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vendredi 15 avril 2016

Saint Petersbourg (Russie) : Ermitage x2 + Bal Masqué au Théâtre Mikhailovsky

 
Des salles impressionnantes.

Mon début de journée est identique à la veille ; il ne neige plus, même celle d'hier n'a finalement pas tenu. Donc gros petit déjeuner, et j'entre au deuxième bâtiment de l'Ermitage, le palais du personnel, célèbre pour la collection d'impressionnistes. Je m'attendais à trouver un musée bondé mais c'est plutôt calme.

Ermitage II

C'est encore un palais, ce qui est bien visible dans les pièces du 3° étage.














Peinture du XIXe et après

Les tableaux sont classés plutôt chronologiquement, groupés par école. Cela commence où s'arrête le grand Ermitage, au XIX°siècle. Peu de mauvais tableaux, des inconnus intéressants, beaucoup de célébrités, parfois en très grand nombre : une vingtaine de Matisse, autant de Cézanne, deux salles Gauguin, huit Van Gogh, etc...
Voici donc un aperçu.
Biard, Appartement à louer. Quel humour !

Le fameux Napoléon au Pont d'Arcole, de Gros

Delacroix, Chasse au Maroc

Gustav de Jonge, Temps changeant

Ce n'est pas Corot, mais Guillaume van der Hecht : Ruines de Kenilworth

Quel effet de lumière ! Alexandre Calame, Les quatre cantons

Hendrik Voogd, Vue de fenêtre à Rome. Ce type de tableau a été très à la mode. Quel joli tableau !

C.D.Friedrich, le maître du romantisme allemand. Belle série dans ce musée. Quelle lumière !

Un Toulouse-Lautrec très inhabituel.

Pont-du-Château, par un certain Albert Lebourg (???)

Encore plus inhabituel, une Naïade de Fantin-Latour.

Un Pissarro lumineux.

Un portrait vibrant par Renoir.

Plein de poésie. ! Un Seurat.

Je pense n'avoir jamais vu ce Cézanne.

Gauguin, bien sûr !

Que de couleurs ! Un Van Gogh.

Et, du même, Arènes d'Arles : autant d'audace dans le point de vue que dans le traitement de la foule.

Un Vuillard, toujours dans l'intimité.

Une incroyable série, par Bonnard !


Impossible de reconnaître Vallotton dans ces deux tableaux.

Rochers pleins de vigueur. Louis Valtat.


Deux tableaux tout à fait insolites, de la part de Marquet.

Un beau marché à Brest, d'un certain Fernand Piet.

Sujet fort, tableau de même : Mineurs, par Jules Gustave Besson.


Deux belles toiles belle époque. Tony Minartz (qui est-ce ?)

Une très vigoureuse place de village provençal. Auguste Chabaud.


Deux étonnants Van Dongen.

Charles Guérin, La lecture

Un superbe Picasso, période bleue

Jamais je n'aurais trouvé l'artiste ! Vlaminck...


Deux somptueux Derain.


Deux Picasso, période cubiste.

Henri Le Fauconnier. Qui ?

Une œuvre inconnue du Douanier Rousseau


Vues des célèbres salles Matisse


Jawlensky, très "Blaue Reiter"

Et un intense Kandinsky pour finir.

Retour à l'Ermitage

Je sors vers 14:30 et traverse la place pour terminer la visite du grand Ermitage ; il me reste la majeure partie du rez de chaussée, essentiellement consacré à l'Antiquité. Certaines collections sont très modestes (les Assyriens, les Égyptiens, on voit que ce n'était pas le terrain de chasse des archéologues russes), d'autres très respectables ( la Grèce et Rome), et j'en vois de fabuleuses (la Sibérie, l'Asie centrale).

Sibérie, Asie centrale

Provenant de la même sépulture sibérienne que les objets suivants, une prodigieuse et gigantesque tapisserie (bien 10 mètres carrés) aux couleurs spectaculaires, datant de l'Antiquité.

Char funéraire.

Tapis de selle en feutre.

Attaque d'un  genre d'orignal par un léopard.
Détail d'un autre tapis de feutre aux coloris extraordinairement frais.

Le froid, peut-être, a facilité la conservation de cette tête.

Première fois que je vois cela: la peau d'un bras desséchée, aux tatouages intacts.


Des éléments de harnachement sculptés avec grande maîtrise. Ceux-ci m'évoquent leurs lointains cousins du musée d'Ankara.

Masques funéraires. On n'est pas si loin de l'art du Fayoum !


On croirait des plats actuels, c'est de l'argenterie du IX° siècle (région de Perm).


Les fabuleuses fresques de Varashka, dans l'oasis de Bucharan.

L'art sculpté de Penjikent (VII° siècle) était exceptionnel. Voici une déesse en bois, incroyablement préservée.


Une gigantesque table d'autel sculptée, provenant d'Almaty (III° siècle - JC)

Les rhytons de Nisa, en pays parthe, montrent qu'au II° siècle -JC, la mode grecque était bien présente.

Impressionnante couverture de reliquaire en or.

Manuscrit religieux arménien. J'ai des souvenirs éblouis du fabuleux musée de Yerevan avec la révélation de cet art incroyable.

Antiquité classique

Une pensée émue pour cette "dame de Palmyre" !

La collection égyptienne n'est pas phénoménale, mais voici une intéressante représentation de Sekhmet avec un prêtre.

Plusieurs magnifiques sarcophages sculptés ; ici Oreste tuant Egisthe.

Une statue romaine de vieillard, pleine de réalisme.

Le supplice de Marsyas

Vase grec avec l'hydre de Lerne.

Un étonnant vase biface avec deux couleurs de peau représentées.

Jamais vu, un sarcophage grec en bois.

Vénus sortant de sa coquille. Le vêtement est d'une incroyable délicatesse.

Quelle modernité dans la pose et le vêtement dont on devine bien la légèreté !

Et cette pose-là !

Ouf ! J'ai réussi à voir toutes les salles visitables mais il m'a fallu un jour et demi ; je suis fourbu et n'ai pas profité des autres musées accessibles avec mon billet, mais je ne regrette rien : j'ai vu beaucoup d'œuvres extraordinaires.

Stolovaya, pour changer

Je vais manger dans une stolovaya en sous-sol sur Nevskyi Prospekt, que je commence à connaître comme ma poche. Que des Russes, pas un touriste, et une vraie cuisine familiale. Bon et roboratif.

Bal Maskerad (Un Ballo in Maschera, Un bal Masqué) au Théâtre Mikhailovsky

Le Théâtre Mikhailovsky

Direction le Théâtre Mikhailovsky, un petit joyau à côté du musée russe. La salle est mignonne comme tout, un petit écrin en blanc et rose, qui sonne merveilleusement.
Cet élégant théâtre a été nommé en l'honneur du grand-duc Michel, celui dont le palais occupe le musée russe sur la place.
A l'origine, il accueillait les troupes théâtrales françaises qui donnaient des représentations dans cette langue pour la noblesse cultivée. Certaines pièces y furent créées même avant d'être jouées en France. Tout le répertoire y passait, de Molière à Hugo, de Corneille à Musset.

Offenbach y fut fêté et Orphée aux Enfers fut donné ici dès 1859. Toutes les divas françaises devaient passer par le Théâtre Michel, c'était une étape essentielle dans leur carrière.
Après la Révolution de 1918, fin de la présence française. Le Mikhailovsky se consacre à l'Opéra et beaucoup d’œuvres y sont créées. Dans la longue liste, je dois avouer que certaines me sont complètement inconnues, de même que leurs auteurs. Deux attirent mon attention toutefois : le Guerre et Paix de Prokofiev et le Lady Macbeth de Mzensk de Chostakovich, deux chefs-d’œuvre du XXe siècle.

Représentation perfectible

Ce soir, ni l'un ni l'autre mais Bal Maskerad, Un Ballo in Maschera de Verdi, que je suis ravi de revoir. La représentation est cependant un peu inégale.
Ce n'est pas la faute au chef, Valentin Bogdanov, qui dirige avec probité un orchestre solide. Ni aux excellents Anton Puzanov et Evgeny Solodovnikov, Samuel et Tom, ni Svetlana Monchak, très honnête Oscar. Fyodor Ataskevitch n'a pas une voix très solaire mais chante Riccardo avec métier et s'en sort bien. Alexander Kuznetsov n'est pas doté d'un timbre assez sombre, mais c'est un excellent chanteur, le plus engagé scéniquement. C'est plus un Onéguine, un Albert, voire un Posa, qu'un Renato.
Cependant Larisa Kostyuk, Ulrica, bénéficie de beaux graves poitrinés mais contrôle mal son vibrato et la très sympathique Marina Tregubovich a bien du mal avec Amelia. Elle montre des moyens incontestables, chante avec émotion, mais la voix bouge terriblement dans le registre aigu, et le timbre en pâtit également.
Et surtout, en dépit de décors sobres tout à fait honorables, le mélange des costumes (1880 pour les hommes, 1920 pour les dames) est très bizarre ; la mise en scène brille par son absence, les chanteurs se retrouvant la plupart du temps à chanter face au public. L'espèce de maison close qu'est devenu le repaire d'Ulrica n'a aucune utilité. Dommage.
Alexander Kuznetsov

le même, à la sortie

Fiodor Ataskevich
Larissa Kostyuk

Larissa Kostyuk

2 commentaires:

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