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mercredi 23 août 2017

Japon : vers le Mont Fuji


Trajet : péripéties, pour changer

Je quitte donc Kyoto ce matin. Pas de panique, j'ai prévu large. J'ai même dû retarder mon départ et mon nouveau train est à 11:58. Cela me permet de partir sans précipitation, et c'est tant mieux. Je prends le petit déjeuner en papotant avec Renzo et Mila, un couple de Romains. Je leur conseille mes temples préférés. Eux me parlent de leur séjour dans la région de Fukuoka, qu'ils ont bien aimée. En revanche, en trois jours autour du mont Fuji, ils n'ont aperçu que la base. Temps pourri tout le long. Ils me préconisent de modifier mon voyage. Eh bien non, toutes mes réservations sont bouclées, je ne reculerai pas devant l'adversité.



Je comptais partir par Gion mais la dame à la réception me recommande plutôt Kawaramachi. C'est une bonne idée, je vois bien où se trouvent les arrêts de bus et, étant plus près de la gare, je gagnerai du temps. J'aurai même celui de boire un café.

Je traverse donc, une fois encore, la rivière, passe devant le faux manoir.


Je trouve l'arrêt de bus, vérifie le numéro de la ligne. J'attends un bon quart d'heure avant que le bus ne file sous mes yeux, sans s'arrêter. Fichtre ! Un deuxième, d'une autre ligne, fait de même. Je tente de demander des explications à une mamie. Je ne comprends pas tout ce qu'elle me débite, mais il ressort que je ne suis pas au bon endroit. Il faut que je me rende au stop près du grand magasin Matsui.

Bon. Je fais marche arrière. Tirer le sac bien rempli par cette chaleur n'est pas une mince affaire.
Enfin mon bus finit par arriver. Bondé. Les trois personnes devant moi y grimpent à grand-peine. Pour mon sac et moi, nada.

Un second pointe le nez. Bien plein mais je peux y monter. Le numéro correspond bien ? Parfait. Et le bus part. Au bout du boulevard, il tourne à droite, dans la direction opposée à celle de la gare !
Panique à mon bord. Sur mon téléphone, je vais rapidement sur le site des Citybus de Kyoto. Ouf. Le bus va bien à la gare, mais en décrivant une grande boucle. En plus, la circulation s'intensifie et j'ai l'impression que nous n'avançons pas.


Finalement, après avoir parcouru la moitié de la ville, nous arrivons à la gare, mais par l'ouest.



Tout de même,  j'ai le temps de prendre un café et même d'attendre sur le quai. 


Je retrouve le Shinkansen Hikari, ce train confortable à long nez, avec beaucoup de place entre les sièges. 


Deux heures de voyage jusqu'à Mishima. La voie longe de temps en temps une étendue d'eau, des cultures de thé (je ne suis pas parvenu à les photographier) , traverse des zones montagneuses, mais la plupart du temps, le paysage se compose de rizières. 






Me voici arrivé à la gare de Mishima. C'est la ville dont le célèbre écrivain a pris le nom. Apparemment c'est son seul intérêt et une visite ne s'impose pas. Du coup, j'ai réservé une place dans le premier bus, et je n'ai que 14 minutes pour le prendre. Je sors en vitesse, trouve la gare routière juste devant. J'ai vérifié mon quai, c'est le 2.

 Sauf que... 

Aucun bus ne s'y trouve. J'attends un peu. A cinq minutes du départ, je retourne me renseigner à la gare. Catastrophe ! Il y a deux gares routières, chacune d'un côté. Je dois me rendre à Minami, au Sud ! 

Je retraverse la gare ferroviaire à toute vitesse. Sauvé ! Une Chinoise est encore en train de charger son bagage dans la soute. Ouf, moins une. 
Les informations de la compagnie de bus, qui  menacent de vous  laisser en plan si vous n'avez pas réservé, sont fallacieuses. Le véhicule est à moitié rempli. 



Ma seule image de Mishima, qui arbore fièrement le Fuji. La ville ne présente absolument rien de particulier. Du béton moche, des centres  commerciaux, des avenues sans charme. Le paysage pendant les deux heures du trajet évolue, pour arriver à des aires de montagne épaisse. 




Puis on accède à la région des lacs. 



Soudain je n'en crois pas mes yeux. Est-ce lui ? Bien lui ? 
Je me dépêche de faire une photo du mont Fuji. Des fois que ce serait la seule occasion de lui tirer le portrait ! 


Arrivée à la gare routière de Fujikawaguchiko, comme toujours juste devant sa grande sœur ferroviaire, qui n'est desservie que par des lignes privées. 


Voit-on le volcan ? Oui ? Allez, une autre photo ! 


Installation à la Wafu Guesthouse

Je trouve sans trop de peine la Wafu Guesthouse, où j'ai réservé. La sympathique patronne me fait tout visiter et me fournit quantité d'informations. C'est une maison japonaise traditionnelle, avec couloirs étroits et escaliers raides. Fort bien tenue. Parfait ! 





Voici ma chambre, à la japonaise, avec tatami et futon replié. 


Le lit est le tas de tissus dans l'angle.


Et voici la vue depuis ma fenêtre !


Des mauvaises nouvelles cependant : pas de climatisation ; entreprise proche bruyante dès 4:00 du matin. Et enfin, Wi-Fi capricieuse. Je confirme. Je saisis le blog sur le téléphone, et ce n'est pas de la tarte.

Promenade dans Fujikawaguchiko

Une fois installé, je pars faire un tour et chercher à manger. Il est presque 17:00 et j'ai encore sauté le déjeuner. Si j'avais réfléchi, j'aurais  acheté un ekiben à la gare. 




Fujikawaguchiko est une petite ville tranquillette, bien entretenue, aux maisons quelconques mais avec de petits jardins soignés. Les Japonais, peuple de jardiniers.



Fujikawaguchiko tire son nom de ses deux voisins : le lac (ko) Kawaguchi et le mont Fuji, bien entendu. Ici, c'est toujours Fuji-san (seigneur) ; le Fuji-Yama, Fuji-montagne, n'est apparemment pas employé au Japon.


Dans ce quartier, la vue sur le volcan est impressionnante. Le volcan tel qu'on le dessine à l'école, un majestueux accent circonflexe.
La largeur de la base me paraît bien plus imposante que l'altitude de son sommet.



Balles de saké, torii de sanctuaire. Pourtant on dirait une banale villa de banlieue.


Petit square public avec quelques hortensias généreux et, évidemment, la méticuleuse propreté coutumière.


Audace d'une façade verte, tout de même. Presque une maison d'architecte avec son balcon aux coins arrondis.


Des touffes d'herbe ont déjoué la surveillance des jardiniers et se faufilent contre le gravier. C'est rare. L'affiche électorale contre la cabane de jardin ne l'est pas moins.

Le lac Kawaguchi


Le voilà donc, le ko en question. Je retrouve les mêmes embarcations enfantines, bien kitsch, qu'à l'étang de Ueno.



La ville compte de très nombreux marchands de glaces, une certaine quantité de cafés, une série nettement plus réduite de restaurants. La plupart ferment à 17:00. 17:00 !!! 

Après de longues recherches, je finis par en trouver un ouvert. Je prends ce qu'il y a. Des espèces de rouleaux de printemps, croustillants à souhait (mais ch'est très très chaud !!!), et des udon dans un bouillon froid (soja-miso-wasabi) avec du porc au feu de bois et des légumes. Pas mauvais du tout et très rafraîchissant. 



Des espèces de rouleaux de printemps, croustillants à souhait (mais ch'est très très chaud !!!), accompagnés étrangement de ketchup et de maïs. Le chou, ça, je m'y attendais.


Inévitablement, des pâtes pour poursuivre. Des somen, cette fois, dans un bouillon glacé (soja-miso-wasabi) avec du porc au feu de bois et des légumes. Pas mauvais du tout et très rafraîchissant. 

Il n'est pas 19:00 et le crépuscule s'annonce. Je redescends vers le lac. C'est une magnifique palette de bleus intenses qui m'est offerte. 







4 commentaires:

  1. Au revoir belle Kyoto! Un début de journée épuisant, perturbant, mais enfin un train confortable.
    Qui raconte que le mont Fuji ne montre pas le bout de son nez ? Je crois qu'il t'attendait pour te récompenser de ta persévérance.
    Là dessus, bonne nuit.

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  2. Your last pics are really wonderful ! Thks
    Annie

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