visites à Toulouse : quartier de l'Hôtel Dieu, Fondation Bemberg

Toulouse, Hôtel d'Assézat

Balade matinale

Nuit réparatrice après la belle représentation d'hier.

Le petit déjeuner est pris au café Crystal, place Jeanne d'Arc ; prêt pour un itinéraire buissonnier jusqu'à la Garonne. J'en profite pour fixer quelques immeubles avec des ferronneries ouvragées qui rutilent sous le soleil. 

Toulouse, Café Crystal

Toulouse, façade avec ferronneries

Toulouse, façade avec ferronneries

En ce samedi matin, les activités sportives sont à l'ordre du jour. On court en groupe, on s'entraîne au kayak ou à l'aviron.

Toulouse, Hôtel-Dieu depuis le Pont Neuf

Toulouse, la Garonne depuis le Pont Neuf

La ville de Toulouse, étape importante du chemin de Compostelle, a dû se doter très tôt d'un Hôtel-Dieu pour soigner tous les pèlerins qui affluaient. Les sobres bâtiments classiques datent du XVIIe siècle, et bénéficient de la grandeur un peu solennelle de cette époque. 

Toulouse, Hôtel-Dieu depuis le Pont Neuf

Toulouse, Hôtel-Dieu

Non loin de là, le Château d'eau est devenu un centre d'exposition de photographies, avec des programmes toujours intéressants. Malheureusement il est également fermé ce samedi matin. 

Toulouse, Château d'eau

Toulouse, Château d'eau

Toulouse, Château d'eau

Les bords de la Garonne abritent des maisons de styles les plus divers.

Toulouse, Maison sur le quai de Tounis

Etonnante décoration en bas-relief.

Repas chez Tatie Danielle

Continuation vers le marché des Carmes, afin de commander pour les achats de demain (photos demain donc), et repas dans un restaurant du coin, Tatie Danielle. 

Aujourd'hui, je prends dans le menu à 22€ le gâteau de foies blonds, les encornets farcis et le cheesecake au citron. 

Pour accompagner, je teste un vin jamais goûté, un Côtes du Tarn parfumé et concentré, élaboré notamment avec un cépage qui a failli disparaître, le Mauzac. 

Ce déjeuner où tout est vraiment cuisiné est bien agréable, un restaurant à recommander. 

Toulouse, rue de Metz

Toulouse, place de la Trinité

Toulouse, Restaurant Tatie Danielle

Toulouse, Restaurant Tatie Danielle : gâteau de foies blonds

Toulouse, Restaurant Tatie Danielle : calamars farcis

Toulouse, Restaurant Tatie Danielle : cheesecake

Toulouse, Restaurant Tatie Danielle : Bouteille de Côtes du Tarn

Fondation Bemberg

La Fondation Bemberg occupe l'hôtel d'Assézat, un bijou de la Renaissance toulousaine.

Toulouse, Hôtel d'Assézat

Toulouse, Hôtel d'Assézat

Toulouse, Hôtel d'Assézat

Elle présente une large collection de peintures, souvent mises en situation avec des meubles et des objets d'art, un peu à la manière de la Frick Collection à New York ou de la Wallace à Londres. C' est toujours intéressant de voir des toiles dans un cadre un peu différent d'un musée. 

La première salle, consacrée à Venise, expose en particulier des Guardi lumineux et des Canaletto toujours fascinants par la minutie du détail. J'ai toujours beaucoup de plaisir à voir le travail des vedutistes vénitiens. 

Fondation Bemberg : Salle vénitienne

Tableau de Francesco Guardi (Fondation Bemberg)

Canaletto, Vue de Mestre (Fondation Bemberg)

 Au milieu des Vénitiens s'est glissé un portrait plein de grâce dû à George Romney, un peintre anglais bien représenté à la Tate Britain de Londres.

George Romney, Portrait de jeune fille (Fondation Bemberg)

 Dans la salle suivante, une splendide armoire marquetée, de facture locale, attire les regards.

Armoire toulousaine (Fondation Bemberg)

 Isenbrandt, le dernier élève de Gerard David, a réalisé une délicate Vierge à l'Enfant, mise en valeur sur un socle, comme une statue.

en bas, la Vierge à l'enfant d'Adriaen Isenbrandt (Fondation Bemberg)

 

Carlone, peintre italien à mon avis sous-évalué (tout ce que j'ai vu de lui était excellent), est l'auteur de cet expressif Saint Sébastien : quelques flèches seulement, un chiaroscuro bien dosé, un visage sobre, presque rêveur.

Carlone, Saint Sébastien (Fondation Bemberg)

La Vue de Nimègue de Jan van Goyen est caractéristique du peintre : vaste ciel tourmenté, composition équilibrée avec une perspective profonde.

Jan van Goyen, Vue de Nimègue (Fondation Bemberg)

 Boilly reste un de ces petits maîtres du début XIXe éclipsé par la créativité bouillonnante des Impressionnistes. C'est pourtant un artiste attentif, qui représente gens du peuple, comme cette cuisinière, avec la même qualité que ses modèles bourgeois.

Louis Léopold Boilly, La Cuisinière (Fondation Bemberg)

 Adélaïde Labille-Guiard, une de nos rares peintres féminines, n'a ni la célébrité ni la manière (et sans doute pas l'étonnante biographie) d'Élisabeth Vigée-Lebrun, mais quel portrait étonnant de cette princesse en cheveux !

Adélaïde Labille-Guiard, Portrait de la Princesse de Monlear (Fondation Bemberg)

 Un boudoir XVIIIe est paré de toiles, dont un Boucher (en face) et un Hubert Robert (à droite), dans le genre architecture de fantaisie comme d'habitude.

Salle XVIIIe (Fondation Bemberg)

 Cranach semble avoir traité un thème caravagesque avec cette peinture ironiquement titrée "Les Amoureux".

Lucas Cranach, Les Amoureux (Fondation Bemberg)

 Le tableau supérieur porte le fond vert de Corneille de Lyon ; c'est souvent ce qui me permet de l'identifier. Mais le remarquable portrait du bas, à la carnation magnifiquement travaillée (nuances de la poitrine, par exemple) , n'est pas attribué.

Deux portraits, de Corneille de Lyon et d'un artiste anonyme (Fondation Bemberg)

 Superbe Clouet, décidément un de nos immenses portraitistes. Les mains apportent beaucoup de relief. Et on remarque à chaque fois qu'à cette époque, les ongles étaient rarement propres !

François Clouet, Portrait de Charles IX (Fondation Bemberg)

 Ces deux portraits par Nicolas Tournier, un des peintres français à avoir intégré l'héritage du Caravage, sont bien singuliers. Il a mis en scène deux femmes du peuple, non avec le décor pittoresque ordinaire, mais avec un fond abstrait, comme s'il s'agissait de nobles dames peintes dans son studio. Encore un grand artiste bien négligé !

Deux portraits par Nicolas Tournier (Fondation Bemberg)

 Ce n'est pas la meilleure œuvre de Gerard David, mais même ses peintures secondaires me semblent exceptionnelles.

Gerard David, Vierge à l'enfant (Fondation Bemberg)

La  Salle de la Coursière rassemble les grands noms du XVIe vénitien, comme ce grand Veronese (que je reconnais grâce au chien, à se demander si le peintre n'avait pas des toutous dans son atelier !)

Salle de la Coursière (Fondation Bemberg)

 J'ai une affection particulière pour Lorenzo Lotto, dont j'ai activement suivi la trace en Italie et dans les musées du monde. Artiste modeste et émouvant, toujours juste dans l'expression des sentiments, et excellent portraitiste comme le prouve ce portrait de commande.

Portrait par Lorenzo Lotto (Fondation Bemberg)

 L'étage supérieur nous transfère longtemps après. Nabis, Impressionnistes, quelques peintres du XXe. Rien d'abstrait ou de contemporain, mais une intéressante sélection de différentes tendances, représentées par des noms plus ou moins connus, et offrant quelques surprises. A commencer par un Serusier vibrant, entre nabi et fauvisme.

Paul Serusier, Le Bois d'amour (Fondation Bemberg)

 Un Van Dongen étrange et saisissant, Le caoutchouc rouge (le nom de l'acrobate et non du vêtement, je présume).

Kees Van Dongen, Le Caoutchouc rouge (Fondation Bemberg)

 Un Derain à la palette inusitée, bien plus froide que d'habitude.

André Derain, La Clairière (Fondation Bemberg)

 Petite sélection de pointillistes, avec plusieurs Signac dont ces amandiers qui jettent la lumière sur le spectateur.

Paul Signac, Les Amandiers (Fondation Bemberg)

 Cross, si mal représenté dans les collections françaises, a droit ici à trois toiles colorées, dont ce délicieux paysage. A comparer avec les pointillistes de l'expo de Vienne !

Henri-Edmond Cross, La Chaîne des Maures (Fondation Bemberg)

 Odilon Redon et ses huiles énigmatiques qui ressemblent étonnamment à ses pastels.

Odilon Redon, Pégase (Fondation Bemberg)

 Un Gauguin tout aussi étrange, sans doute datant de sa période bretonne.

Paul Gauguin, Tête de paysan (Fondation Bemberg)

 Parmi les trois Marquet, j'ai choisi ces deux qui paraissent dus des peintres différents. Je pense que le troisième figurait dans l'exposition de Paris.

Deux tableaux d'Albert Marquet (Fondation Bemberg)

Importante série de toiles de Louis Valtat. La plus grande, avec l'homme à droite coupé, me semble influencée par la photographie : comme un instantané avec des personnages en mouvement qui ne s'arrêteraient pas pour poser. Je considérais ce peintre comme très mineur mais, depuis ma visite à l'Ermitage, je reconsidère la question.

Série de tableaux de Louis Valtat (Fondation Bemberg)

 Les Dufy exposés montrent une grande diversité d'influences. Cette Frontière à Munich, toute en angles et en couleurs agressives, serait presque expressionniste. Et pas que picturalement ! Cela évoque Nosferatu ou Caligari, non ?

Raoul Dufy, La Frontière à Munich (Fondation Bemberg)

De Charles Manguin, un paysage maritime intensément coloré.

Charles Manguin, Le Golfe (Fondation Bemberg)

 Surprise avec cet Othon Friesz presque sage ! Une harmonie en ocres et verts.

Othon Friesz, Paysage sur la terrasse (Fondation Bemberg)

 Et cette vigoureuse vue de port aux larges aplats ? Matisse !

Henri Matisse, Vue d'Antibes (Fondation Bemberg)

 Encore plus stupéfiant, un Egon Schiele chatoyant, à l'opposé de tout ce que je connais de lui. Pourtant, j'en ai beaucoup vu à Vienne, particulièrement au Leopold que j'ai souvent visité.

Egon Schiele, Le jardin (Fondation Bemberg)

 Peintre presque inconnu, Albert Lebourg (que j'ai, honte à moi, découvert à Saint Petersbourg) a composé une vue de port avec une correspondance méticuleuse entre voiles et maisons.

Albert Lebourg, Le Port de Dieppe (Fondation Bemberg)

 Stanislas Lepine, élève de Corot, a intensivement peint Paris et particulièrement la Seine. C'est étonnant : je retrouve ici plusieurs peintres peu connus exposés à l'Ermitage.

Stanislas Lepine, Le Pont des Arts à Paris (Fondation Bemberg)

 Pissarro, comme Van Gogh, est allé à Dulwich, ce village de la banlieue londonienne réputé pour sa plus ancienne galerie de peinture publique. Et visiblement, il y a réalisé des toiles bien réussies.

Camille Pissarro, Dulwich College (Fondation Bemberg)

 Crinolines, plages, format large. C'est bien un Boudin.

Eugène Boudin, Crinolines sur la plage (Fondation Bemberg)

 La collection Bonnard est célèbre, à juste titre.

Salle Pierre Bonnard (Fondation Bemberg)

Trois tableaux de Pierre Bonnard (Fondation Bemberg)

 Palette étroite, presque bichromique, et lumière irradiante.

Pierre Bonnard, Marine (Fondation Bemberg)

Fin de journée avec quelques courses avant de gagner, comme l'an dernier, le Sherpa, cette vénérable crêperie de la rue du Taur, où on n'est jamais déçu.

Le Sherpa (Toulouse)

Crêpe poulet-auvergnate au Sherpa (Toulouse)

Crêpe chocolat-raisins au rhum au Sherpa (Toulouse)