Balade matinale
La journée commence fraîchement, avec un petit 19°F, c'est-à-dire -7°C. Mais le ciel est dégagé, il fait beau. Compte tenu de mes deux spectacles du jour, je ne peux pas prévoir grand chose ce matin. Je compte rejoindre l'East River, mais ma balade transversale s'arrêtera à la 3th Av. J'arpente la 57th à l'aller, la 54th au retour.
Je m'arrête au passage au Carnegie Hall pour récupérer ma place pour demain soir et mange en vitesse dans un Fresh&Co, chaîne de fast food bio où la nourriture bio est préparée à la demande. Je m'y régale de quinoa au chou kale et de crème aux graines de chia.
Je me dépêche retrouver Christopher au Starbucks, un New-Yorkais que je connais depuis quelques années grâce à un forum d'opéra.
A 13.00, c'est la représentation Toll Brothers, comme toutes celles qui sont diffusées à la radio et dans les cinémas du monde.
Trovatore au Met
Aujourd'hui c'est il Trovatore, le Trouvère, opéra que j'aime beaucoup avec son livret, jugé impossible, mais qui me semble un conte psychanalytique.
J'ai déjà vu la production, soi-disant inspirée de Goya, pas très originale, pourtant aux décors impressionnants et efficaces, grâce à la tournette.
Marco Armiliato dirige avec un grand sens du phrasé et s'attache à faire ressortir les détails. Les chœurs sont remarquables de précision.
Kwangchul Youn, que j'ai beaucoup entendu dans toutes les grandes basses wagnériennes, notamment à Bayreuth, campe évidemment un Ferrando de luxe.
A 63 ans, Dolora Zajick, que je vois depuis 30 ans en Azucena, fait encore une composition mémorable : les aigus sont en place et les graves poitrinés sonnent comme des tuyaux d'orgue.
Juan José Rodriguez remplace Dimitri Hvorostovsky qui soigne sa tumeur au cerveau ; l'émission manque un peu de variété mais le matériau est imposant. Il balen, attaqué d'une voix feutrée, est du plus bel effet.
Marcello Giordani chante Manrico avec un souci de la dynamique qui l'honore, et beaucoup de technique pour ne pas être mis k.o. par un vilain graillon malencontreux survenu en plein milieu de Ah si ben mio. Le Di quella pira, vaillant à souhait, lui vaut un triomphe mérité.
Marcello Giordani |
Juan Jesus Rodriguez |
Je reste circonspect devant Angela Meade, pourtant acclamée. Aujourd'hui, les registres ne me semblent pas bien soudés, son passage du haut paraît lui poser de gros problèmes, et elle n'est précise ni avec la hauteur ni avec le rythme. De beaux aigus filés, certes, mais ça ne fait pas tout.
A la sortie des artistes, je rencontre un Marseillais, et retrouve Richard, un habitué des lieux qui me livre les derniers potins de la maison.
Après avoir vu presque toute la distribution, je compte poursuivre la promenade mais le vent glacial me rabat sur le Columbus Center, bourré de badauds venus s'y abriter. L'étage offre une belle vue sur Columbus Circle.
Je pars me restaurer d'un sandwich de poulet avec purée et patates douces au Boston Market, bonne adresse pas chère de la 10th Av.
Fiddler on the Roof au Broadway Theater
Jessica Hecht |
Danny Burstein |
Les numéros dansés sont montés avec maestria et précision,
notamment la danse des bouteilles. Les filles et leurs amoureux
excellents aussi, ainsi que le Tevye, un certain Danny Burstein,
apparemment une star américaine. Sa femme est interprétée par Jessica
Hecht, qui me semble assez décevante, niveau jeu et chant.
A la sortie, la température s'est effondrée (10°F) et le vent souffle violemment. Par conséquent nous sommes très peu nombreux à la sortie des artistes, qui pensaient n'être attendus par personne ce soir. Du coup, bonne pioche, je vois quasiment toute la distribution, ce qui ne m'arrive jamais avec les comédies musicales.
Je rentre sagement et prévois de mettre une troisième écharpe demain !
That's a great day ! Amazing review of #1 perfs !
RépondreSupprimerJay
A great day indeed! Thanks for this review on a (quite) old post.
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