Surplombant Argos, la Forteresse de Larissa raconte l'histoire de la région depuis le Néolithique.
Effectivement, le lieu était occupé dans la Préhistoire. Malgré une altitude relative de 287 m, la vue porte loin et la place forte était précieuse.
A l'époque mycénienne, au XIIIe siècle avant notre ère, la citadelle fut fortifiée. Comme on peut le voir à
Mycènes, à
Asinè ou à
Tirynthe, les blocs cyclopéens caractérisent cette période.
La situation géographique exceptionnelle et la présence d'une fortification, qu'on a seulement à entretenir et à éventuellement transformer, expliquent cette permanence dans l'histoire.
Si la période classique de l'Antiquité ne se repère qu'à l'intérieur, la muraille byzantine, avec les ajouts des Francs, suffit à attester de l'excellence de cette citadelle. Difficile à prendre et aisée à garder, elle doit ses modifications aux changements de règne dans la région, aux évolutions de l'histoire, et non à ses propres vicissitudes. De fait, je suis particulièrement frappé par la quasi absence de traces de frappe ou d'attaque sur les murailles.
Certes, le bâtiment est restauré, mais il s'agit surtout d'une préservation des structures. Les témoignages vont tous dans le sens d'une forteresse restée dans un état exceptionnel.
Les Chroniques de Morée l'évoquent comme un des quatre châteaux les mieux défendus du Péloponnèse. J'aimerais bien connaître les trois autres !
Et cette fonction défensive se retrouva à la seconde guerre mondiale, de même qu'
Asinè. C'est incroyable d'avoir un complexe dont la fonction reste intacte sur quasiment quatre millénaires !
La position en nid d'aigle assure une visibilité impeccable à 360 °. J'en profite pour vérifier l'activité agricole de la région, spécialisée dans le tabac et les agrumes. Les oliviers, effectivement, ne s'imposent pas comme ailleurs dans le Péloponnèse. Les orangeries que j'ai longées produisent à foison, mais à grand renfort d'irrigation. On voit que dès que l'homme n'apporte plus d'eau, c'est presque le désert.
Les portes étroites sont renforcées par des tours solides. Les trous de boulin supportaient les échafaudages pour la construction des structures.
L'intérieur accueillait donc un centre de commandement, siège administratif de la région. Je me demande quel fut le rapport de force avec la ville basse d'Argos, les deux pôles semblant placés sous la même autorité.
Les lieux de culte changent selon les époques. Temples de Zeus puis d'Athena Polias (la protectrice de la cité (
polis) , comme à Athènes), église dédiée à la Vierge construite en 1174...
Toute la zone environnante accueillit un habitat nombreux dont les restes ne sont plus visibles et attendent encore des fouilles éventuelles. Des monastères florissants se sont établis à courte distance.
Une petite église a même été érigée à un pas du parking, mais elle est aussi protégée que la citadelle. Impossible d'en franchir le mur.
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