Début de randonnée dans Apiranthos (ou Apeiranthos), un charmant village au centre de l'île de Naxos.
Hier, Georgos, le serviable patron du Windmill Naxos, m'a proposé toute une série d'idées d'excursion. J'ai écarté les programmes de plage et dû me décider entre le grand kouros couché et un large programme de randonnée. Choix difficile, mais j'ai finalement opté pour cette dernière proposition.
Il m'a fourni quantité d'informations : où acheter les billets de bus, non vendus dans le véhicule (c'est simple, au kiosque sur le port), quel bus prendre (le 11) et l'itinéraire sur la carte. Vraiment en gros, car il s'agit d'une carte touristique et pas vraiment d'une carte de randonnée.
Il m'a vanté la promenade pour ses paysages, les deux villages à l'arrivée et au départ, et la possibilité d'avoir un bus au départ et à l'arrivée. Il faut compter quatre à cinq heures de marche sans difficultés majeures. Comment résister à de tels arguments ?
Pour prendre le bus, il faut se rendre vers l'arrière de la ville, près de l'hôpital. Au passage, je vois un réjouissant magasin de bric-à-brac, articles de maison et autres. En voilà au moins un qui n'est pas destiné aux touristes !
En face, s'étale avec nonchalance une vaste église où les croix multiples sont dardées vers le ciel. On peut la visiter, mais une mamie, aussi efficace qu'une caméra de surveillance, veille sans relâche. Le moindre téléphone extirpé vaut un rappel à l'ordre péremptoire !
Oliviers en vadrouille.
Bus pour Apiranthos
Le bus arrive avec cinq minutes de retard. Au sortir de Chora, le paysage reste assez aride. L'herbe jaunie et l'ocre de la montagne s'imposent sur les notes verdoyantes.
On s'éloigne suffisamment pour avoir une vue globale de Chora, qu'on voit bien structurée à partir du port.
La pierre sèche semble encore délimiter les champs et former des enclos pour les chèvres.
Il faut attendre de pénétrer vraiment dans les terres et de prendre de l'altitude pour que la végétation se fasse plus insistante.
Semblables à mes voyageurs en camion, les oliviers offrent la douceur du paysage méditerranéen. Cependant, les collines en arrière-plan restent bien caillouteuses.
C'est finalement très évident ; la végétation s'intensifie sur le centre de l'île. J'aurais cru que, près du littoral, l'humidité était davantage présente. Bon, un problème à creuser.
Finalement, l'itinéraire permet même d'apercevoir la mer sur la côte orientale de l'île.
Apiranthos
Le bus nous libère sur une placette, le départ de quantité de chemins.
Pas de problème pour marcher à Apiranthos, qui fournit un grand choix de randonnées, dans toutes les directions, d'une durée d'une heure à beaucoup plus. La carte présente les itinéraires (j'ai oublié de la photographier !). Les marches vers Danakos et Kastri sont également très recommandables.
Apiranthos, un petit village de montagne, se juche sur le mont Fanari qui se dresse fièrement à 883 m.
Il fut peuplé de Crétois qui fuyaient les Ottomans et leurs méthodes expéditives, et leurs descendants ont conservé un dialecte homogène et un caractère farouche. Contestataires dans l'âme, ce sont des champions de la manifestation et de la lutte populaire.
On sent dans ce village minéral quelque chose de cette fierté mêlée à une certaine rudesse.
Les maisons sont édifiées en pierre, et les rues pavées avec le caillou local : le marbre.
Peu de fleurs, peu de décorations, mais le village s'est doucement patiné avec le temps.
Escaliers un peu de guingois, portes pas toujours repeintes. On sent une âme trempée ici.
Je pense au caractère cévenol, que ce village me rappelle beaucoup. Le charme des porches ! Je ne résiste jamais à dégainer l'appareil-photo.C'est en cherchant le chemin que m'a indiqué Georgos que je découvre finalement quelques fleurs.
Et même des touches de bleu sur les boiseries. J'ai presque l'impression qu'Apiranthos refuse obstinément de faire comme tout le monde dans les îles grecques...
Georgos m'avait aussi recommandé les trois musées du village, histoire naturelle, géologie et archéologie. Tous trois semblent fort intéressants, et le dernier renferme des plaques de marbre gravées de scènes du quotidien, paraît-il captivantes et fort rares. Mais je préfère prévoir large dans ma route et ne pas rater le bus en arrivant !
Je suis obligé de redemander mon chemin, et heureusement car celui que j'allais emprunter pointait dans la bonne direction mais bifurquait ensuite.Je commence entre cultures en terrasses, chênes, cyprès et oliviers. Comme si je randonnais en Provence !
Très original village inconnu.
RépondreSupprimerOn a l'impression de voyager avec vous !
Bravo et merci.
Kristian
Merci Kristian ! C'est l'impression que j'essaie de donner en effet.
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