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dimanche 13 août 2017

Japon : retour à Takayama


En train pour Takayama 


Je n'ai pas eu le courage, avec les problèmes de connexion, de parler de l'onsen de l'hôtel. C'est pourtant sa principale activité, la partie hôtel ne concernant qu'une dizaine de chambres. L'onsen masculin (évidemment le seul que j'ai vu) est très grand, avec une antichambre avec des casiers pour ranger ses affaires, une salle de lavabos, les douches avec les petits tabourets, plusieurs bassins à température différente (dont un avec spa), un sauna. J'en ai testé un où l'eau me semblait électrisée. J'avais à peine risqué le pied pour tester la température que j'ai ressenti des picotements violents ; j'ai essayé l'auriculaire et une vive douleur m'a traversé le bras. J'ai arrêté là l'expérience, ne voulant finir comme Claude François. Et juste après un Japonais est venu s'y tremper jusqu'au cou !!!



Je n'ai rien compris. Suis-je réceptif à un courant que les Japonais ignorent ? Ou suis-je une petite nature ?

Je rappelle qu'on est intégralement nu dans un onsen, que, non, ce n'est apparemment pas un lieu de rencontre gay (on m'a posé la question), et qu'il m'est difficile de le photographier vu que celui-ci est très fréquenté, du matin au soir. Je pense qu'un appareil photo au milieu d'hommes nus serait peu apprécié !

Et, pour répondre à une autre question, non, ce n'est pas gênant. On se contente de faire comme tout le monde....


 La réception de l'onsen, où on peut louer tout le nécessaire.


 Me voici donc dans l'immense gare de Nagoya, à chercher mon quai pour prendre le Hida 4.


Ce train circule sur une des plus belles lignes que j'ai fréquentées au Japon ; on passe le long de rivières, de rizières vert émeraude, avant d'arriver dans une gorge où se bouscule un cours d'eau torrentueux, avant de déboucher sur la  plaine de Takayama.








Hida Kobukun-ji



J'avais, l'an dernier, eu un véritable coup de foudre pour Takayama, cette  petite ville des Alpes Japonaises, et je m'étais promis d'y revenir. Le centre ancien si bien préservé, le cadre grandiose de ces montagnes boisées, et la grande qualité de sa gastronomie m'avaient enchanté. J'avais visité l'an dernier une grande partie des sites majeurs, que je ne reverrais que si j'ai le temps. Donc, pour avoir plus d'infos sur cette superbe ville, il faut aller voir ici et . Le deuxième article, En vélo à Takayama, est d'ailleurs un des grands succès du blog.

Je papote avec des Italiens en attendant de sortir de la gare, de nombreux touristes descendent ici et il faut vérifier le JR Pass de chacun.

Je n'ai pas réussi à avoir de place dans mon chouette ryokan de l'an dernier, mais j'ai pu réserver au K's Takayama, une chaîne également prise d'assaut. Le jeune homme qui m'accueille y parle un excellent anglais et me donne une foule de renseignements. J'y dépose mon bagage avant de faire un tour et de déjeuner (je ne reproduis pas mon expérience d'hier chaque jour).



 Je fais un tour dans le paisible quartier du jinya, visité l'an dernier. Le soin des habitants frappe immédiatement. Même avec peu de place, ils se débrouillent toujours pour caser un mini-jardin, souvent avec ces pins japonais si élégants.



 Bon, il est temps de déjeuner. On m'avait recommandé un restaurant de ramen minuscule mais réputé, et j'avais été effrayé par la queue. Cette fois, seule une famille de quatre attend avant  moi.


 On me case au comptoir, "esquiché" entre deux convives, et on me prépare illico mon saladier sous mon nez.


 Les ramen de Takayama suivent une recette particulière : bouillon porc-shoyu, poireaux émincés, pousses de bambou et évidemment des tranches de ce porc local, excellent quoique moins réputé que le bœuf. C'est un délice à 650 yens, cinq euros.


Hida Kobukun-ji

En sortant, je m'arrête au Hida Kobukun-ji, un temple du VIIIe siècle reconstruit au XVIe.




 Outre cette pagode à trois étages, la star locale est ce ginkgo qui date de l'édification du premier temple, qui a donc 1200 ans.



28 mètres de haut, 14 mètres de circonférence. Je ne sais pas s'il a des rivaux mais c'est le plus ancien que je connaisse.


Aujourd'hui, c'est Obon, période fériée religieuse. Les gens viennent sur leur tombe et prier dans les lieux sacrés, un peu la Toussaint japonaise. Je verrai donc toute la journée un afflux inhabituel.


Pour prier, on jette une pièce dans le coffre, on frappe deux fois dans ses mains (parfois on sonne la cloche), on s'incline, et le tour est joué !


Une des grandes spécialités (non gustatives) du coin, c'est le bois. Le menuisier qui tient cette boutique m'explique avec beaucoup de gentillesse les différences entre les essences (et essaie de retrouver sur son téléphone les noms latins !). Ces grands panneaux, coupés dans des troncs de plusieurs dizaines (voire centaines d'années), sont de toute beauté. Mais ce n'est pas donné : on voit une étiquette avec le prix de 1 500 000 ¥, ce qui représente presque 12 000 €.


Beaucoup de boutiques traditionnelles vendent des produits divers à base de soja. Le miso local, en particulier, est très réputé.


La ville est traversée par de nombreux cours d'eau de toute dimension, celui-ci est le plus large.


Cette ville de marchands a conservé un centre de boutiques anciennes, qui donne réellement l'idée d'une cité du XVIIe siècle. Je ne fais que traverser ce quartier que j'ai déjà beaucoup arpenté, j'y reviendrai ce soir.










Micro-jardin avec de mini-arbres.



Ces panneaux (en zelkova, si j'ai bien retenu les explications de l'ébéniste) donnent tout de suite du cachet à cette construction moderne.


Incroyable Japon : si on veut acheter des bracelets, on se sert et on met l'argent dans le bocal. Personne pour surveiller évidemment !

 


Les temples de la montagne


C'était déjà mon projet l'an dernier. Tout à l'est de la ville, au pied et dans la montagne, sont édifiés une ribambelle de temples. J'avais hésité et finalement retenu le parc du château (des ruines presque invisibles mais une promenade très agréable avec un tour en forêt).

Cette fois, c'est mon projet prioritaire.


Une parenthèse pour prévenir la réaction : comment, encore des temples ?

J'ai toujours beaucoup visité des lieux religieux, églises en Occident, mosquées dans le monde musulman, temples et sanctuaires en Asie. Ce n'est pas par passion pour les lieux de culte, mais ce sont souvent de précieux témoignages artistiques, et leur dimension culturelle et historique me semble une des clefs nécessaires pour comprendre le passé d'un pays.

Venir au Japon sans visiter de temple me semblerait une aberration !

Par ailleurs, en voir une certaine quantité est enrichissant : au début, tout semble pareil. Petit à petit, on se sensibilise aux différences. Je pense que c'est vrai dans tous les domaines.

Bon, cette réflexion n'est pas la découverte du siècle non plus.


Ce qui frappe tout de suite ici, c'est cette tenture à l'entrée, qui me rappelle curieusement les grands tissus suspendus dans les monastères tibétains.


Et l'importance de ces jardins d'arbres, tellement soignés. Ce ne sont pas encore les sublimes jardins des temples de Tokyo, on serait plus dans l'esthétique de Koyasan.


L'utilisation de la couleur blanche pour rehausser la charpente est aussi une particularité.


Forme plutôt aplatie…


Cimetière dans la forêt.


Je trouve les proportions de ce petit temple très équilibrées.


Une charpente particulièrement ouvragée.


Bon ? Pas bon ? Mortel ?

...Pas tenté !


Le tombeau d'un astronome, géographe, négociant. Je suppose, en l'absence de plus de renseignement, que les stèles correspondent toutes au même homme.


Une villa sur un col.


De là, vue sur la vallée complètement opposée.


C'est comme chez nous : vive la pétanque ! J'avais vu aussi au Laos des passionnés de "pe dang".




Dans celui-ci, c'est le fronton qui attire l'attention.


Différence de piliers…







Mare et pont... japonais, évidemment.


Grand temple à la charpente complexe.



Je présume que c'est Bouddha sur son lotus. Les dons qu'il a reçus me rappellent plutôt ce qu'on voyait en Amérique Centrale (bonbons, biscuits, cigarettes...)


Premier aperçu d'un temple avec jardin zen, même si là aussi, on est loin de la virtuosité de ceux de Kyoto.






J'avais appris dans un documentaire sur Arte que ces étiquettes, collées dans la partie supérieure, étaient une sorte de carte de visite laissée par les pèlerins dans les temples où ils passaient. Pratique évidemment interdite de nos jours.



Un passage par un ensemble  d'allure coloniale... C'est la bibliothèque municipale.


Je retraverse le sommet de la ville et passe par ce grand temple où je m'étais déjà arrêté l'an dernier. C'était le seul où j'avais pu photographier l'intérieur.



Sakurayama Hachimangu



Mon but était de retourner à ce Sakurayama Hachimangu, un sanctuaire qui m'avait beaucoup plu. Le torii massif en cèdre brut donne la couleur dès qu'on arrive.


Je retrouve aussi le café-galerie d'art, sans équivalence de prix entre les deux : 150 yens l'espresso, c'est donné pour le pays. Mais les céramiques coûtent plusieurs milliers d'euros.


Ah, je serai bien parti avec cette tasse à café ! Pas en vente dans la boutique.




Quelle sérénité dans cet ensemble de temples !


Je grimpe en suivant des volées de marche. Des divinités en bavoir me surveillent.


En haut, un temple avec de très inhabituelles petites chapelles.


Le neko (chat) vérifie que je ne profane pas les tombes. Vu son regard torve, il est prêt à se métamorphoser en dragon incendiaire si je fais un pas de trop.

La ville des marchands

Je redescends vers le centre ville en suivant un petit canal.



J'arrive à la rivière Miyagawa ; c'est l'heure du farniente et du bain de pieds.


Cette fois, je m'attaque au centre-ville, où toutes ces belles constructions sombres étaient donc des boutiques. Tradition conservée.




Une boutique de baguettes fort luxueuses.



Cette échoppe vénérable, aux calligraphies traditionnelles, produit une spécialité locale : le miso. Cette pâte de soja fermentée, mûrie plus ou moins longtemps, est la base de la soupe servie dans nos restaurants japonais à brochettes. C'est un trésor de bienfaits. J'en avais acheté ici l'an dernier et il était fameux. Cette fois, je repars avec le plus vieux, au goût à la fois plus doux et plus intense. L'équivalent d'un vinaigre balsamique, dans le rapport âge-goût  (j'espère n'offenser personne avec ce blasphème).  





Quant à la boule de genévrier (sugidama), elle signale les kura, des distilleries de saké. Comme pour le whisky en Écosse, c'est la grande qualité de l'eau locale qui en a fait une spécialité locale.



Salon de dégustation.




Principe de certaines manifestations viticoles chez nous : on achète une coupe à saké, et on peut goûter autant de variétés qu'on veut. Cela rencontre un gros succès !


Dans cette boutique, officie un graveur qui réalise de belles œuvres épurées sur papier washi.



Dîner : bœuf de Hida


Je n'ai pas terminé avec les spécialités locales. Ici, comme à Kobé, on élève le bœuf Wagyu, viande engraissée, aussi goûteuse que coûteuse. Le plus réputé chez nous est celui de Kobé, mais mes comparaisons de l'an dernier m'avaient fait préférer celui de Hida, le nom de la région où je me trouve.

J'ai repéré en venant un restaurant au prix tout à fait raisonnable. En plus, il propose des plats sur teppan (plaque à griller en fonte), alors que l'an dernier je n'avais testé que le barbecue.


Le restaurant est chic ! Je dépare un peu avec mon short et mes belles chaussures bleues.


Pour 2160 yens, j'ai donc salade, bœuf de Hida et légumes sur teppan, soupe miso (local bien sûr), légumes marinés, salade de chou avec une boule de purée-crevettes-orange, un bol de riz, une sauce au shoyu et au vinaigre de riz. Un café glacé est aussi compris.

Installation au K's House

Je regagne enfin l'hôtel pour m'y installer.


Chambre confortable, salle de bains japonaise.


Ce soir, programme chargé ; en plus du blog, lessive !

1 commentaire:

  1. Just a perfect post. Nature is really great on your pics !
    Best, Annie

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