Un programme Beethoven, en attendant l'anniversaire de 2020. Deux instruments, trois solistes, tout plein de sonates pour un passionnant concert.
Le conservatoire de Moscou
Retour dans ce lieu prestigieux, mais cette fois, dans une autre salle. L'entrée ne se trouve évidemment pas au même endroit, ce qui me vaut de nouveau quelques déboires. La Rachmaninov Sal est beaucoup plus petite et plus intime, ce qui convient parfaitement au programme de ce soir.
Pour le moment, l'accordeur s'occupe de la justesse des instruments. Le piano noir, à gauche, ne sera pas utilisé lors du concert.
Un concert d'exception
Deux Hammerklavier, des instruments historiques construits autour de 1800, vont être tour à tour utilisés. Le plus ancien est celui de droite, avec une sonorité cristalline et un volume plus réduit. L'autre est muni d'un pédalier, son bois est plus épais. Davantage de variété de couleurs, avec des basses déjà impressionnantes. Comme le pianoforte, le Hammerklavier est un jalon sur la route menant du clavecin au piano moderne.
Si les instruments sont historiques, c'est un concert de pointe. A la place du papier, voici, pour la partition, une tablette commandée par pédale, qui résout les problèmes de tourner les pages, ainsi que ceux d'éclairage et de reflet. On voit la pédale sur la photo au-dessus avec les deux instruments.
L'agenda du conservatoire ne donne pas moins de onze concerts aujourd'hui dans les différentes salles et à différents horaires.
J'ai choisi de venir écouter l'école russe de piano, avec un programme de sonates de Beethoven : la 7, la 9, la 15, la 30 et la 32, plus une série de sonatines.
Trois pianistes se partagent le programme : Olga
Martinova, Elisaveta Miller, Olga Patchenko.
La première privilégie les ruptures et les contrastes. La sonate 7, en particulier, affiche cependant ici sa parenté avec ses ancêtres, notamment celles de Haydn.
Elisaveta Miller alterne les deux instruments et montre bien le chemin parcouru entre la 9 et la 30. Cette dernière, interprétée sur le second instrument, est extrêmement expressive. Les basses roulent comme des tambours !
Olga Patchenko interprète un dense programme qui met en évidence la diversité d'écriture. Charme et parfois un côté Sturm und Drang dans les sonatines, modernité, gravité, intensité dans la dernière sonate dont elle livre une version saisissante.
Ce très long concert (presque quatre heures, avec deux entractes) est extrêmement intéressant et donne à réfléchir. J'ai entendu Andreas Staier, et plusieurs pianofortistes néerlandais dans de semblables réalisations, mais le fait de multiplier ainsi instruments et interprètes demeure passionnant. Très pédagogique aussi, car cela fait reconsidérer des œuvres bien connues.
Une fort instructive soirée.
Olga Patchenko interprète un dense programme qui met en évidence la diversité d'écriture. Charme et parfois un côté Sturm und Drang dans les sonatines, modernité, gravité, intensité dans la dernière sonate dont elle livre une version saisissante.
Ce très long concert (presque quatre heures, avec deux entractes) est extrêmement intéressant et donne à réfléchir. J'ai entendu Andreas Staier, et plusieurs pianofortistes néerlandais dans de semblables réalisations, mais le fait de multiplier ainsi instruments et interprètes demeure passionnant. Très pédagogique aussi, car cela fait reconsidérer des œuvres bien connues.
Une fort instructive soirée.
Never heard about those instruments It is a great privilege to learn so much with your posts!
RépondreSupprimerAnnie
You can easily listen to a Hammerklavier on the net ; it has a very distinctive sound !
SupprimerThanks for your kind words.
J'aurais adoré assister à ce concert ! Et votre article attise mes regrets.
RépondreSupprimerOlivier
Une très fructueuse expérience effectivement. Merci Olivier.
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