Le Palais Yusupov
Dernier jour complet à Saint-Petersbourg. J'aurais pu sortir de la ville pour aller voir
Tsarskoie Selo ou
Peterhof, mais je souhaitais visiter le palais Yusupov, et ça me semblait juste demain matin.
Les Yusupov, c'est une dynastie qui remonterait au beau-père de Mahomet, en passant par des membres de la Horde d'Or. Plusieurs ont été très proches des tsars et leur fidélité a été généreusement récompensée. Ils ont donc été immensément riches, et ont possédé plusieurs palais, une incroyable collection d'œuvres d'art (40000 œuvres, dont 1500 peintures, dont 20 Rembrandt), de manuscrits rares, d'instruments de musique (et particulièrement des violons, des Stradivarius, des Amati, des Guarneri).
L'édifice qu'on visite a été vidé de tout ça, qui est parti généralement à L'Ermitage, mais le palais lui-même est réellement intéressant. Il a été bien restauré, et la visite se justifierait déjà pour les plafonds, le théâtre privé, la salle mauresque.
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Le majestueux escalier d'honneur |
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Un salon un peu écrasant |
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Chambre de réception, comme à Versailles ! |
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Elégante antichambre |
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Galerie autrefois remplie de peintures |
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Au fond, l'entrée du théâtre |
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Le ravissant théâtre miniature, le seul endroit où il était concevable que se produise Zinaida Yusupova, compte tenu de son rang. |
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Le bureau-bibliothèque, rempli de livres français. |
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Impressionnant : le bain maure ! |
L'audioguide propose un commentaire un peu trop laudatif et enthousiaste, mais on y glane nombre d'informations. Visite chère mais sans regrets.
Une stolovaya pour déjeuner
J'avise une
stolovaya proche pour déjeuner. Une escouade de policiers fait de même à une table voisine.
La laure Alexandre Nevsky
Après en avoir parcouru la
partie supérieure, je descends cette fois le
Nevskyi Prospekt, la Perpective Nevsky, jusqu'à son origine, la place Alexandre Nevsky, où trône une statue équestre de ce héros qui protégea la Russie des Suédois. Juste à côté se trouve la laure, c'est-à-dire un important monastère, avec une église célèbre. L'enceinte du monastère a été soigneusement restaurée et elle abrite un jardin avec des tombes, très reposant malgré tout.
Les couleurs de l'extérieur évoquent
l'église Panteleimon que j'ai visitée quelques jours auparavant.
L'intérieur de l'église n'a rien d'extraordinaire, sinon un grand nombre de peintures, mais ma visite est l'occasion de prendre la mesure de la foi russe : partout des gens de tous âges qui font la queue pour déposer un cierge, écrire des vœux ou se signer devant une icône.
Ces fenêtres classiques réjouissent l'oeil. C'est vraiment un très bel ensemble.
Je ne sais si c'est l'hiver qui est responsable, mais je dirais que l'entretien des parcs n'est pas vraiment ce qui frappe le plus à Saint Petersbourg.
Marché Kuznechny
Je remonte vers le Nord en passant par la place de la gare de Moscou, bondée en ce samedi après-midi. J'ai un peu de mal à localiser l'appartement de Dostoïevski, et je le rate tout d'abord, ce qui me permet de découvrir un marché couvert sympathique et actif, le
Kuznechny.
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Mini-boutique : l'arrière de la camionnette ! |
L'appartement de Dostoïevski
L'appartement du grand écrivain n'est qu'un des nombreux qu'il a loués, mais la visite en est instructive et émouvante. J'apprends notamment le rôle de sa femme, fidèle secrétaire pleine d'abnégation, qui écrivait et réécrivait les manuscrits sous sa dictée, et qui s'est entièrement consacrée à son œuvre après sa mort. Les expositions dans les étages inférieurs auraient mérité un texte bilingue pour que les visiteurs étrangers puissent mieux suivre. Ce que j'en ai compris me donne très envie de me replonger dans
Crime et Châtiment !
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Le masque mortuaire, bien sûr. |
Rusalka au Mariinsky III (Mariinsky Concert Hall)
Je prends le chemin des Écoliers pour gagner la rue Dekabristov et la salle de concert du Mariinsky, où j'ai vu
l'Italiana in Algeri il y a deux jours.
Cette fois, j'ai une place au balcon, et je vérifie que l'acoustique de cette salle est réellement très généreuse.
Ce soir, c'est
Rusalka, un magnifique opéra de Dvorák sur un livret proche du conte de la petite sirène. Et, ô surprise, il est donné en version scénique dans ce lieu de concert avec scène centrale, grâce à des décors simples, mais ingénieux et efficaces.
J'assiste à une excellente représentation. Tous les chanteurs sont de qualité et leur interprétation dégage expressivité et sensibilité. Elena Karpesh, remarquable dans le rôle-titre, est dotée d'une voix admirable, chaude et ductile. Et je retrouve pour la troisième fois de la semaine (après
Kitege et
Eugene Oneguine) Ilya Bannik, encore super dans Vodnik.
Le chef remplaçant, Paul Mauffray, est un sympathique Américain, originaire de Louisiane. Je papote avec lui sur ses ancêtres français, il m'informe qu'il dirige surtout en République Tchèque et dirige beaucoup de Dvorak. Ça se sent, et il est pour beaucoup sur le succès de la soirée.
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Elena Karpesh, Ayuna Bazargurueva |
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Elena Karpesh |
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Paul Mauffray |
Wonderful pictures, AAA blog !
RépondreSupprimerTammy
Thanks, Tammy.
SupprimerWithin two days I will be in Saint Petersburg again, you will read new posts.
Un article tres bien avec de beaucoup belles photos.
RépondreSupprimerIrina
Merci beaucoup, Irina, pour votre gentillesse !
SupprimerCe Palais Yusupov est magnifique. Très intéressante visite, merci pour ce bel article.
RépondreSupprimerLaura
Une merveille effectivement. Merci beaucoup Laura !
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