisons serrées les unes contre les autres. Cela donne vite une sensation d'étouffement.


 J'ai choisi de loger près de cette gare car elle reliait facilement trois points importants : Shin-Yokohama donc, le centre ville, et l'aéroport pour mon départ demain.

J'ai réservé dans un "business hotel", Best Western, en profitant d'une promo incroyable. 32 € la chambre ! Une vraie affaire.






 J'ai repéré un petit restaurant au passage. J'y vais de ce pas.


 Je goûte une spécialité totalement inconnue pour moi, des nouilles frites (je veux dire, pas cuites à l'eau du tout, directement plongées crues dans la friture), servies avec beaucoup de légumes et quelques fruits de mer. Ce serait le chanpon, si je déchiffre bien la carte.


 Et, comme j'ai une bonne bouille, on m'apporte deux gyozas en prime, extrêmement bons !


 On voit bien, j'espère, la consistance croustillante des nouilles.


 Je suis calé pour un moment ! Je repars donc à la gare, pour descendre près du Chinatown local.


Les deux occupations favorites des Japonais dans le moyen de transport : dormir (mais en se réveillant magiquement à la bonne station) et jouer avec son téléphone.


Ca alors ! Chinatown ou Francetown ?



 Les boutiques de fleuristes, très colorées, donnent le ton. Il règne ici une atmosphère  bon enfant. On se croirait dans une petite ville de province française !





Saperlipopette ! Serais-je revenu à Osaka ?


Ah, tout de même ! Enfin des signes authentifiant le quartier !




 J'arrive sur le port, le fameux port de Yokohama. Cette ville, qui m'évoque inexorablement le Lotus Bleu de Hergé (??? A éclaircir ! ), est passée en rien de temps de petit village de pêcheurs à porte vers l'international quand, en 1853, le sous-amiral Matthew Perry convainquit l'empereur de s'ouvrir au commerce. Le port servit alors d'entrée vers le Japon, et aussi de sortie : la soie japonaise était un bon moyen pour les USA de rompre avec le coûteux monopole chinois, et les besoins de main d'oeuvre trouvaient là un bon moyen d'embaucher des Japonais. Je verrai tout cela plus en détail dans la journée.

Pour l'instant, ce que je découvre d'un des plus importants ports du monde, dans une ville de 4 000 000 d'habitants, c'est un jardin paisible avec une prolifique roseraie.





 Je ne reste qu'une demi-journée, il me faut donc faire des choix. J'ai préféré me limiter  au quartier du port, et ne visiter qu'un paquebot et un musée de l'émigration. Perdican, le Français avec qui j'ai discuté au petit déjeuner, m'a vanté les mérites du musée du train miniature et de celui des nouilles instantanées.
Tant pis. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut visiter un paquebot de luxe des années 30.

  LE NYK Hikawa Maru



C'est en 1930 pile que fut lancé ce luxueux vaisseau, qui parcourut le monde pendant une trentaine d'années. C'était réellement du luxe : la traversée coûtait 500 yens quand une maison en valait 1000, et le salaire d'un employé de bureau était de 70 yens par mois.




 La visite débute par l'étage supérieur des cabines, celles de première classe.



 La nurserie fonctionnait avec du personnel spécialement recruté par le paquebot.



La salle à manger. Tout le décor est art déco, la tendance à la mode. Au Japon aussi visiblement. Du moins à Yokohama, sans doute plus perméable aux influences occidentales.







 Petit salon aux détails décoratifs soignés.






 Brochure publicitaire.


L'indispensable "timetable". Seattle et Vancouver étaient les deux principales destinations.



 Le paquebot faisait également cargo, et transportait donc la fameuse soie, emballée avec beaucoup de précautions pour éviter l'humidité.


 Menus des années 1930.


 Etiquettes pour les bagages.


 Le fumoir, rappelant les clubs anglais.


 On y trouve même un microscopique bar !


 Les cabines de première.





 Celle-ci, la super-luxe, fut occupée par des dignités couronnées et par Charlie Chaplin.



Le large pont intermédiaire, bien ombragé, est extrêmement agréable.


 Le bureau et la chambre du capitaine.



Vue depuis le poste de commandement.



Mythique !




 En montant sur la partie la plus élevée (ça doit avoir un nom, mais je n'y connais absolument rien), on profite d'une vue dégagée sur le port de Yokohama.





Je descends ensuite jusqu'à la salle des machines.




 La coursive dessert les cabines de troisième. Bien agencées, avec la petite armoire. Aucune communication n'était possible avec le niveau des premières.


 Ca alors ! Il a même accosté à Marseille !


 Les visiteurs qui ont emprunté le Hikawa Maru sont invités à laisser des témoignages. Je n'ai vu que celui-ci en anglais.


Machinerie danoise.


 J'ai pris vraiment du plaisir à cette visite que je ne saurais trop recommander. Cela coûte trois fois rien, en plus. Enfin, 300 yens.


Sur le port


Je ressors et poursuis ma virée vers Shinko et Minato Mirai.





 Le pont suspendu est visiblement une célébrité : reproduit même sur des tee-shirts et sur les plaques d'égout.


 La capitainerie et, à droite, l'étonnant terminal international, résultat d'un concours d'architecture.


 Témoignage du passé du port…



 Les anciens entrepôts d'Akarenga Soko.


Le musée maritime évoque ouvertement l'Orient.



 Ces anciens entrepôts de briques sont devenus l'inévitable centre commercial. Celui-ci me rappelle très fortement le Chelsea Market de New York City. Même genre bobo chic.







 Un passage piéton circulaire et aérien offre une vue sur Minato Mirai, sa grande roue et ses montagnes russes.

Le musée de l'émigration


J'ai choisi ce musée car c'est un sujet sur lequel je ne savais encore rien il n'y a pas si longtemps, et ce que je sais avant la visite ne remplirait pas une dissertation.
Comme nombre de ses semblables japonais, il n'occupe pas un bâtiment à lui tout seul mais il se cache dans un étage. Cette fois, dans un centre culturel, bibliothèque & co.



 Pour simplifier, disons qu'au départ, l'émigration japonaise a commencé avec les besoins de main-d'œuvre pour Guam et Hawaii, et est très vite devenue l'aspiration à de pauvres Nippons d'accéder à la fortune. Les USA et toute l'Amérique du Sud ont été les destinations favorites, Hawaii devenant majoritairement peuplée de Japonais. Mais le Pérou, le Brésil (où les émigrés de l'archipel développèrent la culture du café et du coton) s'ajoutèrent à la liste.

Réactions habituelles de xénophobie devant les immigrés, particulièrement vives pendant la seconde guerre mondiale. Pourtant mués en de bons patriotes américains, ces derniers furent parqués dans des camps de concentration US, même à Hawaii.



Reconstitution d'un char pour une fête dans l'Oregon.


 Ce sont évidemment les zones les plus pauvres qui virent partir le plus grand nombre de leurs enfants.


 Convention fixant le prix de chaque émigré. Homme à vendre !


 Japonais en Amérique.




Les réactions face aux immigrés n'ont jamais changé !


Un certain nombre venait aussi pour étudier, tout en travaillant le jour.




 On créa pourtant des écoles où tout l'enseignement était mené en japonais.


Le ton change selon le point de vue.


 Images diverses des camps de concentration pour Japonais.




 Après la guerre, ceux restés au pays se trouvaient dans un profond dénuement. On éditait donc des listes de biens à envoyer aux familles.




Valises d'émigrés.


 Carte des auberges où on pouvait se loger à Yokohama avant d'embarquer.



L'indispensable mah-jong.


Quarantaine à Hawaii. On voit des images un peu similaires sur Ellis Island, à New York (autre visite passionnante !).
 

 A l'arrivée, c'est pareil : publicité pour les hôtels américains où on parlera japonais.


 Certificats médicaux.



 Installation rappelant le rôle des Japonais dans la culture du café en Amérique du Sud.



Reconstitution d'une épicerie japonaise à Chicago.


 Et d'un restaurant japonais à San Francisco.


Ingénieuse chaise-table au Brésil.



 Imprimerie japonaise au Pérou.


Registre de naissance américain. Rédigé en japonais, of course.

Une salle entière est consacrée à Hawaii, en commençant par les six générations présentes sur cette photo.






 Un Japonais engagé dans l'armée américaine.


La culture japonaise semble toujours bien vivace.


Je sors et poursuis ma promenade en passant devant le fameux musée des nouilles instantanées.



Revoilà la grande roue. Sacrebleu, il n'est que 18:06 et il fait presque nuit !



Au fond, à gauche, se découpe la silhouette de la Landmark Tower, la haute tour emblématique, et les Queen's Towers juste à sa droite.





Ah, ah, opéra à Yokohama ! Je serai déjà parti, hélas.


Le soleil couchant incendie une façade dans le lointain.

Je termine ma virée en entrant dans un immense centre commercial logé dans les Queen's Towers.


 Photo floue mais croyez-moi sur parole. C'est un poème de Schiller rédigé en allemand, sur une vingtaine de mètres de haut.



J'entre dans un café pour trier mes photos au calme.



Retour par le train, achat dans le centre commercial de la gare de petites choses à manger, retour à l'hôtel. Douche. Blog. Et valise ! L'objectif étant de s'approcher du poids idéal, d'enlever le suremballage, etc. Je n'ai donc pas fini journée !

Dernier jour

Tout se passe comme prévu, sinon que je ne me présente pas à la bonne gare, ignorant qu'il y en a deux sur la même place.

Je pars à 09:00, pour un avion qui doit décoller à 12:30. Et je fais bien ! Mon trajet est rapide et direct, en une demi-heure j'arrive à l'aéroport.

En revanche, lorsque j'atteins la zone Japan Airlines, je compte 120 personnes déjà dans la file qui serpente devant moi. Il faut plus d'une heure avant que mon tour ne vienne. Et je passe ensuite par une queue sécurité (et détection aux rayons X, comme aux USA) et une autre pour les passeports. Finalement il me reste un peu de temps d'avance, le temps de boire un vrai café.




Onze heures trente pour le premier vol, entrecoupé par les pauses habituelles ; distribution de serviettes chaudes, apéritif (vin blanc pour moi), plateau repas avec une bière.



Je dors un peu avant d'enchaîner les films. Le choix reste identique à l'aller, pas palpitant. Mon premier film est le meilleur, The Finest, sur une scénariste à Londres pendant la guerre. Scénario un peu mou mais reconstitution soignée et interprétation convaincante. Une suite de navets ensuite, Kong Skull Island, une pâle suite qui fait honte au chef d'oeuvre original, et au scénario plus faible qu'une aventure du Club des Cinq. Puis Pan, un déluge d'effets spéciaux sans poésie aucune. Après avoir vu pendant des années les affiches de la comédie musicale Mamma Mia à Londres et à New York, je me laisse convaincre de voir le film. Une belle brochette de stars sous-employées dans un rutabaga de la pire espèce, avec des scènes musicales faiblissimes. Ventrebleu, quelle déception !

Petit déjeuner servi une heure avant l'arrivée, pancakes, saucisse et yaourt que je dévore avec plaisir, après trois semaines d'abstinence.



A Munich, logiquement on passe un contrôle passeport et, très illogiquement, un nouveau contrôle sécurité ; ça me paraît toujours invraisemblable en débarquant d'un avion.

Une heure à attendre dans cet aéroport où j'ai jadis passé une nuit, quand le volcan islandais bloquait une bonne partie de la circulation aéronautique mondiale.

Un sandwich correct et nourrissant, Schwarzbrot et pastrami, que j'accompagne d'un vin blanc de Moselle, assez différent du premier, constitue la principale attraction du vol.

Et dernier aéroport avec celui de Marseille, son habituel retard à la délivrance des bagages et ses toilettes en dysfonctionnement...

3 commentaires:

  1. Wow ! Very similar to the Titanic. Nice post !
    Annie

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  2. Great post. The immigration museum is a must-see place.
    Yokohama seems to be a town of luxury
    Pepty

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