Dimanche à Paris : Marché Saint-Quentin et Musée de l'Homme

En prime, une vue sur la célèbre voisine.

Promenade dans Paris, Xe et XIe arrondissements

 Temps frais et toujours couvert ce dimanche matin. Ce 13 novembre est le premier anniversaire des attentats, notamment celui du Bataclan tout proche, et la Place de la République a été investie par les camions de télé des différentes chaînes. La RTBF belge tente même de m'interviewer.

J'ai plutôt décidé de baguenauder dans le dixième arrondissement pour gagner, par le chemin des écoliers, le Marché Saint Quentin où je dois retrouver une amie. Cet itinéraire buissonnier me vaut quelques découvertes d'art urbain.

Un bout de jungle en pleine rue, feuilles géantes comprises !

Un pigeonnier proche de la Gare du Nord

Déjeuner au Marché Saint-Quentin

Le Marché Saint-Quentin  est une de ces halles historiques préservées dans la capitale. Comme d'habitude, le dimanche matin à Paris (après celui d'Aligre à mon dernier week-end parisien), j'y fais mes courses pour me confectionner des sandwiches gastronomiques pour le train du retour. Aujourd'hui, pain au levain, terrine de canard du charcutier, et un peu d'abondance (le fromage). Tout sera délicieux.

Michèle est médecin et habite tout à côté du Bataclan. Elle a vécu une nuit éprouvante il y a un an et n'a aucune envie de se replonger là-dedans aujourd'hui. Nous mangeons donc ensemble un couscous dans une petite échoppe marocaine, mi-resto mi-traiteur.

 Ni elle ni moi n'avons encore visité le Musée de l'Homme réouvert. Le bus 30 nous conduit, via un itinéraire touristique dans les classes sociales parisiennes (de Barbès à Pigalle, puis Batignolles et avenue Kléber), à l'autre bout de Paris : suffisamment loin pour tenir l'esprit bien distant des tristes souvenirs.

Musée de l'Homme

J'ai un souvenir d'un musée vieillissant, aux objets entassés dans des vitrines, mais avec des splendeurs. C'est certain qu'un toilettage s'imposait.
En fait, le musée a été refait de fond en comble. La muséologie semble partir du discours, exposé à grands renforts de panneaux pédagogiques, et arriver à l'objet qui sert d'exemple.
Selon la mode actuelle, les vitrines ne sont plus "polluées par les étiquettes" comme j'avais entendu déclarer un conservateur sur France Culture ; les objets sont accompagnés de numéros, et il faut les rechercher dans les panonceaux inférieurs. C'est sans doute plus esthétique mais je trouve cet aller-retour bien fastidieux, et j'ai remarqué que nombre de visiteurs ne lisaient que les grands panneaux. J'ai plaisir à retrouver de fidèles objets, la fameuse momie Chachapoya, les splendeurs gravées préhistoriques. Une bonne partie des anciennes collections a évidemment déménagé depuis longtemps au quai Branly, et la collection est bien plus restreinte.
Cependant le propos est bien organisé, centré autour de trois questions principales : qui sommes-nous ?, avec des sous-questions qui essaient de définir la singularité humaine, ou les rapports avec les animaux ; d'où venons-nous ?, l'occasion de raconter la lignée humaine depuis les origines ; et enfin où allons-nous ?, avec une démonstration de la diversité culturelle.
La muséologie est évidemment bien plus variée qu'autrefois , avec l'accent nouvelles technologies aujourd'hui nécessaire et qui semble rencontrer un réel succès.
Bref, c'est devenu un musée passionnant, et qu'on peut visiter même avec des petits.
Voici quelques images, un choix personnel.

Masque ventral pour l'initiation des adolescents, Tanzanie

Mannequin pédagogique d'accouchement, XVIII° siècle

Statues d'oiseaux de Pompon, fin observateur de la nature.

Pour ouvrir la réflexion sur le sexe et le genre.

Crânes déformés, diversité de la nature humaine.

Modèles d'écorché

La fameuse femme à la larme

 Plusieurs vitrines montrent comment on envisage la place de l'homme et ses rapports avec les autres espèces selon l'univers culturel.

La divination, tenter de percer les secrets du futur, résoudre les mystères de la vie et de la mort, on voit que ce sont des préoccupations communes à nombre de cultures. Le discours me rappelle l'exposition vue en février au musée de Brooklyn.

La fameuse momie Chachapoya où Munch a trouvé son inspiration pour le non moins fameux Cri.

Autel des morts au Mexique.

Au Vanuatu, on remodèle les crânes des personnalités pour leur donner un aspect divinisé.

Plusieurs musées exposent ces statues de bronze coulées au XIX° siècle, mais la collection présentée ici est vraiment riche.

Fragments de nos  différents ancêtres.

Squelette exceptionnellement complet de l'Homo ergaster, un chasseur de l'Ouest africain

Tête ornée de bijoux en coquillages.

Judicieuse mise en rapport de l'usage et de l'objet.

Une des premières représentations modernes de l'homme de la Préhistoire, à la fin du XIX° siècle.

Bâton percé de Montgaudier, 15000 - JC

Propulseur aux bouquetins affrontés, 15000 - JC

Têtes de cheval provenant d'Ariège et de Dordogne

Bois de renne provenant des Eyzies-de-Tayac

Beaux motifs gravés sur ces outils de la grotte des Harpons

Exceptionnelle gravure remarquablement conservée.

 Elégante présentation en feutre découpé

Objet peu courant, la planche à dépiquer, en bois et silex

Une arme née du progrès dans l'utilisation des métaux.

L'étui pour téléphone portable dans le monde.

A gauche, l'anorak moderne, à droite, la version originale des Inuits

Bus sénégalais

Intérieur de yourte mongole

Réparer les vivants : collection de prothèses.

En prime, une vue sur la célèbre voisine.

 Je quitte mon amie qui préfère rentrer en métro pour retraverser Paris à pied, l'occasion de voir quelques beaux feuillages d'automne.

Spectaculaire lustre de la maison Dior sur l'avenue Montaigne.

 Quand j'atteins enfin la Place de la République, le bar s'est métamorphosé en studio télé, réflecteurs et caméras recomposant le décor.

Les lanternes flottent sur le canal Saint Martin, cela me rappelle des images du Vietnam.