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mercredi 17 avril 2019

De Moscou à Sergiev Posad


Aujourd'hui, grande première : je vais prendre le train en Russie. Pas le transsibérien, hein (un jour, peut-être, c'est un vieux rêve !), mais l'electrichka, un petit train de banlieue. Je vais à Sergiev Posad, où est construit un des plus beaux monastères de toute la Russie, paraît-il.
 Je me suis bien renseigné. Il me faut aller à la gare de Iaroslavl ; derrière la gare proprement dite partent ces RER locaux. On peut acheter le billet à des machines. Et il part un train toutes les demi-heures ! Facile !



Dans le métro



Après un changement à Stretinskyi Bulvar / Tchistye Prudy, j'atteins Komsomolskaya, réputée une des plus belles stations de métro de la ville.




Trois gares, en fait, se trouvent sur la même place, sans compter celle pour les trains de banlieue. J'achète mon billet sans trop de difficulté au distributeur, un туда и обратно (aller-retour) pour Сергиев Посад (Sergiev Posad). Je paie avec la carte, pas de souci, et cela coûte une misère, moins de six euros. L'écran m'affiche même l'heure du départ, 10:22. Tout va bien.

J'ai un peu de mal à scanner mon code-barres au portique mais la surveillante m'apporte son aide. Je lui demande le numéro du quai, elle me fait un geste vague. Bon, c'est vers la droite apparemment. Pas de problème, il est 10:11, j'ai le temps.


J'atteins le quai, pour voir le train partir. Qu'est-ce que cette histoire ? Je tente de me renseigner au bureau de renseignements où la préposée bougonne me déverse un flot où je pique deux mots et demi. Il ressort de ces informations que le prochain train pour Alexandrov, avec arrêt à Sergiev Posad, partira à 12:03. Plus d'une heure et demie à attendre ! Pas un siège, pas de toilettes, rien.
Une baraque à café où j'achète un expresso peu ruineux mais vraiment exécrable.

J'en profite pour lire des informations sur Sergiev Posad et suit les dernières nouvelles concernant le drame de Notre Dame de Paris. Incendie arrêté, façade sauvée, orgues et rosaces de même, tout de même de bonnes nouvelles dans la désolation.

En train pour Sergiev Posad



Bon. Je suis dans le train dès que le numéro du quai s'est affiché, j'ai bien demandé aux autres passagers si celui-ci allait vraiment à Sergiev Posad. Tout va bien. Les wagons sont vite remplis ; je suis assis à côté de Hisa et Manfred, un couple germano-japonais de Stuttgart qui a vécu une expérience malheureuse en grimpant dans le mauvais train pour se rendre à Iaroslavl. Voyageurs sympathiques avec qui j'échange des tuyaux.


Le voyage est très divertissant ; des vendeurs à la sauvette font la queue derrière les portes pour, chacun leur tour, proposer des articles. Pas de bouquet de fleurs comme les babouchkas sur les trottoirs mais des glaces, des chiffons magiques, des napperons, des gants, même des téléphones. J'achète quatre piles Duracell pour 100 RUB à une jeune fille.


On met beaucoup de temps à sortir de Moscou, énorme ville tentaculaire, mais on se retrouve vite dans une forêt de bouleaux où viennent parfois s'insérer quelques pins.



C'est le royaume des datchas.
La datcha, c'est le cabanon à la campagne, le rêve de tout citadin. Une maison si on a les moyens, une construction de bric et de broc sinon, où on passe le week-end, on fait pousser fruits et légumes avec lesquels on fera des confitures. Tous les Moscovites possèdent ou fantasment après une datcha !



Je n'ai pas été assez rapide pour photographier le panneau Radonezh, mais voici un village nommé Pravda, la vérité, nom du journal du Parti Communiste. Contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, les panneaux utilisent les deux types de caractères.






Je me rappelle avoir dormi en Ouzbékistan dans le village Kilomètre 73. Voici la bourgade 43 km !


Une église se dessine dans le lointain. Pas de brume mais une épaisse couche de crasse sur les vitres.

A Sergiev Posad



Malgré l'importance de la ville (touristique, religieuse, et en nombre d'habitants, presque 110 000), le passage de l'autre côté des rails est rustique.


Rapidement on aperçoit les bulbes. Ma destination n'est pas loin.


Sobre monument aux morts de la seconde guerre mondiale.


Hors de l'enceinte de la laure, quelques églises poussent comme des champignons.


Déjeuner : Russki Dvorik



J'ai repéré sur TripAdvisor ce restaurant, apparemment onéreux et touristique, mais unanimement loué. Vu l'heure, je ne vais pas traîner.


La salle du bas est sympathique et conviviale. Décor "typique", effectivement.


On m'amène dans un petit pavillon sur l'avant, pour que je puisse jouir de la vue. Cette fois, c'est le style "Ma cabane en Sibérie", version conte de fées.



Pour la vue, je n'ai pas à me plaindre. La carte offre énormément de choix, et on m'en a apporté quatre, de cartes. J'hésite à commander le bortsch, mais voyant une soupe de courge, mon choix est fait.


Une bière locale, très parfumée, me désaltère tout de suite.


J'ai droit à une soupe excellente, très onctueuse, avec du pesto de courge, des graines de courge, des cubes de pain grillé, du pain frais… Incroyable !


La kotleta Pozharski est une fierté locale, et effectivement c'est de très loin la meilleure que j'aie jamais dégustée.


J'ai demandé à tout hasard s'ils avaient des varenniki, et oui ! Félicité ! On me sert de ces fabuleux raviolis aux cerises, avec des fraises, de la menthe et un soupçon de crème fraîche. C'est divin. Je n'en ai jamais dégusté d'aussi remarquables.

C'est une affaire de 1600 RUB, autour de 22 €. Prix très élevé pour une majorité de Russes, mais franchement, je crois que c'est mon meilleur repas dans ce pays. J'aime bien la cuisine russe, cela dit, et même dans les stolovaya économiques, je me régale généralement.


Informatsii dans ce palais en face de la laure. J'y puise quelques renseignements, récupère un plan en russe (on a le choix, russe ou chinois) et apprends qu'on peut prendre des photos ; on paie un droit de photographier en haute saison mais ce n'est pas le cas actuellement. Incroyable !

La visite de la laure est un enchantement. J'y passe une bonne partie de l'après-midi.
Si vous ne l'avez pas déjà lu, je vous renvoie directement à mon article.

A pied dans Sergiev Posad



Je brûle de savoir à quoi ressemble une ville de ce coin de Russie et j'en profite pour me balader dans les rues avant de reprendre le train.

C'est assez étrange. J'ai l'impression de nombreux styles mêlés. Ce coin-ci me rappelle beaucoup la Nouvelle Angleterre, ou plutôt la Nouvelle Angleterre revue par les parcs Disney !


En plein centre ville, paresse un cours d'eau paisible avec des colverts peu farouches.



Disneyland n°2.


Sur la colline d'en face, la vue sur la laure est réjouissante. Une vraie carte postale (article aussi rare en Russie qu'au Japon).


Cette rue est davantage encore composite. Périodes, matériaux, état, tout ne cesse de varier.





Je traverse pour aller voir cette curieuse construction. On dirait une forteresse ancienne, mais revue pour  un parc d'attractions.


O surprise ! Un marché couvert. Pas les shotengai japonais, plutôt dans le genre des marchés vus en Ouzbékistan.


Un grand nombre d'échoppes ferme déjà. La variété et la qualité des fruits secs sont extrêmement tentantes ! Je me décide pour des graines de courge, régal difficile à se procurer en France, et un sac de merveilleux abricots secs de Boukhara.


J'ai cru à Lenine, mais c'est Mamontov, un industriel du XIXe siècle.

Retour à Moscou

Cette fois, c'est Irina qui est en face de moi ; elle a voyagé en Europe et se débrouille bien en anglais. Elle ne travaillait pas cet après-midi et en a profité pour donner un coup de peinture aux volets de sa datcha. Je lui fais goûter mes abricots secs, elle m'offre un fruit inconnu (atroce, mais que je mange stoïquement avec le sourire). Elle m'apprend qu'en fait, les quais de la gare sont séparés en deux parties. J'aurais dû aller dans celle de droite et non celle de gauche. Non, rien ne l'indique, il faut le savoir. C'est simple pour le touriste ignorant !

Elle m'invite même à passer le week-end dans sa datcha ! Eh bien, ce serait avec grand plaisir, mais je serai déjà revenu !





Je profite de cette arrivée pas trop tardive pour me promener un peu dans ce quartier autour des gares, que j'ignore totalement. Ce faux temple, ce n'est pas une église, mais le métro par lequel je suis arrivé ce matin.


Saint Georges massacrant le dragon, c'est un des favoris des statues. Ce personnage historique est fêté aussi bien dans les religions orthodoxe que catholique.


Voilà un centre commercial qui sans doute ne date pas d'hier.


De l'autre côté de la place, c'est la gare de Kazan, avec un peu d'orientalisme de rigueur.



Quant à la gare de Iaroslavl, la vraie, c'est cette espèce de gros manoir.



Je vois une stolovaya, alors que je n'en ai plus vu depuis plusieurs jours. Je ne résiste pas. Je fais bien, car c'est vraiment très bon. Gulash à la russe, très léger, avec beaucoup de carottes, purée maison, un verre de kompot, une histoire de sept euros.


La gare de Iaroslavl est tout de même embellie la nuit.


A côté, la troisième gare du lieu, Leningradskyi Vozkal, celle de Leningrad donc.




18 commentaires:

  1. Wow! A thrilling story in deep Russia!
    Captivating as you use to. Great post!
    Annie

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  2. Hi mates, its great post concerning teachingand entirely explained, keep it up all the time.

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  3. Avec les chemins de fer le paradis n'est pas toujours constant. Tu as eu l'enfer qui t'attendait à la gare.
    De belles routes bordées de forêts permettent d'admirer ce beau paysage avec ses églises blanches.
    Tu as bien raison de t'offrir ce somptueux restaurant dont la cuisine me fait regretter de ne pouvoir le partager.
    Quel plaisir de voir toutes ces photos de ces lieux magnifiques et enchanteurs. Un grand merci de nous montrer toutes ces beautés. Bisous. Mam.

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    1. C'était vraiment une journée pleine de surprises, médiocres ou excellentes, les premières largement compensées par les secondes ! Et si tu n'as pas vu l'autre article tu n'es pas au bout de l'émerveillement...
      Un grand merci pour ce commentaire affectueux. Bisous.

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  4. Un passionnant récit d'aventures. Génial !
    Eleonore

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  5. Comme toujours avec les articles où vous racontez vos aventures, c'est passionnant !
    Lucas

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  6. Super récit d'une journée de voyage. Votre blog est remarquable.
    Ernesto

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    1. Un grand merci, Ernesto, pour ce chaleureux commentaire !

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  7. Mieux qu'un roman ! Je suis toujours captivé par vos aventures pleines de suspense !
    Pierre

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  8. Je ne pensais pas pouvoir captiver avec cette journée-là, mais quelle heureuse surprise ! Il faut dire que j'ai la chance d'avoir des lecteurs exceptionnels !

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  9. La reprise est compliquée et je manque de temps pour rattraper mon retard ! Pourtant je me régale à revivre ton riche voyage. Cet article est un vrai plaisir, à te suivre dans tes multiples péripéties !
    Bises
    Michèle

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    1. Comment ? Je n'avais pas répondu ! Merci Michèle, gros bisous et bon courage pour la suite.

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  10. Passionnant article à la, découverte de la Russie.

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