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Près de Time Square, bouchon sous la pluie... |
Sous la pluie
La météo ne s'était pas trompée. Ce matin, il tombe une pluie dense qui, comme à chaque fois, congestionne toute la circulation. Les véhicules sont bloqués même quand le feu passe au vert, les piétons douchés se faufilent entre les voitures, les automobilistes tentent de modifier leur itinéraire en abandonnant les avenues pour des rues encore plus bouchées, les klaxons sont la voix de l'énervement général.
Bref, c'est la panique.
Je ne sors le téléphone pour photographier avec parcimonie, il me faut à chaque fois l'essuyer.
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Le sol étincelle autant que le métal des sièges... |
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Gratte-ciel ornementé, fresque religieuse en prime. |
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Chrysanthèmes sur Lexington |
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Un feuillage automnal illumine l'entrée. |
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Un métier d'avenir à New York City : promeneur de chiens. Avez-vous remarqué que maître et chien me regardent ensemble prendre la photo ? |
Vers midi, je tente de déjeuner dans un restaurant de ramens pas loin du
Metropolitan Museum, le
Mei Jin, hélas fermé. J'ai plus d'une adresse dans mon sac : direction le
Naruto Ramen, autre valeur sûre, un minuscule restaurant toujours bondé qui ressemble beaucoup à ses frères du Japon.
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Naruto Ramen |
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Les délicieux gyozas du Naruto Ramen |
Au Metropolitan Museum
Direction le
Metropolitan Museum donc, où l'entrée entre midi et 14.00 est un bon plan, un des moments de la journée où il y a le moins de queue.
A chaque visite (et je m'y rends à chacun de mes séjours ici), je procède identiquement : une collection en détail et plusieurs des expositions temporaires.
Je commence par les salles américaines que je n'ai pas revues depuis plusieurs années et dont les pièces sont pour nous si rares.
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La cour des sculptures |
Je monte à la galerie graphique qui expose par roulement dessins, gravures, photos, de qualité constante.
Dessins et photos
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Marco Gandolfi, Etude de dix têtes, 1790 |
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Giacomo Franco, Etude de membres, 1611 |
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Ce beau dessin à la plume de Fra Bartolommeo (1508) est un des tout premiers "paysages" de l'histoire de l'art, c'est à dire une œuvre où le paysage est le sujet. |
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Philippe de Champaigne, Vue de Jérusalem, XVIIe siècle |
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Emmanuel Wyttenbach, Prospectus touristique lithographié, vers 1871 |
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Florence Lundborg, The Lark, 1895 |
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Florence Lundborg, The Lark, 1896 |
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Lafayette Maynard Dixon, Sunset Magazine, 1904 |
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Roy Lichtenstein, Landscape 9, 1967 |
L'exposition photographique du moment présente de grands formats, et plusieurs œuvres retravaillées. Après tout, on remonte l'histoire de la photographie, lorsqu'on retouchait et coloriait les photos à la main.
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Johan hagemeyer, Reflection in Chrysler Hub Cap, 1947 |
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Paul Graham, Senami Christchurch, 2011 |
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Anselm Kiefer, Brünnhilde Sleeps, 1980 |
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Jim Shaw, Dream Object, 1997 |
Fragonard
La salle d'exposition graphique montre une importante série de rares dessins de Fragonard, depuis les premières copies de tableaux (essentiellement italiens) jusqu'aux suites sur le Roland Furieux, avec une partie considérable sur son séjour à Rome. Des œuvres assez contrastées, très détaillées ou très rapides, qui mettent en valeur la vigueur du trait.
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Fragonard, copie de Hercule et Cacus (Caracci), 1761 |
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Fragonard, Vue d'un Parc, 1757-1759 |
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Natoire, Jardins à la Villa d'Este, 1760 |
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Fragonard, Capriccio (Excavation de ruines romaines), 1760-1762 |
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Fragonard, Le petit Parc, 1765 |
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Fragonard, Etude de plantes, 1759 |
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Fragonard, Retour du troupeau, 1768-1769 |
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Fragonard, Branches de Châtaignier, 1765 |
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Fragonard, Deux Cyprès dans un jardin italien, 1774 |
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Fragonard, La Rêveuse, 1775 |
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Fragonard, Orlando ramène Bireno à Olimpia (Orlando Furioso), 1780-1785 |
Valentin de Boulogne
La troisième m'enchante au moins autant. Est mis à l'honneur Valentin de Boulogne, un peintre caravagesque dont les tableaux du Louvre m'ont toujours séduit. Plusieurs constatations : c'est un peintre bien représenté dans les collections américaines ; la qualité est constante (et l'exposition est conséquente, je ne mets ici qu'une micro sélection) ; on voit un parcours évidemment personnel, qui part de thèmes (les joueurs, les tsiganes), de traitement (avec les clair-obscur), de point de vue (en très légère plongée) vraiment tirés du Caravage pour se constituer finalement une manière personnelle.
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Valentin de Boulogne, Martyre de Saint Bartholomée, 1613-1615 |
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Valentin de Boulogne, David avec la tête de Goliath, 1615-1616 |
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Valentin de Boulogne, Saint Jean Baptiste, 1613-1614 |
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Valentin de Boulogne, Saint Marc, 1624-1626 |
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Valentin de Boulogne, Dans la taverne, 1625 |
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Valentin de Boulogne, Le sacrifice d'Isaac, 1629-1632 |
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Valentin de Boulogne, Le bouffon Raffaello Menicucci, 1627-1628 |
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Valentin de Boulogne, Samson, 1631 |
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Valentin de Boulogne, Le Martyre des Saints Processus et Martinien, 1629-1630 |
Jerusalem
Quatrième expo, Jérusalem au Moyen-âge. Elle est parfois un peu fourre-tout et hésite entre les aspects historique et symbolique, entre la ville réelle et la cité de Dieu fantasmée, mais elle est bien documentée, excellemment présentée, et on y admire de rarissimes objets, comme ces superbes chapiteaux ou d'exceptionnels manuscrits.
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Eléments d'orfèvrerie, XIe siècle, Césarée |
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Bouteille avec scènes chrétiennes, XIIIe siècle, Syrie |
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Tissu de soie, XIIIe siècle, Péninsule Ibérienne |
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Plan du Temple de Jerusalem, vers 1168, Fustat (Ancien Caire) |
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Croix de procession, vers 1050, Terre Sainte |
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Les Portes de la Miséricorde, 1340, Moskowitz Rhine Mahzor |
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Chapiteau de Saint Thomas, vers 1170, Nazareth |
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Chapiteau de Saint Pierre, vers 1170, Nazareth |
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Chapiteau de Saint Jean, vers 1170, Nazareth |
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Massacre des Amalécites, Bible, 1244-1254, Paris |
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La Chute de Jerusalem, vers 1350 Paris |
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Gobelet dit de Charlemagne, XIIe siècle, Syrie ; monté au XVIe siècle à Paris |
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Livre des Psaumes (écrit et décoré par Arak'el ; portraits des Evangélistes par Sargis Pidzak, 1312), Monaqstère de Lazare, Taron |
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Livre de Choeurs des Franciscains de Bethléem |
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Reliquaire - triptyque de la Croix, vers 1160, Vallée de la Meuse |
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Le Prophète Mahomet visitant le Saint Pavillon d'Abraham, Les Portes du Paradis, Iran, 1465 |
Il ne me reste plus beaucoup de temps, je termine avec une petite exposition qui s'articule bien avec la précédente, sur les travaux d'Auguste Salzmann, un photographe en reportage en 1854 à Jérusalem. Il publia ses exhaustives photographies de voyage en 1856, premiers documents photographiques sur la Terre Sainte.
Je sors en hâte et traverse
Central Park ; aujourd'hui que je suis super-pressé, je trouve le moyen de me tromper et de faire une boucle au lieu de tracer droit.
La dernière fois que j'y suis passé, il était blanc de neige et c'est un plaisir d'y profiter des nuances de l'automne.
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Ce n'est pas très difficile d'apercevoir un écureuil... |
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Tableau abstrait |
Tristan au Met
Ce soir, l'autre Metropolitan, l'Opéra, donne la dernière représentation de son spectacle d'ouverture, Tristan und Isolde. Grande soirée puisque Nina Stemme chante aujourd'hui sa centième Isolde.
La nouvelle coproduction (avec Baden-Baden) a fait couler beaucoup d'encre. Elle me laisse perplexe ; le décor, onéreux, est envahissant et parfois déconcertant, tel cet entrepôt où se termine l'acte II. Parfois on illustre bêtement : est-il utile de mettre sur scène la maison natale en flammes de Tristan quand celui-ci raconte ses malheurs ? Quant au lit d'hôpital avec la perfusion, ça a été vu mille fois.
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Le décor du premier acte (photo de la production à Baden-Baden) |
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Stuart Skelton et Nina Stemme |
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Nina Stemme |
C'est dommage car musicalement, on est à la fête. Asher Fisch, quoique moins célèbre que Simon Rattle qui a assuré les premières représentations, dirige avec infiniment de sensibilité un orchestre virtuose. Ekaterina Gubanova, bien plus en forme que l'an dernier à Berlin, campe une efficace Brangäne. Evgeny Nikitin cisèle avec délicatesse la partition de Kurwenal. J'ai vu plusieurs fois le somptueux Marke de René Pape, et je ne m'en lasse pas : il reste à mon avis le meilleur interprète actuel du rôle. Je m'attendais à mieux de la part de Stuart Skelton, qui se bat vaillamment contre la partition de Tristan, et qui termine vraiment éprouvé. Un chanteur qui ne triche pas, mais qui n'effacera pas mes souvenirs glorieux de Robert Dean Smith ou de Peter Seiffert, ni même de Stephen Gould dont la voix s'approche.
On sent bien que Nina Stemme a une galaxie d'Isolde derrière elle ; pour le pire (le vibrato sur les notes longues) mais surtout pour le meilleur, l'intelligence avec laquelle elle gère le rôle, la maîtrise de la ligne de chant, la sensibilité frémissante qu'elle irradie. Une immense interprète dans un rôle qui lui va comme un gant. Chapeau bas.
Finalement, en 2016, j'aurai vu assez peu d'opéras de Wagner, mais vraiment de belles représentations, avec les
Meistersinger de Paris et le
Götterdämmerung de Barcelona.
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Nina Stemme et Stuart Skelton |
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Evgeny Nikitin |
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Ekaterina Gubanova |
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Stuart Skelton |
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Fascinating blog from a real artlover.
RépondreSupprimerAnnie
Thanks Annie !
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