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jeudi 4 août 2016

De Marseille à Tokyo

 

Péripéties de départ

Je n’ai pu, dimanche, m’enregistrer en ligne et je me suis même fait une frayeur, me voyant bardé du titre de « passager inconnu ». J’ai téléphoné à Alitalia, où, sur une plateforme téléphonique à l’autre bout du monde, une opératrice à fort accent m’a informé qu’on ne pouvait s’enregistrer depuis Marseille, qu’il me faudrait le faire sur une borne à l’aéroport.
Mes parents dévoués m'accompagnent à l'aéroport. Là, quelle surprise : impossible de trouver les bornes d’Alitalia. C'est Air France qui les a toutes réquisitionnées et ne les prête (?) plus à ses petits camarades. Je regrette beaucoup tous ces désagréments (sans parler de la bonne blague, la flèche du panneau d'informations qui vous envoie dans le mur) : je comptais m'enregistrer tôt pour obtenir un hublot droit, qui assurerait la meilleure vue sur l’archipel nippon.
Je prends place dans la queue assez conséquente. La préposée souriante me rassure : plusieurs sont libres et elle peut m’y placer sans problème. Hélas, sans doute mal latéralisée, je vais découvrir ultérieurement qu’elle m’a donné un hublot… gauche ! Et pour les deux vols...
La salle d’embarquement a fait le plein : le début août n’est évidemment pas la période où les compagnies ont du mal à remplir leurs avions.

En route

Premier vol sans souci, avec un sandwich lilliputien garni d’une tranche de fromage insipide au format papier bible, avec un verre de vin blanc honorable. Arrivée à Fiumicino, l’aéroport romain où je n’ai pas mis les pieds depuis longtemps, qui semble avoir bénéficié d’un rajeunissement. Mon vol pour Tokyo est « delayed » et je profite du temps libre à lire sur de merveilleuses chaises longues.
Campagne romaine avant l'atterrissage
Vive la chaise longue !



Pas de chance avec le vol Roma-Tokyo ! C’est un 777 pas tout jeune mais bien entretenu, avec les anciens écrans au format d’une carte postale et la télécommande qui évoque les premiers portables. Hélas, sur ma rangée, ne fonctionnent ni le système vidéo ni l’éclairage.
Pas de film ni de possibilité de lecture… Heureusement la tablette me tire d’affaire.
Je suis d’habitude bon client des plateaux repas d’avion mais celui d’aujourd’hui me semble particulièrement décevant : une salade de patates peu cuites et donc coriaces avec deux tranches de la plus insipide mortadelle qu’il m’ait été donné de goûter ; un plat inusité, un genre de crêpe couleur polenta garnie de ricotta et de petits pois surgelés, pas très appétissante mais finalement pas mauvaise ; une portion, version repas d’enfant, de gâteau caillouteux aux abricots en boîte ; le tout accompagné d’un pain viennois, taille pygmée. Pas de beurre, pas de fromage, pas de cracker… Chiche et insatisfaisant, une insulte à la gastronomie italienne. On se doute bien que dans un contexte de guerre des prix féroce, Alitalia tire les siens et essaie d’économiser au maximum, mais il me semble que nous avons atteint là le fond du tiroir (je croyais que cet honneur revenait à Delta Airlines, grand champion des plateaux-repas insipides).
Sinistre plateau repas !



Dans les nuages.. 
Le petit déjeuner est meilleur, avec le même pain jivaro, un peu de jambon fade, du fromage qui fleure bon le plastique, un genre de micro-pain au chocolat, mais une vraie salade de fruits frais...

A l'aéroport de Narita

L'atterrissage se fait sans encombre ainsi que le passage aux passeports avec le fameux visa convoité, le "temporary visitor".
Poste de l'aéroport


Une fois la longue attente des bagages passée, je me lance dans ma liste de tâches : récupérer à la poste de l'aéroport un petit paquet à mon nom, contenant une carte SIM avec du data,  achetée sur Internet il y a un mois ; échanger mon voucher, acheté en France, contre le JR pass qui me permettra de circuler sur les lignes ferroviaires ; changer un peu d'argent (j'avais prévu de retirer avec une carte de crédit mais aucune des miennes n'est acceptée) pour les premiers frais. Et les premiers achats : une carte 72 hours pour circuler à l'envi dans le métro ; une carte Pasmo, que je fais marquer à mon nom comme on me l'a recommandé (elle me servira dans le métro, une fois l'autre épuisée, mais aussi dans le reste du pays, y compris pour les petites emplettes); enfin mon billet pour le Sky Access qui me mènera directement à Asakusa. Évidemment, rien n'est au même endroit; il me faut bien trois heures pour courir d'un étage et d'une aile à l'autre, sans compter que je ne suis pas le seul touriste à vouloir échanger mon rail pass.

Et encore, c'est le modèle de base !
Je teste quand même les fameuses toilettes avec le bras de commandes, siège chauffant et spray sur les fesses !
Le comptoir des bus

Le métro, ses porte-bagages, ses affichettes.

A Tokyo

Le métro est aussi propre que prévu,  on pourrait effectivement manger par terre. Le trajet d'une heure environ passe par une campagne verdoyante qui s'urbanise au fur et à mesure qu'on avance vers Tokyo. J'ai un peu de mal à trouver la bonne sortie, mais; grâce au repérage fait sur Streetview, je me dirige dans le quartier en reconnaissant les rues. C'est toujours un peu magique... Je laisse mes bagages à l'hôtel, le check-in n'étant possible qu'à trois heures, et je vais déjeuner dans le quartier.

Déjeuner de ramen

Tout proche de l'hôtel s'étend un shotengai, une galerie couverte. C’est l'occasion d'une première expérience avec un restaurant à ticket : on paie à un distributeur, on récupère un reçu avec lequel on se présente dans le restaurant.
 Un bon saladier de ramen avec légumes et porc pour 420 yens, qui dit mieux ?

Installation au New Tochigiya

Retour à l'hôtel où mes bagages sont déjà dans la chambre. Elle est plus spacieuse que prévu et bénéficie d"un couchage occidental, mais je n'arrive pas à mettre en route la climatisation.

 Je prends une douche dans la salle de bains commune (sans séparation, mais non mixte) cependant je garde l'onsen, le bain thermal, pour un autre jour. Je m'octroie deux heures de sieste pour récupérer un peu du jetlag.


Dîner à Mita

D'après le plan du métro, je pensais que les connexions entre lignes partaient du même endroit et, pour aller sur la ligne Asakusa, je suis retourné à la même station, ce qui me fait galérer un peu. En outre, ma carte wifi ne veut rien savoir, mon téléphone ne s'est pas chargé (problème à régler d'urgence) et je ne reçois pas de wifi. J'ai pourtant rendez-vous à la station Mita avec Martin, avec qui j'ai échangé sur un forum. Je finis par lui envoyer un SMS et nous nous retrouvons enfin.
Sur ses conseils, je mange dans le quartier : une des tours abrite en sous-sol une véritable galerie de restaurants. Je goûte le yachimichi recommandé pour 1550 yens : du tofu tiède étonnamment goûteux (je ne suis pas fan d'habitude), du sashimi très moelleux (du thon rouge et un poisson blanc que je ne reconnais pas), des yakitori parfumés.

Le morceau de tofu est recouvert de katsuobashi,  de la bonite séchée. Super bon ! Les friselis  s'agitent sous la chaleur comme s'ils étaient vivants...
 

Le set prévoit une bière Asahi, très douce, et un verre de saké tiède. Ce dernier est servi dans un verre en grès qui baigne dans une coupelle d'eau. C'est peut-être typique ; j'ai les mêmes à la maison sans savoir ce que c'était réellement !Retour à l'hôtel en passant par le temple Senso-Ji, l'attraction du coin, brillamment illuminé. Visite prévue pour demain.


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