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dimanche 29 janvier 2017

Paris : La Flûte Enchantée à l'Opéra Bastille



Ce matin, grasse matinée et travail, j'ai emporté ses copies pour m'occuper. Cette après-midi, je ne pourrai pas travailler, j'ai opéra !

Déjeuner aux Oudayas

Je pars retrouver mes parents rue de Nemours, dans un restaurant marocain, Les Oudayas. On y sert avec gentillesse un copieux couscous aux sept légumes, avec poulet, brochette et merguez, pour 10 € ! Je ne suis jamais parvenu à le terminer, ni à le faire suivre d'un dessert. Un café, c'est tout ce que je peux avaler ensuite...
J'y ai découvert il y a quelques mois le très authentique couscous fassi, mais je continue à préférer la version aux sept légumes.




Je quitte mes géniteurs, qui vont voir Columbo au Théâtre Michel, pour une promenade digestive, histoire de faire descendre le couscous. J'arrive à l'Opéra Bastille, où la longue file d'attente devant les préposés à la fouille témoigne du succès de la représentation.

Die Zauberflöte (La Flûte Enchantée) à l'Opéra Bastille



Même si je suis fidèlement (en 2016, la fin de son Ring à Barcelona, ses Contes d'Hoffmann à Bastille) et apprécie généralement beaucoup les visions qu'il propose, je n'ai pas encore vu cette production de Robert Carsen, au répertoire depuis cinq ou six ans. J'avais beaucoup apprécié, il y a vingt et quelques années, celle qu'il avait donnée à Aix. L'actuelle est très différente, centrée sur la mort, avec beaucoup de personnages en noir avec voilette. Son idée de semer le doute sur le bien et le mal (la répartition entre Sarastro et la Reine de la Nuit est-elle si catégorique qu'il y paraît ?) ouvre des portes bien intéressantes. L'exploitation à la fois de la vidéo, avec une forêt qui se transforme au fil des saisons, et de l'exceptionnelle profondeur du plateau, qui crée une démultiplication de la scène, est très habile. 
La distribution, d'une rare homogénéité, est un enchantement jusqu'aux plus petits rôles. Je me suis surpris à penser que les prêtres et les hommes d'armes feraient bien l'affaire dans des parties plus importantes. 
Quelle bonne idée d'avoir confié le Sprecher à José van Dam ! C'est un des chanteurs que j'ai le plus entendus dans le midi, dans les rôles les plus variés, mais voilà quinze ans que je ne l'avais plus vu. La puissance n'est plus ce qu'elle était, évidemment, mais le timbre et la clarté de la diction demeurent  intacts. J'ai grand plaisir, à la sortie, de rappeler avec lui des souvenirs communs. 
Un Monostatos bon acteur d'Andreas Conrad (que j'avais quand même préféré dans Lear), très jolie Papagena de Christina Ganzsch, excellent trio de dames, aux voix bien différenciées (Gabriela Scherer, Annika Schlicht et Nadine Weissmann).




Même qualité dans les grands rôles ; je découvre Tobias Kehrer, voix dorée et profonde, qui pare Sarastro du legato indispensable. La Reine de la Nuit d'Albina Shagimuratova m'avait enchanté au Met, il y a six ans, et c'est toujours une réussite : aigus dardés avec précision, vocalises méticuleuses, émission sonore sur toute la tessiture, plus le dramatisme qui manque à tant de titulaires. Michael Volle m'a toujours beaucoup plu dans les grands rôles de son répertoire (Arabella, Tosca, Holländer, Meistersinger, Vêpres Siciliennes). Il ne tente pas ici  de jouer de sa grande voix mais ne fait qu'une bouchée de Papageno, drôle, pathétique et humain comme il se doit. Sa verve assure les meilleurs moments dramatiques de la représentation, et la palette d'acteur de ce grand artiste est large. 
Enfin un bon Tamino français ! Stanislas de Barbeyrac campe un Prinz héroïque aux aigus solides et à la voix élégante, qui contraste avec la fragile Pamina de Nadine Sierra, dont le douloureux air du deuxième acte est un des grands moments de l'après-midi. Sa voix, à la fois chaude et cristalline, est un atout majeur. 
Henrik Nanasi, le chef du Komische Oper de Berlin, débute par une ouverture bien rapide mais se montre ensuite très attentif à l'équilibre, et son travail sur les bois, tout en délicatesse, est digne d'éloges. Quelques lourdeurs parfois dans le traitement des tutti, c'est dommage. 
Les artistes sortant assez vite, j'ai tout le temps de papoter avec les fidèles de la sortie (je connais certains depuis trente ans), de me promener, de boire un verre place des Vosges, de récupérer mes bagages à l'hôtel, et même de regagner la gare de Lyon à pied !

Andreas Conrad et Christina Gansch

Andreas Conrad

Tobias Kehrer et Michael Volle

Henrik Nanasi

Albina Shagimuratova

Albina Shagimuratova et Nadine Weissmann

Nadine Sierra

José van Dam et Tobias Kehrer

José van Dam

Michael Volle

Michael Volle et Nadine Sierra, Papageno et Pamina

Les Dames : Nadine Weissmann, Annika Schicht, Gabriela Scherer

8 commentaires:

  1. Très intéressante critique, je n'avais rien trouvé dans les quotidiens. Merci !
    Gabrielle

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  2. I love your blog !
    I wait for the next post !
    Cheers,
    CC (London)

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    1. Thanks CC !
      I will land in London next thursday...
      Best,

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  3. Superbes photos ! Vous avez eu bien de la chance de rencontrer toutes ces stars. Comment faites-vous pour parler avec ceux qui ne parlent pas français ?
    Amicalement
    Romain

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    1. Eh bien, c'est simple, je ne leur parle pas en français. Je baragouine dans plusieurs langues !

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  4. Félicitations pour ton blog. Voilà un avant goût qui me rend encore plus impatiente d'y être !
    Amicalement
    Eliane

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  5. Merci Eliane. Bon voyage à Paris et surtout bonne Flûte Enchantée !

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