Petit déjeuner avec muesli, fruits et un croissant, jus d'ananas et thé. Je pars faire quelques courses et je traîne un peu. Soudain je constate que je n'ai pas mon téléphone. L'ai-je perdu ? L'ai-je laissé à l'hôtel ? Je refais le trajet inverse et, ouf, il m'attend sagement, en charge.
Je comptais déjeuner au Wigmore mais je n'ai plus le temps. Je pénètre dans un itsu, chaîne pseudo-japonaise à l'instar de Wasabi, où j'avale rapidement des gyozas et un bol de nouilles, légumes et poulet au lait de coco.
Troisième concert au Wigmore Hall
Je file au Wigmore Hall, où j'ai suivi hier deux concerts, sans plus attendre. Le lundi, c'est le BBC3
lunch concert, retransmis fidèlement chaque semaine depuis cette salle.
Le jeune quatuor Van Kuijk a gagné le concours du Wigmore il y a deux ans et revient avec un programme Schubert (quatuor D87) et Ravel. Interprétation très concentrée, tenue de bout en bout. On constate beaucoup de maîtrise et de maturité chez ces jeunes musiciens que je suis content de découvrir.
Afin de ne pas perdre davantage de temps, j'utilise le bus pour me rendre sur le Strand.
Promenade dans la City
La rue du célèbre hôtel Savoy est la seule du Royaume-Uni à utiliser notre sens de circulation.
Le Savoy Theater, une immense salle enterrée, où furent créés beaucoup d'opéras de Gilbert et Sullivan (mais pas The Pirates of Penzance, donné pour la première fois à New York) fut le premier bâtiment au monde à être doté de l'éclairage électrique.
Dans l'étroite ruelle derrière, les lanternes étaient bio au XIXe siècle et utilisaient les gaz provenant des égouts. Ce procédé économique fut abandonné car la population se plaignait des odeurs, et le risque d'explosion n'était pas négligeable.
La Somerset House, aujourd'hui rassemblement de plusieurs lieux culturels (dont la très belle collection Courtauld que j'ai plusieurs fois visitée) était autrefois là où on enregistrait les mariages. Cela apparaît dans de nombreux romans d'Agatha Christie.
La Strand Station est aujourd'hui une de ces stations fantômes du métro londonien. Fermée depuis plusieurs décennies, elle laisse une trace avec sa façade typique.
Un des gros événements du moment, c'est la Fashion Week. Accès strictement réservé, fatalement. Mais j'assiste à un footage en pleine rue. Si, si, c'est de la haute couture.
Le photographe me paraît plus extravagant que le modèle ! |
Old Bailey, le tribunal d'assises, en pleine gloire néo-gothique, évoque plus une abbaye que le lieu où tant de procès célèbres se sont déroulés.
Twinings, la plus ancienne maison de thé, n'est qu'un étroit couloir vite rempli. La firme a cependant trouvé le moyen d'y installer un micro-musée.
Beaucoup de célèbres compagnies d'assurances ont conservé leur siège historique : la Lloyds...
Et la Barclays.
J'aime beaucoup passer dans les Inner Courts, ces paisibles cours qui rappellent les colleges oxfordiens, bourrées de cabinets d'avocats. Pratique pour aller à pieds au tribunal !
Temple Church, l'église des Templiers, a perdu sa quiétude quand Dan Brown en a fait un lieu majeur de son livre culte, Da Vinci Code. Bon, ça s'est un peu calmé...
Certains clochers sont franchement gothiques, dans ce quartier où on voit un peu tous les styles.
Fleet Street était autrefois la rue de la presse, avant que les journaux ne décident de déménager dans des zones plus économiques. Quelques bâtiments en conservent le souvenir.
Le clocher de Saint Bride (qui signifie fiancée en anglais) est très célèbre, depuis qu'un pâtissier a cherché à le reproduire sous forme de gâteau de mariage !
Heure de la pause-café. Comme on m'a demandé à quoi ressemblaient ces Caffè Nero, je mets la photo.
Eglises de la City
Je poursuis ma balade se poursuit avec quelques belles églises, la plupart de Christopher Wren, architecte audacieux qui révolutionna le style anglais. C'est évidemment Saint Paul sa réalisation la plus réputée.Les blue children étaient des orphelins qui recevaient cet inusable uniforme. |
La plus ancienne fontaine publique, avec ses tasses fournies ! |
Bank of England Museum
On m'a signalé l'intérêt du musée de la Bank of England, que j'avais dédaigné jusqu'à présent, et dont l'entrée est située sur le flanc de la fameuse institution.
C'est effectivement un musée passionnant, où on apprend énormément de choses.
Les premières salles montrent les bâtiments successifs et expliquent pourquoi le royaume eut besoin d'une banque nationale, plus solide et plus fiable que les innombrables petites banques familiales.
On peut même faire un tour virtuel sans la réserve d'or.
Un des tout premiers chèques, rien qu'un bout de papier avec quelques lignes.
Une balance ultra-précise pour la monnaie.
Une vitrine rappelle que Haendel était un homme d'affaires avisé, malgré ses déboires.
Les vicissitudes de l'histoire, et notamment la guerre avec la France révolutionnaire, entraînèrent des dévaluations soulignées par les caricatures.
Il n'y a pas que de l'or dans les réserves !
Toutes les étapes de la fabrication des billets sont détaillées.
Dans une vitrine, les réalisations des faussaires, plus ou moins réussies.
Comment dessine-t-on un billet de banque ?
La machine qui imprime le numéro distinct est toute bête, sur le principe du tampon dateur.
Une révolution dans le billet, l'introduction du polymère, un casse-tête pour les faussaires.
Ce tableau montre que les femmes étaient aussi des spéculatrices ; les chats étaient élevés pour empêcher que les souris ne s'attaquent aux billets.
La voisine était une autre banque, la Royal Exchange. Aujourd'hui la carcasse abrite des restaurants et boutiques.
Et, toujours dans le même quartier, le Guildhall, autrement dit le Hall des Guildes, où les corporations étaient jadis représentées. Ce fut un des édifices les plus importants de la City. Une fameuse école de musique et de théâtre porte son nom.
Ces témoignages historiques sont bien intéressants mais je n'apprécie pas particulièrement la City, avec sa multitude de travailleurs qui grouillent en tous sens et, en fin de journée, le flot vers les bouches de métro est impressionnant. Malgré cette foule ponctuelle, je ne trouve pas le quartier très vivant.
La partie où s'agglutinent de hauts immeubles de verre est encore plus étouffante.
Beethoven au Barbican Center
Le quartier héberge cependant un des plus chouettes lieux culturels de la ville, le Barbican Center, un très actif ensemble de théâtre, cinéma, bibliothèque, salle d'exposition. Celle dévolue aux concerts est remarquable, avec une très agréable acoustique. L'ensemble est très marqué années 70, mais un jour il sera plus historique que démodé ! En tout cas c'est convivial, il y a beaucoup d'endroits favorisant les rencontres et tout le monde se parle. Je discute avec Marcus, un Allemand de Stuttgart qui vit à Londres depuis vingt ans.Cette image n'est pas une erreur : à l'entracte, on peut profiter du lake au milieu des immeubles. Une touche de nature dans cet univers de béton ! |
Ce soir, j'y assiste à un concert all-Beethoven. Tout d'abord la prestigieuse Academy of Saint Martin in the Fields donne la tranchante ouverture de Coriolan, où les brefs accords sonnent comme des couperets.
Elle accompagne ensuite un pianiste de légende, le grand Murray Perahia, dans un riche programme, les concertos 2 et 4. Celui-ci dirige vraiment depuis le piano et délivre une interprétation très convaincante, toute de simplicité et de clarté, sans effets, avec un souci de donner à entendre chaque note. Et il ne confond pas sentiment et sentimentalité, cette erreur me semble toujours un défaut rédhibitoire chez Beethoven.
Malheureusement ce monsieur reçoit beaucoup de monde dans sa loge et je dois attendre plus de deux heures et demie avant qu'il n'en sorte.
Du coup, vu l'heure très avancée (mais j'ai eu le temps d'avancer cet article en patientant) je rentre en métro !
Excellent post with many informations. One of your best!
RépondreSupprimerAnnie
Many thanks, Annie, my best US reader!
SupprimerIl manque des commentaires sur les églises au milieu de votre article. Il n'y a même pas les noms. N'oubliez pas de les mettre au plus vite.
RépondreSupprimerMaryse
Le temps me manque et tenir un blog pendant le voyage lui-même, avec des soirées chargées, n'est pas évident. Mais, dès que j'en aurai un peu (de temps), je complèterai tout ce qui manque.
SupprimerMerci pour votre remarque.