J'ai traversé ce beau bâtiment à chacun de mes voyages mais ne l'ai encore jamais visité. Aujourd'hui, il est ouvert, j'en profite ! Pour 6 €, on me propose le musée d'histoire de Bratislava, le musée de torture au sous-sol, plus le palais Apponyi voisin et le musée du vin. C'est vraiment incroyablement peu cher.
Cet ancien hôtel de ville, construit en 1325 et modifié à plusieurs reprises, est le plus ancien bâtiment de Bratislava. Il ne remplit sa fonction de mairie qu'à partir du XVe siècle, et servit aussi de prison (on voit les cellules au sous-sol) , de dépôt militaire, d'archive municipale dans une salle toujours visible.
Objets religieux
Les salles voûtées du rez de chaussée exposent une série d'objets religieux, essentiellement des XVIIe et XVIIIe siècles.
Je pense qu'il s'agit de la grappe de Canaan, épisode également utilisé par Poussin dans son Automne de la série des Quatre Saisons.
Une certaine naïveté folklorique dans ces tableautins qui assemblent des matériaux disparates.
Au milieu de la série courante de reliquaires, cette crosse baroque se signale par la qualité d'exécution.
Exemplaire, pas si courant, d'un groupe sculpté figurant une crèche.
Malgré l'expressivité du visage du Christ et le travail sur les veines, cette Pietà attire l'œil par sa Vierge masculine et ses proportions surprenantes.
Depuis la tour
On me prie de grimper dans la tour (sans supplément), et la grimpette offre divers agréments. Les gargouilles voisinent avec d'autres éléments architectoniques récupérés.
Le bureau d'Ovidius Faust, l'ancien conservateur.
Un premier panorama à mi-hauteur.
Ce plan ancien montre l'enceinte de la vieille ville dont il este des vestiges ; l'hôtel de ville est coloré de rouge.
La place Hlavne namestie avec sa fontaine de Maximilien.
Le château, où j'étais grimpé l'an dernier.
La tour de la porte Saint-Michel se dresse, bien reconnaissable.
Derrière, c'est le Palais Primatial, à visiter une prochaine fois.
Les temps anciens
Les anciennes salles semblent bien restaurées et leur décor mural renvoie au grotesque si courant à Vienne.
Les vitrines accumulent pêle-mêle souvenirs médiévaux et objets antiques.
La lampe à huile rappelle l'installation des Romains dans ce territoire celte.
Parmi les séries d'objets, de belles fibules, ces ancêtres de l'épingle à nourrice qui refermaient les vêtements à la place des boutons.
La ville s'appelait autrefois Presporok en slovaque, germanisée en Pressburg pendant la longue période de l'empire austro-hongrois.
Les salles plus décorées rappellent la fonction du lieu comme maison de la cour.
La petite chapelle correspond à la partie la plus ancienne du bâtiment. On y voit des traces des fresques originales.
Pas d'indication sur ce cocasse diptyque ; la Crucifixion me semble involontairement comique, surtout la Vierge avec sa tête jivaro !
Les archives municipales, bien protégées, servirent jusqu'au XVIIIe siècle.
Dans l'empire hongrois
Les objets présentés montrent l'importance de cette période, et on y voit des documents rédigés en hongrois.
Les tenues hongroises étaient célèbres pour leurs brandebourgs, même dans les manteaux de cour.
Il s'agit de la version locale du samovar, conçu pour conserver l'eau chaude. Le trépied permettait de le poser sur un réchaud, le transformant ainsi en bouilloire.
Au XIXe siècle, la ville n'échappe pas au développement mondial du commerce, et produit des marques locales ; le slovaque et l'allemand y apparaissent selon la destination.
Le croissant de Bratislava connut un succès énorme ; on le trouve encore aujourd'hui.
C'est évidemment la position de la ville sur le Danube qui en fit, depuis l'Antiquité, un objet de convoitise, et lui assura sa prospérité.
Le patinage sur le Danube, ce n'est pas pour aujourd'hui. A mon premier voyage, à la même période, je m'étais gelé. Aujourd'hui, je vois nombre de gens en tee-shirt !
Le théâtre et l'opéra occupèrent une place de choix. On voit dans ces affiches un mélange d'oeuvres internationales (Manon), d'opérette viennoise (Zigeunerbaron, le Baron Tzigane).
Mais aussi d'opéras d'Europe centrale, Dalibor de Smetana ou Bank Ban de Ferenc Erkel, le compositeur national hongrois.
Très utile ! Le seul article un peu détaillée que j'ai trouvée en français.
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! C'est un peu la raison de mes publications détaillées... Je sais qu'on trouve rarement des articles détaillés sur les musées en général.
Supprimer