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samedi 3 mars 2018

New York City : La Boheme, Metropolitan Opera

Je ne me déplace pas exprès pour La Bohème, loin d'être parmi mes opéras préférés, mais je peux tout de même assister à une représentation si c'est au milieu du séjour et si la distribution s'avère de qualité.


Pas de surprise avec la production, classée franchement historique, de Franco Zeffirelli. Je l'ai beaucoup vue, ici ou à Vienne. C'est un décor typique de ce type de spectacle,  qui veille surtout à recréer l'illusion d'être ailleurs. D'ailleurs bien peu de metteurs en scène se sont risqués à proposer autre chose (la version récente de l'Opéra Bastille n'en est que plus méritoire). Il faut avouer que dans ce type de livret naturaliste, il y a assez peu de niveaux de lecture.


Donc cela fait l'affaire ici. Point besoin d'engager d'assistant, tout le monde a vu les DVD avec Freni, Pavarotti... C'est connu. Donc, si les chanteurs jouent un minimum ça marche. Les décors de pépé donnent une impression d'opulence et le second acte est toujours applaudi.


C'est Marco Armiliato qui dirige ce soir, en grand professionnel, avec souplesse, couleurs, et en offrant un support constant aux chanteurs.

Même dans un petit (double) rôle, c'est un plaisir de retrouver le vétéran Paul Plishka, 51 ans de carrière, toujours bien présent. J'ai beaucoup de grands souvenirs avec ce remarquable chanteur.

le grenier du premier acte

Alexey Lavrov s'avère un excellent Schaunard, avec une voix qui évolue à chaque fois que je l'entends en gagnant en harmoniques.

Matthew Rose est un Colline de grand luxe. Voix profonde, vraie incarnation, interprétation mesurée. La vecchia zimarra est chantée avec beaucoup de sobriété, ce qui me semble essentiel ici.

Susanna Phillips chante Musetta, et elle aussi est parfaite ! Beauté de la voix, justesse du personnage, piquant de l'interprétation. Super.

Susanna Phillips, Musetta

Je n'attendais pas Lucas Meachem en Marcello, et il y est impeccable. Là aussi l'interprétation est délivrée avec beaucoup de justesse. Et vocalement, c'est  superbe.

Michael Fabiano, Rodolfo

Michael Fabiano est un Rodolfo de premier choix. Après son éblouissant Don José aixois, j'avais hâte de l'entendre dans le répertoire italien, et effectivement sa vocalité correspond bien à ce rôle : voix généreuse, richesse harmonique, souplesse de la dynamique. Interprétation vraiment émouvante, toute en simplicité. Son Mimi ! final est déchirant comme il se doit.

Sonya Yoncheva, Mimi

Sonya Yoncheva, ma récente Elisabetta parisienne, est annoncée malade ce soir. C'est au tour de l'understudy  de prendre la place, sans autre répétition qu'un raccord rapide avec le chef et le Rodolfo pour le duo.

C'est une inconnue (pour moi), Elizabeth Caballero, qui fait ses débuts sur la scène du Met ce soir. Elle a cependant chanté Mimi plusieurs fois (Seattle, Honolulu, Miami, me dit-elle), et on sent qu'elle est familière avec la partition dont elle déjoue habilement les pièges. Voix très égale dans les registres (dont un grave bien placé, chose que toutes les Mimi ne montrent pas), belle ligne musicale, intelligence de l'interprétation. Franchement, c'est une des plus belles Mimi que j'aie vues.

Au bout du compte, je me suis régalé bien plus que je ne l'aurais cru. La troupe des réguliers de la Stage Door m'avait déconseillé de venir, en me disant que c'était un fourth class cast.

Pas d'accord du tout !

Elizabeth Caballero

Matthew Rose, Michael Fabiano

 Lucas Meachem, Susanna Phillips

Elizabeth Caballero, Lucas Meachem

Marco Armiliato

avec Matthew Rose (j'ai l'air d'un nain !)

avec Alexey Lavrov
Lucas Meachem


avec  Elizabeth Caballero

Michael Fabiano et son compagnon (ils se marieront à l'automne)


avec Susanna Phillips




4 commentaires:

  1. Still a very complete review. Congrats!
    Annie

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  2. Great review. I love Michael Fabiano.
    You are so lucky ti have spoken to him
    Griana

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    Réponses
    1. Thank you Griana! Michael is a fine singer and a very kind person.

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