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mardi 15 février 2022

Vienne, Albertina : Exposition Paul Flora (1)

 A l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, l'Albertina de Vienne consacre une rétrospective à un artiste très connu en Autriche pour ses dessins à la plume, Paul Flora.

N'hésitez pas à agrandir les dessins en cliquant dessus !

Vienne, Albertina : Paul Flora

Paul Flora naquit en 1922 à Glurns, dans le Tyrol méridional. Il étudia à l'Académie des Beaux-Arts de Münich et commença sa carrière après la guerre comme illustrateur, caricaturiste et artiste graphique. Il travailla dès 1949 pour le Neuen Zeitung, un quotidien américain publié en Allemagne. Il participa ensuite en 1950 à la Biennale de Venise.

Son premier recueil paru chez Diogenes Verlag à Zürich, Floras Fauna, début d'une longue collaboration. Il poursuivit dès 1957 son activité de caricaturiste politique pour deux journaux, le Tiroler Tageszeitung et le Hamburger Wochenzeitung. Son activité s'enrichit de décors de théâtre à partir de 1963. En 1966, il participait à la Biennale de Venise pour la seconde fois.

Il reçut de nombreux prix et poursuivit son activité jusqu'à sa mort, en 2009.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Mississippi, 1936

Ses dessins les plus anciens ne sont guère caractéristiques de son style ; il se défera très vite de ces lignes épaisses.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Der Fall (La Chute), 1938

Dès 1938 on repère sa prédilection pour un trait fin, des effets de crayonné (hachures, traits parallèles) et la précision d'un dessin toujours sûr et délicat.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Strassenszene (Scène de rue), 1941


Vienne, Albertina : Paul Flora, Nachtstück (Nocturne), 1940


Vienne, Albertina : Paul Flora, Fischer (Pêcheur), 1942


Vienne, Albertina : Paul Flora, Maler (Peintre), 1946

Choix d'une vue en plongée plutôt inusitée.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Grosses Finale (Grand Final), 1949

L'humour acide est une importante caractéristique de son œuvre. On a parlé de tragicomédie, terme que je trouve bien adapté à un univers hautement personnel.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Im Regen (Sous la pluie), c. 1946

Les dessins sont parfois réalisés au crayon, plus souvent encore à la plume. La couleur n'y apparaît qu'exceptionnellement. Sans doute la publication dans les journaux est-elle à l'origine de ces préférences devenues presque exclusives.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Leeres Kaffehausinterieur (Intérieur de Café vide), 1947

Indiscutablement Flora sait créer un univers, souvent un peu mystérieux, parfois ironique, mais qui demeure toujours accessible au lecteur banal qui n'est pas spécialiste en art contemporain.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Überstürzter Abschied (Adieu précipité), 1950

Je suis toujours intéressé par le titre des œuvres, qui assure des fonctions multiples. Quelquefois il est réduit à son rôle descriptif, mais plus souvent il ajoute un élément informatif et apporte aussi une touche d'humour ; n'oublions pas le caricaturiste pour qui cette dimension est essentielle.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Verregnetes Sportmeeting der Kugelköpfe
(Rencontre sportive pluvieuse des Têtes de balles)
, 1951

Le goût pour le graphisme, que n'aurait pas renié Paul Klee, transparaît dans quantité de dessins.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Verlassene stadt (Ville déserte), 1951


Vienne, Albertina : Paul Flora, Einige Tiger (Plusieurs tigres), 1954


Vienne, Albertina : Paul Flora, Circus (Cirque), 1954

Le goût pour la ligne me paraît un autre élément important. J'ai souvent vu des cartes postales, lithographies et parfois dessins de Flora chez les marchands d'art viennois et c'est un des indices qui me permet de l'identifier, avec la finesse du trait.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Kiosk (Kiosque), 1954


Vienne, Albertina : Paul Flora, Insekten (Insectes), 1954

Dessin assez prodigieux de simplicité et d'efficacité !

Vienne, Albertina : Paul Flora, Zwei Phantome (Deux Fantômes), 1954

Créatures mystérieuses, parfois inventées, peuplent les dessins de Flora. J'aime bien la suggestion des figures fantomatiques par cette différence de technique.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Zerstörtes Luftschiff (Avion détrruit), 1959

Quel dessinateur virtuose, tout de même !

Vienne, Albertina : Paul Flora, Venedig, Ponte dei tre Archi
(Venise, Pont des trois Arches)
, 1958

Venise, connue dès sa première participation à la Biennale, reste une cité aimée où Flora reviendra souvent, dont il saura capter la mélancolie et le charme hypnotique.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Alte Fabrik (Vieille usine), c. 1973

Un des très rares dessins aquarellés.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Dr. Caligari, 1965

Référence, bien sûr, au chef-d’œuvre expressionniste de Robert Wiene, Das Cabinet des Dr. Caligari (Le Cabinet du docteur Caligari) qui privilégiait ombres et angles étranges.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Attentäter (Terroriste), 1967


Vienne, Albertina : Paul Flora, Hasenfang (Collet à lapin), 1962

Graphisme et fantaisie. Ce serait peut-être cette veine qui se rapprocherait de notre Sempé.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Schrebergarten (Jardin familial), 1976

Eléments familiers où intervient le surnaturel, on est bien dans un surréalisme à la Magritte.

Vienne, Albertina : Paul Flora, Alp-Traumlandschaft (Paysage alpin de rêve), c. 1975


Vienne, Albertina : Paul Flora, Draculas versinkendes Haus (Maison penchée de Dracula), 1976

Le thème de Dracula, référence littéraire et cinématographique, surgit dans une série de dessins.


Vienne, Albertina : Paul Flora, Dracula, 1975


Vienne, Albertina : Paul Flora, Ein verlassener Ort (Un endroit désert), 1975



La suite dans cet article...


2 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas cet artiste mais j'ai adoré ses dessins ! J'aimerais bien une exposition en France.
    Merci pour votre super article, comme toujours !
    Paul

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    Réponses
    1. Merci beaucoup Paul. J'espère que vous avez vu que j'avais déroulé cette exposition sur trois volets qui peuvent donner une image plus complète de cet intéressant artiste.

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