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vendredi 11 août 2017

Japon, Tokyo : Kabuki avec Yoshio

En train jusqu’à Tokyo



Hier soir, panique à bord. Je fais une mauvaise manœuvre et efface, par mégarde, le contenu d’un article. Je galère un bon moment à essayer diverses manières de le récupérer, tente plusieurs solutions pour accéder au cache. Ce sont des manipulations que je n’ai jamais effectuées et il me faut deux heures avant d’y parvenir. Résultat, je me mets au lit à deux heures du matin.



Heureusement, mon départ de Nikko, sous la pluie, s’effectue quasiment sans encombre.

Je repars de la gare JR, qui semble provenir d’un circuit miniature.


Et me revoici dans le même train qu'à l'aller, mais assis. En fait beaucoup de touristes font l'aller-retour dans la journée ; le soir, c'est bondé, mais pas le matin.


Je change à nouveau à Utsonomiya pour prendre le Shinkansen. Je retrouve à la gare de Tokyo mon ami Yoshio, un autre passionné d'opéra qui passe la moitié de l'année à sillonner l'Europe. Voilà vingt ans que nous nous connaissons et je l'ai parfois retrouvé à Vienne et à Berlin ; l'an dernier, nous avions passé une journée ensemble dans sa ville.

Il me conduit à une consigne (800 yens) pour déposer mon gros bagage et c'est parti !

Dans Ginza


Nous filons à vive allure vers Ginza, pour rejoindre rapidement le kabuki-za. Je prends rapidement quelques photos au passage de ce quartier à l'architecture toujours incroyable.







 Il me montre au passage cet immeuble qui ne paie pas de mine, mais qui s'avère le plus ancien de Ginza.

Kabuki au kabuki-za


Déjà l'an dernier, Yoshio avait envisagé de me faire découvrir le kabuki dans ce célèbre théâtre.



Les places en bas, à 15000 yens tout de même, se réservent à l'avance (et c'est complet) mais, comme à l'opéra de Vienne, on peut acheter des places debout au dernier moment. 1400 yens pour un acte, c'est à dire une heure... Le tarif augmente avec la durée.

Nous avons bien fait de nous dépêcher ; nous prenons les deux dernières places restantes.

Déjeuner : soba

Il reste vingt-cinq minutes pour manger. Heureusement se trouve juste derrière un restaurant spécialisé dans les soba, ces spaghettis de sarrasin.



Mon plateau, avec des légumes en tempura, me revient à la somme misérable de 390 yens, trois euros !



Les fameuses reproductions en plastique facilitent grandement le choix !

Retour au théâtre



La pièce que nous allons voir est la légende de Chuzenji, représentée à droite sur le panneau ; chaque mois un artiste peint dans le style traditionnel des illustrations des différentes pièces jouées chaque jour. Les actes, tous indépendants, se succèdent de 10.45 jusqu'au soir 22.00. Certains spectateurs enchaînent les actes toute la journée.


Pendant que nous refaisons la queue dans le couloir décoré de portraits d'interprètes célèbres, Yoshio me résume la pièce, la légende de Chuzenji, écrite en 1910 ; une triste histoire entre un shogun guerrier et amoureux de la fille d'un sculpteur, ce dernier devant lui livrer son portrait mais retrouvant partout le signe de la mort.


La maquette permet de se faire une idée de la salle... La scène surprend par sa largeur.



Le kabuki, c'est une des formes du théâtre japonais, avec des costumes conséquents, des maquillages épais et une diction très oratoire. Au XVIe siècle, c'était réservé aux prostituées qui interprétaient tous les rôles alors qu'aujourd'hui, la distribution ne compte que des hommes.


Je suis très satisfait d'avoir découvert cet art si caractéristique, dans un lieu historique et avec une distribution prestigieuse ; le rôle de la  fille aînée était tenu par le jeune Enosuke, le fils d'un "trésor national" qui avait jadis mis en scène le Coq d'Or au Théâtre du Châtelet.

Je suis cependant surpris que la tradition reste aussi figée, sans évolution aucune sur la mise en scène. Les décors sont incroyablement kitsch.

Les photos sont interdites pendant la représentation et je ne peux malheureusement télécharger aucune photo du spectacle, je ne peux que montrer d'autres images de kabuki piochées sur la toile.




0.jpg (480×360)

Promenade dans Ginza

Nous poursuivons notre promenade dans le quartier.


Cette charmante dame tient la plus ancienne boutique de Ginza, spécialisée dans les tissus imprimés traditionnellement.



Carrés de tissu, obis, ceintures de yukata... Ces textiles sont imprimés au tampon. Et la quantité de motifs est incroyable. Je m'empresse d'acquérir une ceinture pour le mien, acheté l'an dernier au marché Nishikin de Kyoto.


La propriétaire refuse absolument de vendre son magasin aux promoteurs, dans cette zone où le mètre carré est le plus cher au monde. Pour le moment, le pot de terre résiste au pot de fer ! (Pour les étrangers, je fais référence à une fable de notre auteur La Fontaine qui met en scène faible et fort).




Nous repassons devant ce luxueux grand magasin abritant la librairie-café où je me suis arrêté il y a quelques jours.


Les boutiques de luxe rivalisent d'imagination pour leurs vitrines !


Kawaiiiiii !

Une galerie d'art dans Ginza



Direction une galerie d'art, où un collectif d'artistes expose des sculptures.





Cela me rappelle les sculptures d'une de mes amies.




Pause café dans un bar animé. Je ne résiste pas au Mont Blanc, pourtant un vrai péril pour la ligne !



Nous discutons ferme de nos représentations écoulées, du théâtre. Yoshio me montre le texte de la pièce.




Photo souvenir devant un autre célèbre théâtre du quartier.

Tokyo Forum




Nous regagnons la gare en traversant le Tokyo Forum, un ensemble culturel extrêmement luxueux.




Gare de Tokyo



Et voici la partie ancienne de la gare, que je n'avais encore pas découverte.





Je reprends donc un Shinkansen, toujours aussi effilé, direction Nagoya.


Les employées attendent l'arrivée du train pour nettoyer et tourner les sièges.


Les WC  du train ; on n'est guère habitué à cet espace !

Nagoya 

A nouveau une ville-lumière.



Je m'installe à l'hôtel Suminoyu, retenu pour plusieurs raisons : sa proximité de la gare (sept cents mètres environ) ; son prix raisonnable, approximativement 60 euros la nuit ; et surtout c'est un établissement de bains, avec plusieurs onsens, accessible aux clients !



Un gros point négatif toutefois ; pas de Wi-Fi dans les chambres, et émission très faible dans le hall, ce qui explique la relative légèreté de cet article.

Dîner : izakaya



Comme je n'ai pas grand faim (Mont Blanc !!!), je vais dans un izakaya du coin, un genre de bar ; une bière Sapporo du Hokkaido, quelques brochettes, des gyozas, et le bonheur est là !





6 commentaires:

  1. Quelle belle journée! UN AMI POUR COMPAGNON , LA DÉCOUVERTE D'UN THÉÂTRE TRÉS CONNU ET APPRÉCIÉ DES JAPONAIS MAIS INCONNU DES OcciDENTAUX,UNE NOURRITURE TouJOURS SAVOUrEUSE et variée
    À CONSERver dans LE recueil des souvenirs les plus agréables.

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    1. Entièrement d'accord...
      Merci pour ce message détaillé !

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  2. Excellent post ! Nothing better than a visit with a local friend.
    Best, Annie

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  3. Domage connait pas les fotos du spectacle.
    Elodie

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    1. Merci pour votre message, Elodie ! Je le regrette au moins autant que vous mais, comme je l'ai expliqué, mes recherches approfondies n'ont rien donné.

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