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dimanche 20 août 2017

Japon, Kyoto : Nijo-jo, kimono show, Daitoku-ji...


La météo locale serait-elle facétieuse ? Depuis que je suis arrivé à Kyoto, on me conseille de rester à l'abri car il va pleuvoir ; les températures n'excèderont pas 32°C.


La pluie ? Mes photos apportent la réponse.

La température ? Voici mon relevé en mettant le nez dehors, ce matin,  à l'ombre évidemment. 


J'ai un bout de chemin à parcourir avant ma première destination, et je n'avais pas encore mis le pied dans le centre (puisque je suis situé à l'est de la rivière, alors que le centre est de l'autre côté). J'en profite pour vagabonder un peu.


 Voilà Kawaramachidori, l'avenue qui concentre nombre de magasins prestigieux. Je bifurque pour emprunter Nishiki, ce pittoresque marché couvert. Il fait tout de même pâle figure à côté d'Osaka.


 Un peu tôt pour le déjeuner, dommage !



 Magasin japonais, devise française.


 Témoignage du Kyoto du XIXe siècle. Aujourd'hui occupé par un deli new-yorkais, De Luca.




Après, c'est ça pendant des kilomètres. Je n'ajoute pas de photo inutile.

Nijo-jo



 L'an dernier, j'y étais venu le jour de fermeture. Cette année, je suis mieux préparé. Avant de prendre la queue pour mon billet, je jette un regard à la tourelle d'angle, le point le plus haut du château (le -"jo").

Petit point culturel.

Le château a été achevé en 1603 sur l'ordre de notre vieille connaissance, Tokugawa Ieyasu, l'unificateur du Japon. C'est d'ailleurs ici qu'il a proclamé son titre de shogun, reçu de l'empereur en remerciement de son action pacificatrice (un peu ambigu puisque shogun est un titre de guerrier).
Cette forteresse lui a servi de résidence lors de ses séjours à Kyoto, ainsi qu'aux autres shoguns qui lui ont succédé.

C'est également ici que Tokugawa Yoshibinu, encore shogun du puissant clan, a en quelque sorte abdiqué, en transférant le pouvoir politique à l'empereur. C'est ce qui a marqué le début de l'ère Meiji et la sortie d'un système féodal.

Est-ce parce qu'il prévoyait la paix que Ieyasu a choisi ce lieu ? Car, même si la double enceinte est bien épaisse et les douves bien larges, il n'empêche que c'est un château bâti en plaine, avec donc une visibilité très réduite. Beaucoup de temples des montagnes bénéficient d'une bien meilleure vue sur la zone !

Donc pas de regard d'aigle sur l'assaillant mais un luxe indéniable, perceptible dès la première porte avec ces riches insertions d'or.





 Impression renforcée à la deuxième.

Je ne sais pas si je l'ai déjà écrit, mais dans un château japonais, ce sont les portes qui indiquent le rang, avec tout un système d'indices : taille, complexité de la charpente, décoration…


Ici, on est servi.


Les espaces de ce très vaste endroit surprennent, même si la carte de la ville y prépare. C'est un des deux gros blocs verts.


 Voici deux images de l'entrée du palais Ninomaru.


 Et à partir de là, dans la visite de ce bien beau palais, c'est "no photo", et les gardiennes suspicieuses sont très efficaces. J'ai trouvé quelques mauvaises images sur internet que voici.


 Promis, ce grand pin est vraiment beau. Là, quelle horreur !





Et surtout, rien sur une magnifique série d'oiseaux, en particulier des oies d'une grande élégance de trait. Tant pis !


Le système d'alarme de l'époque !


Les jardins sont une surprise. Généralement traités non seulement en vert, mais à l'européenne, avec de la pelouse.


 Se croirait-on en plein centre ville ?






Passage par une étroite porte dans une deuxième zone intérieure, le palais Honmaru. Le fascicule prétend que c'est "un des rares exemples d'architecture impériale" . Pas très clair !


Ah, mes copines les carpes! Beaux bestiaux, cette fois. Je sens comme de la convoitise dans les regards !






Vue depuis l'enceinte.


 La deuxième douve, l'intérieure donc. Suis-je le seul à être tout ébaubi par sa largeur ?




Le bâtiment blanc, long de 33 m, c'est le hojo, la réserve de grain. Un autre mystère : pourquoi l'avoir construit HORS de l'enceinte ?


 La porte serait d'un "modèle très rare"  car "munie d'un toit vers l'intérieur" . Je ne suis pas très convaincu.


Pavillon de thé, paraît-il. No visit.


 Je trouve toujours que ces pins donnent une impression de profusion, d'abondance !


Ah. Un rocher dans le jardin.


Sculpture gonflable d'un artiste coréen.


Vue de la deuxième enceinte, et pas depuis un angle. Dimension impressionnante. Mais où sont passés tous les touristes ? Deux secondes avant, je n'avançais pas.

L'an dernier, j'avais mangé pas loin d'excellentes ramen, mais j'ai envie de changer. Brochettes... Eh bien non. Sushi... J'ai l'impression qu'on en trouve plus facilement en France qu'au Japon.

Soudain, je repère "bœuf" à l'enseigne d'un restaurant à ticket. Pour 980 ¥, salade de chou, soupe miso et riz, comme d'hab, de fines tranches apparemment laquées, une crème au matcha. Je décline le daikon qu'on me propose, j'ai horreur de ça !

 



Je repars vers l'est, en direction du Gyoen. Quelques maisons traditionnelles dans des rues paisibles. Ce n'est pas Takayama mais c'est bien agréable.


Gyoen



Le Gyoen, c'est le Central Park de Kyoto ; 60 ha de verdure au milieu de la ville, de vénérables  arbres immenses. Au centre, la maison impériale, résidence de l'empereur. On peut y visiter gratuitement un modeste musée, installé dans une maison de membres de la cour. 



Les résultats de fouilles : porcelaines, sceaux…



Gravure représentant la cour impériale.



Deux vidéos plus tard, je pars vers le petit sanctuaire Munakata.


Cette lanterne est abritée par un camphrier âgé de quatre cents ans.



Cigale sur le tronc !




Le Kuji, mare où batifolent carpes  et tortues.



Ce sont des boulevards plus que des allées.


Luxueuses toilettes, gratuites comme toujours. J'ai toujours pensé que c'était un bon indicateur de civilisation.





L'enceinte de la maison impériale. Le même gigantisme que tout le reste.



Tout cela est fort plaisant à voir, mais je souhaiterai avoir le temps de boire un café avant d'arriver au Nishijin. Retour vers l'ouest donc.


Petite fête de quartier. Un prestidigitateur présente des tours devant une assistance éberluée.



Alevins dans de simples coupes. Je pense que les feuilles favorisent l'apparition de micro-organismes pour leur nourriture.


Heure du bain de pieds !

Bon, pas de café à l'horizon. Mais des conbini, oui. J'entre dans un Family Mart et demande un café. "Fulapê ?" m'interroge la caissière. J'acquiesce à tout hasard. Elle me donne un truc incroyable. C'est un gobelet plein de glace au chocolat, un peu cristallisée, sur les bords, dans lequel est versé du café chaud. Le mélange se fait au fur et à mesure de la fonte des glaces. Ah, café frappé ! Je saisis tout à coup. En tout cas, c'est drôlement bon.


Nishijin



Nishijin, c'est un centre dirigé, si j'ai bien compris, par la chambre de commerce de Kyoto, et consacré à la promotion du tissu artistique et tout particulièrement du kimono. Tous les jours à 15:00 se déroule un mini défilé de kimonos, avec des créations originales. Je ne sais à quel rythme cela évolue mais ceux de cette fois ne sont pas ceux de l'an dernier.




Les choses évoluent. A la place du podium du niveau 1, on a réalisé une sorte de théâtre au niveau 3, avec toujours lumières sophistiquées et musique. Et c'est parti pour un quart d'heure environ !

C'est l'occasion de voir des kimonos vraiment d'une autre qualité que ceux qu'on voit dans la rue, portés avec élégance (le nouage de l'obi, qu'on voit sur les photos de dos, est particulièrement élaboré).
















Je passe dans le petit musée, qui expose obis de diverses époques, tissus de kimonos, catalogues de maisons célèbres.










On peut acheter à la boutique. Ca fait donc... 1300 euros, au cours du jour, la ceinture.


Des fragments d'obi, ça fait de chouettes tableaux !



Me voilà ressorti, sur ce long HigashiHorigawadori, dont les voies sont ici séparées par une haie de gingkos.


Petit détour vers le temple Honmonhokkeshu Daihonzan, du XIIIe siècle, un des rares représentants de l'école Nichiren. C'était un large complexe de vingt-sept pavillons, il n'en reste que neuf.






Le temple fait shukubo, logement pour visiteurs. Pour ceux qui ne vont pas à Koyasan, ça peut être l'occasion de tester l'expérience dans un quartier agréable de Kyoto.



Daitoku-ji


Me voici enfin parvenu au Daitoku-ji, ce village dans la ville. C'est un très important (aux deux sens du terme) ensemble de temples, majoritairement zen, mais aussi d'habitations, où cohabitent moines et laïcs avec une vraie vie de quartier. Les gens y promènent leur chien, les mamies papotent... Les grandes allées sont extrêmement plaisantes mais les ruelles entre les temples sont un vrai plaisir !







Souvent on ne peut que traverser le jardin, et même jeter un coup d’œil par le portail. Quel endroit reposant !

  



A partir de là je rate un peu mon coup. Il est 16.30 et je sais que les temples du coin ferment à 17:00. je me dépêche et, dans la précipitation, je confonds deux temples. Je suis le panneau du Daisen-in que j'ai visité l'an dernier, et, encore pire, je m'en rends compte seulement au moment où le moine me rend la monnaie ! Plus moyen de faire machine arrière.


C'est un petit temple zen avec des jardins secs pleins de symboles et quelques salles décorées mais, hélas, il est absolument interdit de faire mine de prendre quelque photo que ce soit !


Voici quelques images piochées sur la toile :






Je ressors via de verdoyants jardins.



Evidemment, lorsque j'atteins celui que je projette, il est fermé. Tant pis.


Je ressors et commence à rentrer (6 km à vol d'oiseau, et je ne fais pas dans la ligne droite).


Une boutique d'art. 33600 yens la coupe (moderne) en raku ! 270 euros ! Est-ce bien raisonnable ?


Passage devant un collège ou lycée. La sculpture a un air de réalisme révolutionnaire soviétique !


Hier, je ne passai que devant des boutiques de vélos. Aujourd'hui, beaucoup sont de vrais capharnaüms.


Je retrouve le supermarché où j'avais acheté un yaourt l'an dernier. Légumes étranges en vente.


Sauvé ! Camembert et Danablu (un bleu danois très doux).
Mais finalement, j'achète sagement une pomme (300 yens LA pomme).


Il y a toujours l'étal d'okonomiyaki dehors. Parfait ! 450 yens (calamar-chou-carottes-poireau et une tranche de lard, saupoudré de katsuobashi).



Rassasié, je poursuis mon retour en passant devant des bâtiments de briques appartenant à des universités. Il n'est même pas 19:00 et il fait presque nuit.



Le sanctuaire Goo



J'ai de la chance ! Pas encore fermé ! J'espérais le voir en début d'après-midi, mais voici tout de même ce sanctuaire du sanglier, un animal porte-bonheur. A Vienne, au jour de l'an, tout le monde achète des statuettes de cochon, y a-t-il un rapport ? Est-ce parce que "tout est bon dans le cochon" ?
En tout cas, c'est la première fontaine de purification bouddhique porcine que je vois de ma vie !





Retour sur des boulevards à haute économie d'énergie.



Quand on arrive dans la zone des grands magasins, c'est tout autre chose !


4 commentaires:

  1. Quelle richesse, ors, couleurs, c'est époustouflant! Les jardins viennent compléter la beauté de l'ensemble.
    De splendides photos, commentaires compris nous permettent de faire de fort agréables promenades... mais quel travail! Merci encore.

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    1. Merci beaucoup pour ce commentaire détaillé ! Gros bisous.

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  2. Did you wear a kimono ?
    You are very brave to eat such strange meals !
    Annie

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    1. I bought a yukata last year and it is a pleasure to wear it.
      Thank you very much for your nice message !

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