Pérégrinations à Chelsea
A cause du redoux, quelques flocons innocents volettent ce matin. Je descends par Chelsea, un quartier élégant avec de belles maisons XVIII°. Je l'ai exploré de fond en comble à plusieurs reprises mais y faire quelques détours est toujours un plaisir. On y voit notamment une église pisane et un clocher oxfordien.
Whitney Museum
J'arrive au
Whitney, musée d'art contemporain, avec une belle section sur le XX° américain, qui complète le
Moma.
Au huitième étage : de Hopper à Calder
Actuellement seuls deux étages et demi sont ouverts. Au huitième, une curieuse installation de Laura Poitras,
Astro Noise. Au-dessous, la collection classique : de Kooninck, Pollock, O'Keefe, Frankenthaler... Trois très beaux Hopper, aussi.
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Philip Guston, Dial |
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Charles Sheeler, River Rouge Plant |
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Ralston Crawford, Steel Foundry, Coatesville |
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Charles Demuth, My Egypt |
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Elsie Driggs, Pitsburgh |
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Gerald Murphy, Cocktail |
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Louis Guglielmi, Terror in Brooklyn |
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Edward Hopper, Early Sunday Morning |
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Edward Hopper, Seven A.M. |
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Edward Hopper, Railroad Sunset |
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Horace Pippin, The Buffalo Hunt |
Un extraordinaire tableau, presque en noir et blanc, avec un effet de neige assez exceptionnel. L'image des buffles est saisissante, je trouve.
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Alexandre Calder, The Circus |
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Archibald Mottley Jr. , Gettin' Religion |
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William H. Johnson, Blind Singer - Jitterbugs VI |
Au septième étage : Jeff Koons, Simon Starling...
Au niveau inférieur, on présente une partie d'une importante donation récente. Cela donne un intéressant panorama des différentes tendances, d'autant plus que les cartels sont très pédagogiques. J'y découvre une étonnante œuvre de jeunesse figurative de Jeff Koons. Un point commun : la plupart des travaux exposés cherchent à faire réagir le spectateur, et souvent à le faire réfléchir.
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Blake Rayne, Untitled Paiting #12 |
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Jeff Koons, Come Through with Taste Ce n'est pas une photo mais une peinture hyper-réaliste. |
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Jeff Koons, Junkyard |
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Heimo Zobernig, Untitled |
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Philip-Lorca di Corcia, Tim |
Je trouve à cette photo une force incroyable. Attente, mystère, suspense. Le temps figé.
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Simon Starling, Weeding Aralia |
Neige !
En sortant, la neige tombe dru. Je me dépêche de
gagner le
Chelsea Market, un lieu épatant, ancienne biscuiterie
restaurée et transformée en galerie de boutiques et restaurants. On peut
y manger de délicieuses lasagnes dans une trattoria ou se régaler de
homard pour 30$.
Je file au
Tacos #1, très réputé, où on mange debout, serré comme des anchois. Mais les
tacos y sont fantastiques et coûtent 4 $ ! Après ces folles dépenses, je peux m'offrir un
cheesecake et un
espresso à la
Sarabeth Bakery, haut lieu de gourmandise. Le
cheesecake à moins de 4 $ est un des meilleurs de la ville. J'y fais la connaissance de John et Betty (!!), qui ne viennent pas de mon livre d'anglais de 6° mais de Philadelphie ; ils font régulièrement le voyage à NYC aller-retour dans la journée. Deux heures en bus et ce n'est pas cher. Voilà qui me donne des idées pour un
prochain voyage...
Malgré la neige très abondante, je pars faire du shopping : sur la 6°Av, deux beaux immeubles se font face, d'excellentes adresses. D'un côté,
The Container Store, consacré au rangement, où on trouve plein d'idées.
De l'autre, au sous-sol,
Marshall's vend des fins de série de vêtements de marque à des prix incroyables. Au
ground level,
Bath and Beryond a la taille d'un supermarché. On peut s'y procurer tout pour la maison, avec quantité d'articles inconnus chez nous...
Manon Lescaut au Met
Je ne suis pas un grand fan de Puccini (exception pour
Turandot, dont j'ai vu une belle représentation à Montpellier la veille du départ). Je préfère quand même
Manon Lescaut, que je vois ce soir au Met, à
Boheme ou
Butterfly ! J'ai pris mes places il y a un an pour entendre Jonas Kaufmann en Des Grieux. Hélas, ce monsieur craint le froid, et c'est Roberto Alagna qui le remplace.
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Roberto Alagna et Kristine Opolais
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Alagna à la sortie, bien couvert ! |
La production, venue de Baden-Baden, très imposante, déplace l'action
sous l'Occupation. Des Grieux, le jeune résistant, s'oppose à Geronte,
le collabo. Le deuxième acte, souvent un peu faible théâtralement, gagne
en intensité avec cette demeure gardée par des SS. Le décor fonctionne
sur la thématique du cercle qui tourne et se brise, une bonne idée pour
cet opéra.
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avec Kristine Opolais |
Les seconds rôles sont excellents, Brindley Sherratt donne une
dignité inaccoutumée à Geronte, Massimo Cavalletti, en dépit d'une voix
sans véritable signature, s'avère un Lescaut de bon aloi. Kristine
Opolais est une Manon sensationnelle : la voix a encore gagné en
harmoniques, l'actrice se donne à corps perdu, et elle bénéficie d'un
corps superbe. Peu de chanteuses pourraient porter ainsi une robe
doublement fendue jusqu'à mi-cuisse. Une vraie vamp. Et elle réussit
aussi bien In quelle trine morbide que le Sola perduta. Une des meilleures que j'ai entendues dans le rôle, avec Freni et Zylis-Gara.
Alagna
chante pour la première fois ce rôle impossible, affreusement tendu,
aux longues phrases dans les aigus. Il faudrait plusieurs ténors pour le
rôle, lyrique au premier acte, dramatique au dernier, et c'est vraiment
une gageure pour un chanteur. Notre Roberto national ne ménage pas sa
peine et s'en sort avec les honneurs, beaucoup mieux que les dernières
fois où je l'ai entendu (surtout le Werther de Vienne).
Retour périlleux : la neige s'est transformée en pluie et maintenant tout est verglacé !
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