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lundi 22 juillet 2019

Barcelona : La peinture, un défi permanent (Caixaforum)


Deuxième exposition nommée La pintura. Un reto permanente qui expose des réalisations des quarante dernières années en tentant d'en montrer la diversité.
On retrouve des grands noms mondiaux (Richter, Baselitz, Polke, Parmentier) mais aussi des artistes catalans, espagnols ou du monde hispanique, moins connus.
Tout n'est pas de qualité égale mais clairement présenté et documenté.

En route pour un petit tour d'horizon !



Gerhard Richter, Schein, 1994

Dans les années 1990, l'artiste de Dresde réalisa une série de tableaux abstraits, souvent avec des couleurs très vives, comme ceux de l'Albertina. Celui-ci se détache par l'emploi du blanc. Les couches de gauche à droite peuvent évoquer les reflets de l'eau et finalement il ne s'agirait pas vraiment d'abstraction ici.

Robert Mangold, Curved plane, 1995
Le peintre américain s'est surtout illustré dans le minimalisme, et cette œuvre colorée, seulement animée par les volutes qui la traversent, est typique de son travail.

Marepe, Stalagmites, 2005
L'artiste brésilien Marepe (acronyme de Marcos Reis Peixoto) utilise des objets du quotidien qu'il réinvente dans une esthétique personnelle.

Angela de la Cruz, Clutter VII, 2004

Angela de la Cruz a recyclé des déchets pour produire des silhouettes. Sa série Clutter évoque des cadavres, de la guerre en Irak, de l'attentat du 11 septembre et de celui de la gare d'Atocha à Madrid. Je ne connaissais pas cette artiste mais je trouve cette sculpture très puissante.

José Pedro Croft, Sans titre, 2008
 A mi-chemin entre peinture et sculpture, une réalisation en fer peint.

Abraham Cruzvillegas, Autoretrato ciego, 2013

Je ne connaissais pas cet artiste mexicain. Le titre complet de l'œuvre peut se traduire par Autoportrait aveugle, s'échappant de moi-même, essayant de me rappeler l'année où fut publié Mille Plateaux. Cruzvillegas a recueilli des papiers divers du quotidien (serviettes, cartes postales, cartes de visite, tickets…) et les a uniformisés avec cette peinture violette pour composer un polyptyque souvenir.

Ruben Guerrero, Sin titulo (La mitad de lo que ves), 2016

Une œuvre curieuse sur plusieurs plans. Son titre, d'abord : Sans titre, suivi d'un titre malgré tout, la moitié de ce que je vois. Elle semble se rattacher à la figuration abstraite (ou à l'abstraction figurative), et attire le regard vers plusieurs directions. Entre peinture et collage. Un travail très contemporain en tout cas.

Antoni Llena, Negre, blanc, vermell y blau, 1986

Ce collage dont le titre répertorie les couleurs est un collage de papiers divers, caractéristique d'un artiste qui a toujours cherché à manifester la fragilité par des matériaux aisément destructibles.

Thomas Schütte, Woodcuts, 2011

Thomas Schütte, Woodcuts, 2011

Il s'agit de xylographie au sens propre du terme : Schütte applique de la peinture sur des plaques de bois fortement veinées avant de les appliquer sur de grandes feuilles de papier pour composer des vues réalistes d'architecture. Une série colorée et facile d'accès, qui pose cependant le problème du sujet.

Georg Baselitz, Motiv kaputt, 1991

Un des noms célèbres de l'exposition. Baselitz évoque ici un personnage (la silhouette se devine aisément) derrière des barreaux, avec des taches rouges point trop difficiles à décrypter. Une toile forte, assez représentative du travail de Baselitz dans les années 1990.

Sigmar Polke, Méphisto, 1988
L'artiste germano-polonais, " l'alchimiste des formes et des pigments ", a souvent expérimenté les mélanges de matériaux (résine, pigment, huile, laque, vernis) en travaillant sur l'effet de hasard.

Julian Schnabel, Don Quijote meets Don Corleone, 1983

Œuvre énigmatique où le titre n'est pas d'un grand secours, mais très expressive et dynamique.

Jessica Stockholder, Air-padded table haunches, 2005

Installation assemblant des éléments hétéroclites, représentative du travail souvent monumental de l'artiste de Seattle.

Sean Scully, Gabriel, 1993
En 1993, l'artiste irlandais a réalisé une série de tableaux intitulés selon le nom des archanges. Gabriel se lit comme un diptyque strictement divisé, mais dont les bandes colorés ne sont pas symétriques. Le peintre a toujours affirmé qu'il cherchait à apporter de l'émotion à la peinture abstraite.

Günther Förg, Ohne Titel 74/90, 1990

Œuvre abstraite stricte qui me semble revendiquer l'héritage de Mark Rothko.

Juan Uslé, Asa-Nisi-Masa, 1995

Le titre énigmatique de cette réalisation est en fait le mot anima, l'âme, découpé et augmenté de la syllabe "sa", celle que récite un personnage du film 8 1/2 de Fellini pour faire ouvrir les yeux à un portrait.

Michel Parmentier, 18 décembre 1989, 1989

Le seul Français de l'exposition était un membre du groupe BMPT aux côtés de Daniel Buren. Il a souvent, comme ici, expérimenté les possibilités graphiques du pliage.

Ignasi Aballi, Paper moneda, 2007
Les couleurs et le nombre des cadres devraient renseigner sur l'œuvre bien avant le titre. Ces tableaux sont en fait constitués de déchets provenant de la fabrication des billets d'euros, classés selon la valeur du billet (5 €, 10 €, etc). On le voit très nettement de près.

Ignasi Aballi, Paper moneda (détail), 2007
Peter Gallo, The Sky, 2016

Une toile portant une cicatrice est présentée sur une chaise. Le propos de Gallo est de sortir la toile de ses deux dimensions, du plan habituel, de sa fonction d'image, pour en faire un objet perceptible, tri-dimensionnel, et, comme ici, proche de l'humain.

4 commentaires:

  1. Not so easy to understand, these paintings get benefits from your accurate texts. I own a book upon Scully's works, and the painting shown here is a fine piece.
    Great article, once more !
    Annie

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    1. Thank you so much, Annie ! Scully's work is very interesting Indeed.

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  2. Etat des lieux varié mais surtout perceptible grâce à vos commentaires. Ricbter tient pour moi le haut de la confrontation !
    Excellent article.
    Pierre

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    1. Merci beaucoup ! C'est toujours fructueux de faire le point.

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